Le département contrôle l’absence d’impact des travaux sur l’environnement

Photo: Une martre des pins empruntant un passage créé par le département.

Voilà onze ans qu’Anne Gouix est l’écologue du conseil départemental du Lot. Son rôle: prendre en compte la biodiversité sur tous les grands chantiers de la collectivité comme lors de l’entretien des routes. La spécialité d’un écologue est l’étude des interactions entre milieu et espèces.

Pour éviter que les routes coupent la priorité aux animaux, l’écologue du Lot intervient

  • Anne Gouix était à l'installation des écuroducs par la LPO avec l'aide d'agents du département.
    Anne Gouix était à l’installation des écuroducs par la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) avec l’aide d’agents du département. DDM – M.M.

La jeune femme est écologue au conseil départemental du Lot, la première puisqu’elle a été recrutée à la création du poste, en 2011. Le département se souciait déjà de biodiversité mais voulait l’intégrer dans la construction des routes et leur entretien. Or la spécialité d’un écologue est l’étude des interactions entre milieu et espèces.

Passages souterrains ou aériens

« Aujourd’hui, quand il y a un grand projet d’aménagement, on doit présenter une étude d’impact dont la biodiversité », explique-t-elle. C’est là  qu’elle intervient, non pas pour mener cette étude car, souligne-t-elle, « je ne peux pas être juge et partie ». Mais elle établit le cahier des charges pour recruter le bureau d’études, l’accompagne, rédige l’étude d’impact voire la demande de dérogation de destruction d’espèces ou d’habitats, puis suit le chantier. Un travail au long cours.

Chaque projet est différent. Des arbres plantés de façon que la canopée se rejoigne offrent des chemins aux chauves-souris. Des haies guident les animaux. Quand il y a du remblai, des passages souterrains leur permettent de traverser la route. Et ça marche. Les appareils photos qu’Anne Gouix a installés lui offrent une belle collection de renards, lapins, lièvres, blaireaux, etc. voire petit veau trop curieux.

Soixante hectares de compensation

Dans l’idéal, le chantier ne doit pas avoir d’impact. Parfois, il n’y a pas le choix. « Alors on met en place des mesures de compensation: on essaie de recréer au minimum ce qu’on a détruit ». Mais pas n’importe comment: « On part de quelque chose d’abîmé et qui doit être restauré ». À Vayrac, il a fallu limiter le pâturage sur des terrains pour que le rumex pousse et le cuivré des marais, un papillon touché par la déviation, s’y trouve à son aise. À Cambes, où le crapaud sonneur à ventre jaune a tant fait parler de lui, une trentaine d’hectares ont été achetés et rétrocédés en gestion à de jeunes agriculteurs. Pourquoi ne pas les laisser en friche? « Le sonneur aime bien pondre dans les ornières des tracteurs. Si on ne passe pas, il n’y a pas d’ornières, si on passe au printemps, il n’y a plus de têtards ».

Le département gère ainsi soixante hectares dont environ 38 de sa propriété. Anne Gouix les inspecte régulièrement. Car son travail ne se termine pas avec les travaux: pendant des années, le département doit vérifier l’impact d’un chantier et l’efficacité des mesures. Quatre projets sont à ce stade et c’est, pour elle, « la partie la plus intéressante ».

4000km de routes et 850 petits ponts

La biodiversité est aussi prise en compte dans l’entretien des 4000 km de départementales, par le choix des périodes de fauchage, élagage, abattage. Idem pour la restauration des petits ponts, 850 dans le Lot. Leur voûte peut abriter des hirondelles, leurs fissures des chauves-souris. Il faut alors décaler la date des travaux, consolider des fissures, voire en créer. La purge de falaises doit éviter la période de nidification du faucon pèlerin et du hibou grand duc.

Monter des dossiers ou manier l'épuisette: l'écologue a un travail varié.

Monter des dossiers ou manier l’épuisette: l’écologue a un travail varié. DDM – F.R.

Si son arrivée a amené des agents sur le terrain de la biodiversité, de son côté, Anne Gouix a découvert la technique routière. Un enrichissement mutuel. En 2013, elle avait d’ailleurs demandé aux agents les données de collisions routières avec des animaux. Une mine d’informations. « Quand les écuroducs ont été posés, j’ai rencontré des agents qui l’ont pris avec bonheur », se souvient-elle.  

Florence Raynal ladepeche.fr

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