L’avenir de l’école rurale dans le Lot
La députée du Lot, Huguette Tiegna, a présenté les premiers résultats de la consultation citoyenne concernant l’avenir des écoles, samedi 15 mars à Cambes.
Salle de la CCI, une cinquantaine d’élus, enseignants et parents d’élèves venus de tout le département, ont assisté à ce premier bilan, prenant des allures de réunion participative de par la sensibilité du sujet abordé.
Contexte
Huguette Tiegna en rappelle le contexte. « Depuis janvier, notre département connaît une forte mobilisation contre la carte scolaire. Pour rentrée 2018, celle-ci prévoit la suppression de douze postes d’enseignants dans le Lot (sur les 22 annoncés). J’ai décidé du lancement d’une consultation citoyenne sur Internet à propos du devenir de l’école rurale dans le Lot. Nous sommes dans une période cruciale. Une telle politique ne peut être efficace qu’avec l’adhésion de tous. La méthode de consultation citoyenne en ligne est véritablement représentative du territoire du Lot. Les parents d’élèves, les chefs d’établissements, les enseignants, les personnels scolaires, les syndicats, les acteurs économiques, et les élus du Lot ont répondu. Les contributions recueillies lors de la réunion seront incluses dans la rédaction du rapport final que je remettrai au préfet du Lot et au DASEN, lundi 19 mars, lors de la prochaine réunion du CDEN. Je salue toutes celles et ceux qui ont bien voulu participer à la construction du questionnaire, montrant votre engagement envers l‘école de demain. »
Philippe Landrein, référent d’En Marche pour le Lot, intervient en animateur de cette réunion. Il présente le diagnostic tiré des 49 questions de cette consultation locale, à laquelle ont répondu 366 contributeurs. Celle-ci a suscité un intérêt majeur avec plus de 17 934 réponses statistiques et fiables. « On a, ici, un des éléments de réflexion. Les solutions ne sont pas toutes là, mais permettront de compléter l’analyse. L’idée, outre la population, c’est d’étendre cette consultation aux élèves eux-mêmes. »
Bilan de l’enquête
La présentation permet de dégager les premiers sujets de réflexion, déclinés en quatre parties : l’attachement des Lotois à leur école rurale, l’école rurale : un service de proximité, l’école : acteur de la vie locale, et les leviers d’action pour améliorer la qualité du système. Les constats des Lotois interrogés relèvent notamment que 65 % jugent satisfaisant l’état de fonctionnement des écoles, 95 % pensent que l’école rurale joue un rôle social dans les petites communes, 67 % ont choisi leur lieu d’habitation en fonction de la présence ou non d’une école, 75 % estiment à 20 minutes le temps de trajet maximum domicile-école, 51 % pensent que l’école de demain doit être réfléchie au niveau intercommunal, 40 % ne sont pas convaincus qu’adosser les écoles rurales aux collèges soit une bonne solution, ou encore 68 % pensent que les rythmes scolaires doivent être harmonisés au niveau départemental… Ces données susciteront de nombreuses interventions, souvent pertinentes.
Cinq leviers d’actions majeurs ressortent de l’étude, à savoir repenser les structures des écoles, harmoniser les systèmes scolaires, améliorer la formation des enseignants (sans remettre en cause leur travail), accorder une plus grande place à l’outil numérique, et mieux intégrer les personnes en situation de handicap (notamment ceux atteints d’autisme).
Réactions d’élus
L’attractivité du bassin lotois s’invite dans le débat. Pascal Jallet, maire de Rocamadour, s’interroge. « Comment garder mon école ? Mettons les classes en RPI ? L’une des vraies questions, c’est qu’est-ce que je fais demain pour attirer les parents sur mon territoire ? Ça permettra de répondre au problème. »
Antoine Soto, élu figeacois, 43 ans dans le milieu de l’enseignement, recueille la faveur des participants à travers son propos. « Ce débat revient chaque année de façon cyclique. Il nous faut sortir des logiques comptables. Le problème majeur, c’est de penser intelligemment en matière d’aménagement du territoire. Ces territoires ne peuvent pas être gérés au même niveau que les grandes villes. »
Magali Sournac-Livenais, maire de Saint-Sozy, prône une concertation au niveau des SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale), ainsi qu’un dialogue nécessaire avec tous les élus.
S.Casses La Vie Quercynoise
Etats Généraux de l’école rurale : un dossier en préparation
« attirer les parents sur mon territoire » c’est la question que se posent légitimement tous les maires, mais la première de toutes les priorités c’est l’intérêt de l’enfant, qu’est-ce que gagne et qu’est ce que perd l’enfant en allant à une école de village? connait-il mieux son village: ses habitants, ses rues, ses maisons, ses plantes, ses animaux? L’instituteur les connait-il?
On pourrait aussi se demander ce qu’il connait de son département, mais ce n’est pas ici la question.
L’intérêt de l’enfant! en a-t-on tenu compte quand on a pris les décisions sur les rythmes scolaires?
On en tient compte quand on établi le budget pour les transports scolaires?
L’enfant est-il un élément de l’aménagement du territoire?
En réponse à Jevouslis. Le service public d’éducation ne peut pas être remis en cause par une gestion comptable. L ‘école publique doit rester un rempart contre les inégalités. La collectivité se doit donc d’oeuvrer sans compter pour son école de la République.
En réponse à Plisson C’est clair, ceci a été dit mais on parle moins de l’intérêt de l’enfant qui d’ailleurs n’est pas contradictoire mais mérite d’être étudié et défendu.