Le Lot, un département rural dynamisé par l’industrie et le tourisme
L’insee vient de publier une intéressante étude à consulter ici
En voici quelques grandes lignes
Un des départements les plus ruraux de France
81 % des lotois résident dans une commune rurale (contre 33 % en France).
Seules trois communes sont classées en communes urbaines. Cahors, la plus densément peuplé, abrite 11,5 % des Lotois (20 160 habitants en 2020) . et est l’unique centre urbain du département .
Figeac est la deuxième ville du département et, compte 9 800 habitants.
Dans la partie nord du département, l’espace rural est organisé autour de 310 bourgs ruraux dont 172 communes à l’habitat très dispersé.
Toulouse est la métropole la plus proche de Cahors (à plus d’une heure et demie)
Un département rural avec une forte empreinte industrielle
L’économie du Lot se distingue de celle des autres départements ruraux de l’Occitanie par un poids de l’industrie deux fois plus élevé que celui de l’agriculture. En 2019, l’industrie représente 16 % de l’emploi, poids légèrement supérieur à celui de 1975, à contre-courant de l’évolution nationale . Le Lot est l’un des dix départements français qui créent de l’emploi salarié dans l’industrie manufacturière sur les vingt dernières années.
Ce dynamisme repose en partie sur le fort développement de quelques établissements fondés au début du XXe siècle pour répondre aux enjeux de l’époque – transformation des productions agricoles locales, densification du réseau ferré, naissance de l’aviation, électrification. Trois d’entre eux font aujourd’hui partie des plus gros employeurs privés du département. Andros à Biars-sur-Cère trouve son origine dans une entreprise familiale produisant des confitures artisanales. Ratier-Figeac (anciens Ateliers d’Aviation Pierre Ratier) s’est implanté à Figeac au début du XXe siècle comme fabricant d’hélices en bois pour l’aviation. La Manufacture d’appareillage électrique de Cahors (MAEC) (Éclairage Général en 1910) est née avec les débuts de l’électrification. En 2020, elles emploient respectivement 1 600, 1 200 et un peu moins de 400 salariés.
Au nord et à l’est du département, la « Mecanic Vallée ». Un système productif local (SPL), visant à favoriser les synergies entre entreprises d’une même filière, qui s’étend du sud de la Haute-Vienne au nord de l’Aveyron et regroupe plus de 200 entreprises des secteurs de l’aéronautique, de l’équipement automobile et de la machine-outil. Sa partie lotoise est fortement spécialisée dans la construction aéronautique autour de Figeac. Ratier-Figeac et Figeac Aéro emploient ensemble plus de 2 000 salariés et leur activité rayonne sur les PME locales.
L’agriculture lotoise s’oriente vers des productions de qualité
Le secteur agricole génère 7,5 % de l’emploi dans le Lot. C’est trois fois plus qu’en France, mais moins que dans les autres départements ruraux de la région (9,9 % dans l’Aveyron, 10,9 % en Lozère et 11,5 % dans le Gers). Depuis 1975, le poids de l’agriculture dans l’emploi du département a été divisé par quatre.
En 2020, 3 900 exploitations agricoles y sont implantées. Leurs activités sont diversifiées : élevage de bovins dans le Ségala au nord-est, d’ovins et de caprins dans les Causses de Gramat au centre, viticulture dans la vallée du Lot à l’ouest de Cahors et polyélevage et polyculture dans le reste du département. Les agriculteurs lotois sont de plus en plus engagés dans des démarches pour la qualité de leurs produits. Comme en moyenne en France, une exploitation agricole sur huit est certifiée en agriculture biologique, en forte progression sur la dernière décennie. Plus d’un quart des exploitations lotoises produisent également sous d’autres signes officiels de qualité (AOC, AOP, Label Rouge, IGP), notamment dans la viticulture pour le vin de Cahors. Pour élargir leurs débouchés, les agriculteurs développent la vente en circuit court et plus d’un sur quatre y recourt en 2020.
