le dernier combat gaulois face à Jules César

Exposition événement à Vayrac, autour de l’Uxellodunum du 1er juillet au 31 aout

Inauguration de « Vayrac Uxellodunum » avec MM. Tarrega, Girault, Mialet et Du Pradel.
Inauguration de « Vayrac Uxellodunum » avec MM. Tarrega, Girault, Mialet et Du Pradel.

Jeudi 27 juin 2019, la petite salle voûtée (Verninac) située en contrebas de la mairie de Vayrac a ouvert ses portes à plusieurs dizaines d’invités venus pour l’inauguration de l’exposition « Vayrac – Uxellodunum » qui se tient du 1er juillet au 31 août 2019. Et c’est clairement l’événement de l’été pour le territoire de Cauvaldor et ce à plus d’un titre.

Après les batailles de Gergovie au printemps 52 avant JC, gagnée par les Gaulois, et celle d’Alésia à la fin de l’été de la même année, qui conduisit à la réduction des combattants Gaulois et à l’emprisonnement de Vercingétorix, deux chefs Gaulois, Drappes le Senon (Région de Sens) et Lucterios le Cadurque (Région de Cahors) se réfugièrent sur l’oppidum du Puy d’Issolud, Uxellodunum, avec pour objectif secret d’envahir la « Narbonnaise », déjà sous contrôle romain. Les secrets étant mieux gardés lorsqu’ils sont partagés, le Légat Caius Caninius les poursuivit avec plusieurs légions et encercla l’oppidum. Contraints de se ravitailler, les 2 chefs gaulois installés dans des camps à proximité se firent surprendre par les romains, l’un (Drappes) fut capturé, et l’autre mis en fuite. La garnison d’Uxellodunum ne comptait alors plus que 2 000 soldats avec des réserves en nourriture suffisantes. Les romains interdirent l’accès à la rivière, mais les Gaulois pouvaient compter sur un approvisionnement en eau à la fontaine de Loulié. Jules César engagé depuis près de huit années dans la conquête de la Gaule (et même de Britannicus) arriva sur place avec des légions supplémentaires. Au lieu d’engager des combats qui se seraient avérés lourds en pertes humaines, il fit construire des galeries pour aller assécher l’approvisionnement en eau des Gaulois. Une muraille fut construite ainsi qu’une tour de 10 étages (27 m de haut). Les Gaulois conscients du danger, déversèrent des objets incendiaires et attaquèrent, la tour commençait à brûler. Les romains firent diversion en criant et les Gaulois remontèrent défendre leurs murs, pensant être envahis sur leurs autres flancs, délaissant la tour en feu que les romains ne tardèrent pas à éteindre. Ce qui m’amène à penser que crier empêche bien d’avoir mal… Le ravitaillement en eau fut coupé, et les Gaulois n’eurent d’autre choix que de se rendre.

Magnanime selon certains, César fit couper les mains des hommes en âge de porter des armes et les renvoya pour que l’on sache le sort réservé à ceux qui défiaient l’ordre romain. Aujourd’hui, les mœurs et les méthodes ont évolué, on ne coupe plus les mains, on enferme les gens dans des camps de rééducation quitte à en faire disparaître (perdre ?) quelques-uns de temps à autre, et sans que personne n’y trouve rien à redire puisque le commerce fonctionne… Pas de quoi flatter l’espèce humaine qui a du mal semble-t-il à tirer les leçons du passé.

Bref ; cet événement marque la fin des combats en Gaule, Jules César prendra possession ensuite de l’Aquitaine avant de s’en retourner franchir le Rubicon et guerroyer contre un certain Pompée, qui d’air n’en manquait pas pour oser se dresser contre le grand Jules.

Ce faisant, la Gaule devint Romaine, et cela dura cahin caha pendant plus de cinq siècles jusqu’à l’avènement d’un certain Clovis, 1er roi des Francs (réunifiés).

