Le Lot est au 7e rang national des départements les plus attractifs.
- Le Lot, un département attractif mais qui peine à retenir ses habitants
- Les actifs en emploi au cœur des échanges
- Le Lot perd essentiellement des jeunes de 15 à 19 ans
- Cauvaldor et le Grand-Figeac tournés vers l’extérieur
- Un impact des migrations plus fort au nord et au sud du département
- Grand Cahors et Grand-Figeac : des dynamiques de migrations différenciées
Le Lot, deuxième département le plus âgé de France, a jusqu’à récemment attiré suffisamment de nouveaux habitants pour compenser l’excédent des décès sur les naissances et accroître sa population (173 400 habitants en 2015). Ainsi, le nombre d’habitants a augmenté entre 1975 et 1999 (+ 0,3 % par an), puis plus fortement sur la période 1999-2010 (+ 0,8 % par an). En revanche, entre 2010 et 2015, les arrivées sur le territoire ne sont plus suffisantes au regard d’un déficit naturel qui s’amplifie et la population diminue de 0,1 % par an.
Le Lot, un département attractif mais qui peine à retenir ses habitants
Au cours de l’année 2014, le Lot a accueilli 6 360 nouveaux arrivants, en provenance des autres départements français. Rapporté à la population, cet apport correspond à un taux d’entrée élevé de 37 nouveaux arrivants pour 1 000 habitants. Le département se situe ainsi au 7e rang national des départements les plus attractifs. Le Lot est aussi un département que l’on quitte, avec un taux de 31 sortants pour 1 000 habitants, soit 5 340 sortants en 2014. Le solde entre le nombre d’entrants et de sortants est donc positif et s’élève à 1 020 personnes. Il permet à la population de s’accroître de 6 personnes pour 1 000 habitants en un an. Cet impact des migrations classe le département au 10e rang des départements français.
En comparaison avec l’Aveyron, département aux caractéristiques proches, le Lot attire plus mais retient moins bien ses habitants : quand le Lot attire 37 personnes pour 1 000 résidents, l’Aveyron n’en attire que 29. A contrario, lorsque 31 personnes quittent le Lot pour 1 000 résidents, 25 personnes quittent l’Aveyron. In fine, l’impact des migrations sur la population aveyronnaise est un peu plus faible que dans le Lot : les migrations permettent à l’Aveyron de gagner 4 personnes pour 1 000 habitants.
Les échanges sont nombreux entre le Lot et les autres départements d’Occitanie : 3 entrants sur 10 viennent de la région et 4 sortants sur 10 restent dans la région (figure 1). La Haute-Garonne est le département avec lequel les échanges sont les plus importants en volume. Ils sont relativement équilibrés et représentent un dixième des entrées et des sorties du Lot.
Les flux sont également nombreux et quasi équilibrés avec la région limitrophe Nouvelle-Aquitaine (un quart des entrées et des sorties). En revanche, le Lot gagne plus d’habitants qu’il n’en perd dans ses échanges avec les régions de la moitié nord de la France, notamment l’Île-de-France, les Hauts-de-France et le Grand Est.
Parmi les 6 360 entrants, seuls 12 % sont natifs du Lot. Le retour au pays est ainsi moins marqué que dans l’Ardèche, autre département présentant des similitudes avec le Lot, et surtout que dans l’Aveyron (respectivement 14 % et 18 %).
Les actifs en emploi au cœur des échanges
Les motifs qui incitent à changer de département sont multiples. Il peut s’agir d’une motivation d’ordre privé : rejoindre ou suivre ses proches, retourner dans sa région d’origine, etc. Les mobilités peuvent aussi être professionnelles ou scolaires et relever d’une mutation, de la recherche d’un emploi ou de la poursuite d’études par exemple. Dans le Lot, les flux les plus importants, entrants comme sortants, concernent des actifs ayant un emploi (figure 2). Le volume d’entrées dépasse légèrement celui des sorties, générant un excédent migratoire de 280 personnes.
La majorité des 2 370 actifs en emploi arrivant dans le Lot vient du reste de l’Occitanie ou de Nouvelle-Aquitaine : 6 entrants sur 10. De même, 7 sortants sur 10 s’installent dans une de ces deux régions.
Les actifs en emploi, qui viennent vivre dans le Lot ou qui le quittent, présentent des caractéristiques communes. Ils sont jeunes (près de la moitié d’entre eux ont moins de 30 ans), exercent une profession intermédiaire ou sont employés (les cadres représentent 17 % des effectifs), et sont souvent diplômés du supérieur (50 % des arrivants et 40 % des partants).
De manière générale, qu’ils soient actifs, en emploi ou non, étudiants ou retraités, le Lot attire les diplômés du supérieur et parvient à retenir certains d’entre eux. Ils représentent 30 % des arrivées et seulement 25 % des départs. Le département gagne ainsi 590 diplômés du supérieur au cours de l’année 2014, dont une centaine en provenance de Haute-Garonne. Dans ses échanges avec l’ensemble des départements français, il attire ainsi 18 diplômés du supérieur pour 1 000 résidant déjà dans le Lot. À titre de comparaison, c’est bien plus que dans l’Aveyron ou en Ardèche (respectivement 8 ‰ et 6 ‰).
Le Lot perd essentiellement des jeunes de 15 à 19 ans
L’importance des migrations dépend fortement de l’âge des personnes et du cycle de vie.
Les jeunes sont ceux qui migrent le plus. Entre 15 et 19 ans, de nombreux départs ne sont pas compensés par des arrivées (figure 3). Ce sont majoritairement les 18-19 ans qui quittent le département après l’obtention du baccalauréat, notamment pour poursuivre des études supérieures. Le Lot perd ainsi 310 jeunes adultes de 18 à 19 ans, dont 150 au profit de la Haute-Garonne.
