Le ciel était jaune ce matin. Pourquoi?

Le ciel étrange de ce samedi matin n’a pas échappé aux Lotois matinaux.  » Le ciel est ocre, j’ai l’impression de regarder avec des verres des années 80″, nous glisse un pompier cadurcien. C’est vrai que le ciel a de quoi surprendre : il s’est teinté depuis le lever du soleil d’une couleur jaunâtre. Et ce samedi matin sur le marché cadurcien, on s’interroge. On spécule : s’agit-il du phénomène Sirocco ?

Michel Peleau, prévisionniste à Météo France en charge du Lot, du Tarn et de l’Aveyron nous éclaire :  »  L’explication est toute simple, comme il arrive parfois, on a un régime de Sud qui ramène des sables venus du Sahara, ce flux remonte jusque sur la France et amène avec lui du sable ». Résultat : quand la pluie tombe, comme ce sera le cas ce week-end dans le Lot, du sable se dépose sur les voitures, le mobilier urbain, le sol etc.   » Ça n’a rien à voir avec les inondations de ces derniers jours ni un orage en approche, la seule explication ce sont les vents de Sud en altitude qui transportent des sables du Sahara », tient à préciser le prévisionniste.

Dans tout le Lot comme ici à Figeac du sable recouvre les voitures.
Dans tout le Lot comme ici à Figeac du sable recouvre les voitures. DDM L.B.

Un phénomène rare mais pas exceptionnel à ne pas confondre avec le Sirocco, ce vent qui ne souffle qu’en Afrique du Nord :  » Ce terme correspond à la dénomination du vent de sud dans les pays sahariens, le Sirocco ne souffle pas en France, en revanche, ce que l’on constate dans la couleur du ciel et sur les voitures, ce sont les conséquences de ce flux de vent ». Il ajoute :  » On constate depuis quelques jours ce phénomène d’autan qui concerne aussi le sud du Tarn, le pays de Castres, le Lot mais aussi tout le grand sud-ouest, des collègues des Hautes-Pyrénées me confirment assister au même évènement ce samedi  et même à Bordeaux on remarque des dépôts de sable ». 

Pour autant, il n’y a rien d’exceptionnel :  » Ça arrive, même plutôt couramment, même s’il est difficile d’établir une fréquence. En tout cas, il n’y a rien de dangereux », souligne le spécialiste. Et parole d’expert : cela n’augure pas forcément quelque chose de mal. 

Manon Adoue La Dépêche