Le roman national s’est arrêté à la bataille d’Alésia et à la capture de Vercingétorix, alors qu’en fait c’est bien à Uxellodunum que l’histoire prend un tournant majeur, d’autant plus que le plus malin des chefs Gaulois fut Luctérios qui ne se fit point prendre…

Un site contesté par d’autres villes…

C’est Napoléon III, féru d’histoire, qui fit entreprendre les premières fouilles archéologiques. D’autres campagnes de fouilles eurent lieu ici et là, mais ce sont les recherches d’un certain Jean-Pierre Girault (9 ans de travaux) qui ont débouché sur un consensus de la communauté scientifique à propos du site d’Uxellodunum, quand bien même la description faite dans les écrits romains laisse quelques doutes. Toujours est-il que le site du Puy d’Issolud fut désigné comme étant celui d’Uxellodunum, au grand dam des défenseurs des sites de Capdenac, Luzech et quelques autres, qui sans gauloiserie aucune ne semblent pas désarmer… La contestation existe toujours, et les médias s’en font de temps à autre le relais, tout comme cela était déjà le cas dans les années 1913-1914, avec une presse abondante et contradictoire sur le sujet…

Une exposition exceptionnelle

L’exposition présente de nombreux objets trouvés lors des fouilles, des reconstitutions d’armes romaines et gauloises, d’uniformes, des photos des fouilles, des cartes et plans sans oublier le rappel des hommes qui ont contribué à la manifestation d’une certaine vérité.

L’exposition, gratuite, est ouverte du mardi au dimanche, et, cela n’est pas le moindre, un médiateur de talent, en l’occurrence M. Julien Vergne, historien, se fera un plaisir de vous raconter une histoire que l’on pourrait qualifier de « Gosciniesque », tant elle nous fait penser au décor des aventures d’Astérix et du petit village Gaulois qui résistait encore et toujours face à l’oppresseur Romain.

De plus, et c’est une « presque » une première, vous pourrez profiter d’une visite guidée sur le site tous les jeudis, à 10 h et à 11 h, ce qui n’est jamais arrivé sur une période aussi longue. Il est évidemment préférable de voir l’exposition avant de se rendre sur le site.

Un vernissage riche en informations

Malgré la canicule qui était à son optimum en cette fin d’après midi du 27 juin, une cinquantaine de personnes étaient présentes pour écouter la présentation du Maire qui nous apprit que Cauvaldor avait récupéré les « clés » du dossier (du foncier en clair), mais aussi le plaidoyer du Président des Amis d’Uxellodunum qui nous partagea son rêve d’un grand site touristique allant jusqu’à imaginer la reconstitution de la bataille sous forme d’un spectacle grandiose, ce qui nous fait évidemment penser avec sérieux que les puys rendent fous… Le rêve s’achevait par une autre perspective donnée par M. Mialet : La fusion des communes de Saint-Denis-lès-Martel et de Vayrac au bénéfice d’une nouvelle évidemment nommée Uxellodunum. Et c’est bien parce que certains rêvent que parfois les choses avancent, même si les consensus sont difficiles à trouver…

Sauf que, le dernier discours fut celui du Sous-Préfet, M. Tarrega, (double sous-préfet puisqu’il est contraint de s’occuper des sous-préfectures de Gourdon et de Figeac depuis le départ de Mme Chaïb), qui nous apprit que des discussions étaient en cours pour prolonger la ligne du train touristique de Martel jusqu’à la gare de Saint-Denis-les-Martel, et que le site faisait l’objet d’une attention particulière en matière de développement touristique et donc économique.

Vous l’aurez compris, ce site a déjà été l’objet de plusieurs projets, mais celui-là a la particularité d’être encore un projet structurant pour Cauvaldor, lequel semble empiler les dossiers à fort potentiel, de façon cohérente et complémentaire au bénéfice de tout le territoire (et de ses voisins). Cela prendra probablement plusieurs années, le temps de tout démêler et lever tous les obstacles, mais le département est en train d’écrire son avenir… Oh my Lot !

C RABUTEAU ActuLot

Inauguration de « Vayrac Uxellodunum » avec MM. Tarrega, Girault, Mialet et Du Pradel.
Inauguration de « Vayrac Uxellodunum » avec MM. Tarrega, Girault, Mialet et Du Pradel. (©DR)