Le gouvernement prolonge l’aide à l’apprentissage en 2023 mais réduit la voilure . Quels effets pour le Lot ?
Les primes de 5000 euros pour les mineurs et de 8000 euros pour les majeurs seront toutes deux ramenées à 6000 euros.
Cette somme sera versée à toutes les entreprises – peu importe leur taille – pour les contrats conclus avec un alternant la première année d’exécution.
Il s’agit pour l’état de concentrer plus fortement ses efforts sur les jeunes en CAP ou en lycée professionnel tout en diminuant les effets d’aubaines sur les publics plus qualifiés et dont les bénéfices de l’apprentissage sur l’emploi sont nettement moins évidents.
La Cour des comptes avait en effet déploré que les sommes stratosphériques investies par l’État bénéficiaient peu aux jeunes ayant le plus de difficultés à s’insérer dans l’emploi, mais trop aux étudiants en formation supérieure qui ne souffrent pas d’un difficile accès au marché du travail.
De 300.000 apprentis en 2018, l’apprentissage concerne plus de 733.000 jeunes en 2021, le ministère du Travail n’entend pas mettre en péril, ni gripper, la bonne dynamique sur l’apprentissage.
Ce mécanisme qui allie théorie et pratique en entreprise – et qui bat records sur records depuis 2018 – est un tremplin vers l’emploi pour des centaines de milliers de jeunes chaque année.
« C’est un formidable levier d’insertion professionnelle. Et il a fait ses preuves, même en temps de crise, avec un taux de chômage des 18-25 ans qui a très fortement diminué »
Carole Grandjean Ministre déléguée auprès du ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion et du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels
De surcroît, il a participé cette année à près d’un cinquième des créations nettes d’emplois, selon l’Insee.
La première ministre, Élisabeth Borne, a fixé aux deux ministres d’atteindre le million d’apprentis en année pleine à l’issue du quinquennat.
800.000 contrats signés en 2022, la reconduction de la prime, même un peu rabotée, devrait rendre atteignable la barre du million de bénéficiaires en 2027..
Quelle réaction à la CMA du Lot ?
Dans un article publié dans le journal de la Dépêche le 12/01/2023, François Breil, président de la chambre de métiers du Lot. relève que c’est déjà un point positif de renouveler cette aide aux entreprises qui s’investissent dans la formation des jeunes, mais s’inquiète de cette baisse de 2000€ d’aide dans le contexte économique actuel.
Le risque qui lui parait le plus élevé est lié aux difficultés des acteurs économiques. Il pourrait s’en suivre des ruptures de contrat, l’arrêt des engagements pris.
Si la conjoncture et les perspectives étaient favorables, ce ne sont pas ces 2000€ en moins qui auraient posé problème.
La rentrée de l’école des Métiers du Lot a vu plus de 600 apprenants en contrat d’apprentissage ou stagiaires en formation continue
5 filières :
Automobile : 13%
Alimentaire : 18%
Bâtiment : 31%
Hôtellerie restauration : 16%
Services : 22%
Et ce n’est pas terminé, car de nombreux postes restaient à pourvoir à la fin 2022
La CMA du Lot redouble d’initiatives et d’actions (lire ici le dossier sur l’école) pour attirer des jeunes qui ne sont pas encore assez nombreux pour répondre aux demandes des entreprises. Une centaine d’offres d’entreprises sont toujours à pourvoir. Espérons que la conjoncture 2023 ne renverse pas la situation.
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