L’avenir du BAFA et des « colos »
Les petites vacances scolaires sont souvent l’occasion pour les jeunes de suivre des formations au Bafa et au BAFD. Des formations dont les effectifs baissent au fur et à mesure de la désaffection pour les colos. Elles ont aussi pâti de la situation sanitaire.
Ils sont déjà une dizaine inscrits à la prochaine séance de formation au Bafa organisée par la Ligue de l’enseignement, du 20 au 27 février. Ce brevet d’aptitudes aux fonctions d’animateur est « un brevet de l’animation volontaire et pas un diplôme professionnel », précise Valérie Castagnet, en charge de ces formations à la Ligue. « ça permet aux jeunes de participer à l’encadrement des colonies ou centres de loisirs, poursuit-elle, mais c’est souvent une première approche pour ceux qui veulent devenir enseignants, éducateurs. »
« Le Bafa a été un plus, c’était très recommandé pour ceux qui sortaient de l’Ecole normale », renchérit Alain Courbier, président des Familles rurales du Lot, qui organisait aussi des formations Bafa, « mais ça devient assez peau de chagrin. En fait, ça ne fait pas un travail à l’année. C’est un revenu qui apporte un petit plus en tant qu’étudiant. »
Moins de jeunes qui se forment
« Il y a beaucoup moins de jeunes qui se forment qu’à une certaine époque. ça suit la courbe de désaffection des colonies », constate aussi Valérie Castagnet. L’an dernier, 500 personnes ont été formées à la Ligue à l’échelle régionale. « Il y a dix ans, les stages réglementairement ouverts à quarante stagiaires étaient pleins. Maintenant, on est entre quinze et vingt-cinq. » Et la Ligue de l’enseignement du Lot a décidé qu’à moins de douze stagiaires, la formation générale n’ouvrait pas. Un parti pris économique et pédagogique pour un stage qui forme au travail en collectif.
Depuis près d’un an, la crise sanitaire a ajouté des difficultés. Familles rurales a essayé d’organiser des formations en 2020 mais « il y avait trop peu de monde. On a annulé. » Pour l’instant, les sessions sont suspendues : « On reprendra quand l’épisode pandémique sera arrêté. Là, tant qu’il y a les mesures, ce n’est pas un bon état de formation… C’est tellement hors sol. »
À la Ligue, les formations des vacances de printemps ont sauté. En octobre, 24 stagiaires étaient accueillis au domaine d’Auzole. « Le président a annoncé le confinement un jeudi soir et la formation se terminait un samedi. Si on avait dû l’arrêter avant, elle n’aurait pas été validée », se souvient Valérie Castagnet. L’organisme a donc obtenu de pouvoir terminer cette formation qui concernait un groupe déjà constitué. La prochaine n’est pas encore complète mais les candidats s’inscrivent de plus en plus au dernier moment. Un protocole sanitaire est mis en place avec port du masque, désinfection du matériel, etc. La formation des stagiaires intègre aussi cette nouvelle donne sanitaire, même si, « que vous alliez en centre de loisirs, en colos, en camps itinérants, le protocole n’est pas toujours le même », dit Valérie Castagnet. Il est en effet du ressort de l’organisateur.
Pour elle, l’important est plutôt d’enseigner aux stagiaires comment intégrer les animations dans ces nouvelles contraintes, par exemple, pour une activité peinture, prévoir plusieurs malles de matériel ou bien tout désinfecter entre deux sessions… « Le protocole ne doit pas être un prétexte à ne rien organiser, il ne doit pas devenir un frein aux animations. Dire qu’il est compliqué, ce n’est pas un argument. Les enfants sont en vacances, ils ne sont pas responsables de ça, ils n’ont pas à pâtir de la situation », dit-elle.
L’été dernier, à part la première semaine de juillet annulée pour faire de la formation, tout s’est bien passé. Fin janvier, la suspension des séjours actée le 18 décembre a été prolongée jusqu’à nouvel ordre. La Ligue n’organise pas de colos en février mais elle gère un centre, à Belcaire, où tout a été annulé.
Une formation en plusieurs étapes
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