Ensuite, le nombre d’entrées progresse fortement et les 20-24 ans sont presque aussi nombreux à s’installer dans le département qu’à le quitter.
Sans atteindre l’intensité des flux migratoires des jeunes, le solde migratoire des 25-29 ans devient positif et important. La majorité de ceux qui arrivent dans le département y travaillent : c’est le cas de 7 arrivants sur 10.
Les échanges migratoires sont également nombreux pour les 60-64 ans à l’âge du départ à la retraite.
Les retraités représentent 19 % des entrants contre 13 % des sortants, soit un solde positif de 480 personnes. Près de 4 retraités sur 10 viennent d’Île-de-France ou des Hauts-de-France, peut-être pour accéder à une meilleure qualité de vie. En effet, les retraités ne déménagent pas dans le Lot pour retrouver leur département d’origine puisque seulement 14 % sont lotois de naissance : c’est plus qu’en Ardèche (12 %) mais nettement moins qu’en Aveyron (23 %).
Cauvaldor et le Grand-Figeac tournés vers l’extérieur
Trois nouveaux arrivants dans le Lot sur quatre s’installent dans la communauté de communes Causses et Vallée de la Dordogne, également appelée Cauvaldor, dans celle du Grand-Figeac ou dans la communauté d’agglomération du Grand Cahors (Données complémentaires). À l’inverse, la zone du sud et surtout celle du centre (Champ), moins peuplées, accueillent moins d’entrants en provenance des autres départements français.
À ces arrivées de l’extérieur s’ajoutent les mobilités internes au département au nombre de 12 700 en 2014. La plupart de ces mobilités s’effectuent sur de courtes distances, 4 déménagements sur 10 s’effectuant au sein de la même commune. Les échanges entre les cinq zones étudiées du Lot sont en conséquence peu nombreux. Au total, tout comme le Grand-Figeac, Cauvaldor est particulièrement tourné vers l’extérieur : 9 personnes sur 10 qui viennent s’installer sur ces territoires proviennent d’un autre département. Ce rapport est de 6 sur 10 pour le Grand Cahors et les zones du sud et du centre du Lot.
Un impact des migrations plus fort au nord et au sud du département
En tenant compte des arrivées de l’extérieur du Lot et de celles en provenance d’une autre zone du département, deux territoires sont particulièrement gagnants au jeu des migrations, qui contribuent à accroître leur population de 7 habitants pour 1 000 résidents (figure 4) sur l’année 2014 : Cauvaldor qui bénéficie de la présence de pôles d’emploi sur son territoire (l’entreprise Andros à Biars-sur-Cère notamment) ou à proximité (Brive-la-Gaillarde), ainsi que la zone du sud. Le sud du Lot accueille 1 540 nouvelles arrivées durant l’année 2014, dont 27 % de retraités, soit au moins 9 points de plus que les autres zones du département. Les retraités privilégient ainsi un territoire certes rural, mais proche de grandes agglomérations, comme Cahors ou Montauban, leur permettant de bénéficier de services et d’équipements, de santé notamment. Le sud du Lot gagne 27 retraités pour 1 000 résidant déjà dans la zone en 2014. Grâce à ces arrivées de retraités, l’impact des migrations est positif sur la population de cette zone, malgré de nombreux départs.
Grand Cahors et Grand-Figeac : des dynamiques de migrations différenciées
Le Grand Cahors et le Grand-Figeac sont définis autour des deux plus grandes agglomérations du Lot. Les populations qui s’y installent ou qui en partent présentent des profils différents et les échanges entre ces deux territoires sont quasi inexistants.
Le Grand-Figeac bénéficie du système productif local de la « Mecanic Vallée » et attire 710 diplômés du supérieur en 2014, soit 36 % des entrants. Parmi eux, 6 sur 10 occupent un emploi. Une fois les départs pris en compte, le Grand-Figeac gagne 190 diplômés du supérieur en emploi durant l’année 2014.
Aux débouchés présents sur la zone s’ajoute l’existence de formations du supérieur (IUT et formations internes de Figeac Aero et Ratier Figeac), ce qui permet au territoire de stabiliser la population des jeunes de 18 à 24 ans (510 entrants pour 590 sortants).
Les 18-24 ans sont tout aussi nombreux à quitter le Grand Cahors (590). Parmi eux, 46 % poursuivent leurs études ailleurs et 40 % exercent un emploi hors de la zone. Cependant, les arrivées ne suffisent pas à compenser les départs et la communauté d’agglomération affiche un solde négatif de 210 jeunes. L’impact est important sur la population totale des 18-24 ans, avec une perte de 77 jeunes pour 1 000. Cependant, le développement récent de l’offre de formation sur le territoire pourrait avoir un impact sur les flux migratoires des jeunes dans les prochaines années. En matière de qualification, les échanges sont équilibrés pour les diplômés du supérieur. En revanche, le territoire accueille davantage de personnes sans diplôme qu’il n’en perd (solde de 160 personnes). Ceci est à mettre en lien avec l’importance dans le Grand Cahors de l’économie présentielle : celle-ci vise à satisfaire les besoins des résidents ou des touristes sur un territoire et fait souvent appel à une main-d’œuvre peu qualifiée. Sur ce territoire, 77 % des emplois relèvent d’une activité présentielle, soit 10 points de plus que la moyenne du département.
Enfin, dans le centre du Lot, zone la moins peuplée, les échanges sont peu nombreux et équilibrés entre arrivées et départs.
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