L’avenir de l’élevage
Les chambres d’agriculture ont présenté le 16 novembre une étude sur l’avenir de l’élevage en France.
L’érosion continue des effectifs d’éleveurs depuis 1970 (à titre d’exemple, 175 000 éleveurs bovin laitier en 1988 contre 35 000 aujourd’hui) pose questions sur l’attractivité du métier, sur l’approvisionnement en viande, et la consommation de produits carnés.
Sans compter la perte de considération qui touche souvent l’élevage. L’étude analyse 3 points:
Un risque d’augmentation des importations
La première conséquence de cette érosion porte sur les volumes disponibles; ll ressort de l’étude des évolutions du secteur que « Les producteurs transformateurs sont maintenant exposés à une menace de rationnement des volumes disponibles ». Pour satisfaire à la demande, cela conduirait inévitablement à ouvrir davantage aux importations le marché européen et français .
La concurrence
Globalement, depuis 2016, on assiste à une mondialisation importante des flux commerciaux en viande bovine. Alors que la demande mondiale en viande est plutôt bonne, la France souffre de la concurrence intra-communautaire, face aux Pays-Bas et à l’Allemagne.
Contraintes et astreintes d’un autre temps
« J’entends des éleveurs dire qu’ils ne veulent pas que leurs enfants prennent la suite », explique Sébastien Windsor, président des Chambres d’agriculture.
Si on trouve encore des gens motivés pour travailler beaucoup, « sept jours sur sept ce n’est plus acceptable aujourd’hui dans la société. c’est un sujet qu’il faut régler ce sujet des contraintes si l’on veut installer des jeunes », notamment des personnes non issues du milieu agricole
« Et quand on refuse l’agrandissement des élevages, on se tire une balle dans le pied, car on ne trouvera personne pour s’occuper de 60 vaches tout seul; par contre 180 vaches à trois ça permet de libérer des week-end », ajoute-t-il. Or, l’élevage souffre d’une image discréditée dans la société, et la notion d’agrandissement n’est pas un argument en faveur du secteur.
« Le regard que portent les Français sur la production agricole a profondément changé, notamment parce que l’on a atteint des niveaux d’autosuffisance qui ont dépassé les espérances au sortir de la guerre, banalisant l’acte de production agricole », indique-t-elle.
En parallèle, l’urbanisation de la société, les crises sanitaires, les enjeux environnementaux et une sensibilité croissante au bien-être animal ont accentué les critiques vis-à-vis de l’élevage, et il est important que le secteur se pose ces questions pour assurer le renouvellement des générations, tout en mettant en avant les externalités positives de l’élevage.
Déclin, rupture ou compromis, quelles directions pour l’avenir ?
Les scénari identifiés par les Chambres d’agriculture.
Scénario 1 la disparition de l’élevage. Si rien ne change, les critiques et actes hostiles mèneront progressivement à sa disparition. Des attentes sociétales fortes, les épizooties, la forte baisse de la consommation en lait et viande, la pression concurrentielle internationale élevée entraineraient une poursuite de la décapitalisation et une diminution accélérée des effectifs.
Scénario 2 A l’inverse, les chambres d’agricultures imaginent un scénario de rupture basé sur une prise de conscience des apports de l’élevage dans une perspective de souveraineté alimentaire. Ce scénario alternatif nécessiterait une affirmation politique de cet objectif au niveau de l’UE, avec une exclusion de l’élevage du champ des accords de libre-échange, une meilleure prise en compte des aménités positives de l’élevage (rôle dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre par exemple), ou encore une importance réaffirmée de la protéine animale dans l’alimentation.
Scénario 3 : il fait le pari d’un compromis entre la société civile, les ONG et les éleveurs, qui passerait par une meilleure acceptabilité sociétale des élevages grâce à la mise en avant du local, des conditions environnementales renforcées, ou encore des soutiens publics régionaux.
Cette première étude doit servir de base à des travaux d’approfondissement sur plusieurs aspects : comparaisons internationales, impacts des accords de libre-échange, étude de la structuration des filières, ou encore approches territoriales de l’élevage
Source : web-agri.fr
Quelques données pour le LOT
Source : idele.fr
Réalisé tous les 10 ans, les résultats du recensement agricole donnent pour 2020 et pour le lot, toutes activités confondues.
Source : agreste
Photo : (©Thierry Ryo/Adobe Stock)