Le Blob, un Ovni de la Biologie, par d’Audray Dussutour
chargée de recherche au CNRS, Centre de Recherche sur la Cognition Animale à l’Université Toulouse III. Elle est également l’auteur du livre « tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le Blob sans jamais oser le demander » aux Éditions Équateurs Sciences.
Une seule cellule de 10m2 qui fait tout : yeux, oreilles, bouche, estomac, 720 sexes… Ni plante ni animal ni champignon, voici le blob ! Derrière ses allures d’ovni, cette espèce non-identifiée promet des avancées scientifiques majeures. Un jour, aux États-Unis une dame trouve dans son jardin une énorme masse jaune de la texture d’une éponge. Les policiers sont appelés et, paniqués, lui tirent dessus, sans aucun effet, les pompiers le brûlent mais, le lendemain, la chose a doublé de taille. C’est un blob. Évidemment, cela a donné lieu à un film d’épouvante : « Beware of the Blob ». Au-delà de l’anecdote, le blob semble immortel. Coupé en morceaux, il cicatrise en deux minutes. Ses seuls ennemis sont la lumière et la sécheresse. Mais il peut « hiberner», en attendant des jours meilleurs. Le blob – ou physarum polycephalum – n’a pas de neurones, mais est capable d’apprendre et de résoudre des problèmes complexes comme les labyrinthes. Il est même doté d’une personnalité. En effet, les souches se comportent différemment selon leur pays d’origine : l’Américain est plutôt agressif, l’Australien plus pacifique, le Japonais a une tendance à la procrastination… Il est dépourvu de membres mais il bouge, certes lentement. En conditions de laboratoire, il se nourrit de flocons d’avoine et de flans. Bien que dépourvu de cerveau et d’estomac, c’est un génie de la nutrition. Il peut apprendre et transmettre ses connaissances. Imaginez que vous ayez la capacité de fusionner avec un autre individu et qu’à l’issue de cette fusion, vous puissiez acquérir toutes ses connaissances. Et bien chez les blobs c’est possible ! Le blob révèle d’étonnantes capacités et les scientifiques vont de découvertes en découvertes. Chacune d’elle ouvre une fenêtre sur notre propre espèce: mystère de nos origines, nouvelle façon d’appréhender l’intelligence.
On trouve un être vivant inconnu, qu’est-ce qu’on fait? On tire dessus
Un « petit blob lotois » dont j’avais relaté la découverte dans mon jardin il y a plus de 10 ans http://bourianeverte.blogspot.fr/2006/12/myxomycte.html