Le bois dans tous ses états. Qu’est-ce qu’un feuillardier?. L’outil en main à Gourdon
Louis Garrigou, retraité Marminicois, a attrapé le virus du feuillard. Durant la Biennale Bois Passion, jusqu’au 13 mai à Gourdon, vous pourrez découvrir son atelier de feuillardier reconstitué pour vous, rue du Majou. Pendant la mise en place de son décor digne des grandes productions, il nous a livré quelques explications.
Vous êtes feuillardier. De quoi s’agit-il ?
Depuis 2002, par passion, je suis devenu feuillardier, un ancien métier en voie de disparition. Les dernières traces lotoises datent de 1850 dans la vallée de la Masse.
Autrefois, en Bouriane, on travaillait le châtaignier. Les feuillardiers façonnaient des pièces indispensables aux pratiques de l’époque comme les cerclages des barriques de vin quand celles-ci transitaient par la Dordogne et voyageaient en gabarre, les piquets pour les vignes, les bardeaux pour les toits ; des outils tels les râteaux, des corbeilles, des paniers à pêche, des pinces à châtaignes et autres objets utiles. J’ai trouvé les derniers feuillardiers encore en exercice en Dordogne ; ils m’ont permis d’observer les différentes techniques du feuillard.
Quels outils utilisez-vous ?
J’ai trouvé les outils en parcourant les foires et vide-greniers. La hache, la serpe, le couteau, la scie et la plane sont les indispensables. Le feuillardier montait sa loge sur l’endroit de coupe, une cabane fabriquée en châtaignier qui le mettait à l’abri, les coupes se faisant uniquement en hiver.
Et la technique ?
Le feuillard se composait de marchandise dite noire car elle n’était pas écorcée. Le feuillard s’obtenait en fendant en deux les tiges rondes. Ensuite chaque demi-rond était coché à la plane sur la côte pour la rendre lisse. Puis la marchandise blanche, écorcée, servait pour fabriquer les carassonnes, piquets, échalas, lattes…
Quelle est votre ambition ?
J’ai créé une association, le Feuillard de Marminiac. Je voudrais favoriser la renaissance du métier de feuillardier en transmettant mon savoir aux jeunes en recherche d’emploi. Inciter des vocations pour que revive l’économie locale. Nos forêts sont riches en châtaigniers, la matière première. Les toitures en bardeaux réapparaissent, les nouvelles générations en sont friandes.
Vous pouvez contacter Louis à : louisgarrigou@yahoo.com
Expositions et rendez-vous
La biennale Bois Passion, sur le thème du bois, d’une durée de deux semaines, propose jusqu’au 13 mai des expositions permanentes d’artistes et des animations organisées par des acteurs locaux (écoles, pôle numérique, office de tourisme, et bien d’autres) à dates programmées.
Les premières animations se déroulent ce mercredi 2 mai. De 10 heures à 12 heures, à l’école Daniel-Roques, découverte et animation par l’association l’Outil en main réservé aux élèves, et de 14 heures à 16 heures, animations et échanges avec les Artisans messagers, ouverts au public.
L’Outil en Main de Figeac est prêt à aider pour la création d’un Outil en main à Gourdon.
Le photographe périgourdin Jérôme Hutin a sillonné la planète pour fixer par l’image ce qu’il appelle les «Arbres vénérables». Il est à l’origine de plus de 70 expositions. Il est aussi à l’origine de quelques projections géantes sur l’église Saint Sour de Terrasson, mais aussi à Genève et à Evian. Invité à la Biennale «Bois Passion» à Gourdon qui se tient jusqu’au 13 mai, il expose ses photos géantes des arbres vénérables sur les grands murs de la cité.
D’où vient cette vocation ?
Quand j’avais 5 ans, déraciné des Vosges natales, notre famille nombreuse emménagea près de Fumel, dans un château entouré d’arbres séculaires. Ceux-ci m’impressionnaient par leur majesté. Les arbres nous offrent 100 % de leur générosité.
Puis vous avez voyagé ?
J’ai commencé en Dordogne en 1989, en photographiant les arbres de la Liberté, de la Révolution avec l’association Mathusalem. Après un tour de France des arbres remarquables, j’ai souhaité savoir comment les arbres millénaires étaient protégés dans les autres pays. Voyager dans près de 50 pays autour du monde, soutenu par des entreprises internationales et des milliers de personnes, cela m’a permis de mieux connaître la planète.
Aujourd’hui vous immortalisez vos amis et vous les défendez ?
En 2003, j’ai publié mon premier livre «Les Arbres Vénérables de la Planète». En 2015, Pierre Rabhi (Terre & Humanisme) accepta de réaliser la préface de mon 2e livre «Arbres, trésors vivants du Périgord». Et depuis quelques années, soutenu par des scientifiques, écrivains, artistes, j’ai lancé un appel international pour que les arbres les plus anciens soient classés au patrimoine mondial de l’UNESCO (site : arbresvenerables.fr). Avec mes expositions et projections géantes je touche un large public. Un de mes souhaits est que cette exposition tourne autour du monde.
Pour contacter Jérôme Hutin : tel : 06 19 77 28 08 ; courriel : arbres-venerables@orange.fr
Propos recueillis par notre correspondant P. Leleu
Depuis l’achat de mon premier ordinateur, je fréquente Jérôme Hutin sur Internet.
Ce 3 Mai, dans la Grande Librairie, une réunion remarquable d’auteurs connus autour du thème des arbres : Zep (Titeuf), Francis Hallé, Gilles Clément, et Jacques Tassin . L’émission est visible en replay: je vous laisse découvrir l’importance des arbres par des gens qui sont bien loin des bobos. Comme les femmes et hommes politiques du Lot, de France et de la planète sont bien loin de ce qu’on peut découvrir scientifiquement et qui est susceptible de changer notre regard sur la VIE sur TERRE.