L’attrait touristique du Lot
le Lot dispose d’un large potentiel touristique.
En 2019, 8,7 % de l’emploi salarié marchand est dédié au tourisme.
En 2019, on compte 22 200 résidences secondaires, représentent 18,5 % du parc de logements . C’est quatre points de plus que dans le département voisin de la Dordogne, également touristique.
la population lotoise vieillit
Le Lot est le 2ème département le plus âgé de France. Les seniors (65 ans ou plus) représentent : 30 % de la population en 2019 ( 22 % en Occitanie et 20 % en France métropolitaine)
Si les tendances démographiques récentes se prolongeaient, la part des seniors pourrait atteindre 41 % en 2050 et se stabiliser ensuite
En 2019, le Lot compte 1,6 personne âgée de 65 ans ou plus pour un jeune de moins de 20 ans et ce rapport pourrait être de 3 en 2070.
Le poids économique des seniors est important puisque 41 % des revenus disponibles proviennent des pensions et des retraites
L’ accès aux équipements y est plus aisé que dans d’autres départements ruraux
Les communes lotoises disposent d’un bon niveau d’équipement pour les services de proximité, les plus indispensables à la vie quotidienne.
Seule 13 % de la population vit à plus de quinze minutes en voiture des équipements intermédiaires. La situation est plus favorable que dans les autres départements ruraux de la région grâce au maillage de l’espace rural par des bourgs ruraux pourvoyeurs de services.
La densité de médecins omnipraticiens est de 15,6 médecins pour 10 000 habitants contre 15,1 en moyenne en France. Mais le renouvellement des médecins, omnipraticiens et spécialistes constitue un défi à court et moyen termes puisque plus de 60 % d’entre eux ont 55 ans ou plus.
Des enjeux forts: La prise en charge de la dépendance et notamment le maintien des personnes âgées à domicile. Les structures d’hébergement pour personnes âgées (maisons de retraites, résidences autonomie, unités de soin longue durée) sont peu implantées au regard des besoins potentiels
Un parc de logements sous-occupé
11 % des logements sont vacants ( contre 8 % en France), leur nombre a quasiment doublé en 20 ans. En 2019, plus de la moitié des logements sont vacants depuis plus de deux ans.
Par ailleurs, près d’une résidence principale sur trois est en situation de sous-occupation très accentuée. Ce phénomène s’est amplifié sur les deux dernières décennies du fait du vieillissement de la population s’accompagnant du départ des enfants du foyer familial. En 2019, 55 % des familles lotoises sont des couples sans enfant. C’est trois à six points de plus que dans les autres départements ruraux de la région.
Des enjeux énergétiques pour lutter contre le réchauffement climatique
83 % des résidences principales sont des maisons individuelles avec des performances énergétiques qui ne sont pas très bonnes puisque que : plus d’une sur trois a été construite avant 1970 et que le chauffage au fioul est utilisé dans près d’une maison sur quatre.
La vie rurale nécessite un usage quasi systématique de la voiture. 42 % des ménages possèdent deux voitures ou plus (contre 37 % en Occitanie). Les Lotois en emploi parcourent en moyenne 21 km pour rejoindre leur travail et plus de huit sur dix réalisent ce trajet en voiture.
et les auteurs de l’étude de conclure : Des logements anciens, du chauffage au fioul, une forte dépendance à la voiture, autant de sujets d’importance à aborder pour répondre aux enjeux environnementaux dans ce département.
Une belle étude mais qui me laisse perplexe sur un point » près d’une résidence principale sur trois est en situation de sous-occupation très accentuée. » cette phrase sous-entend que des espaces sont libres alors que c’est juste une évolution de la vie, oui les enfants quittent le nid mais ils reviennent en week-end ou pour les vacances donc pas de sous-occupation. Allons nous dans les prochaines année obliger les gens a vendre? C’est inconcevable! Nous avons le droit et tant mieux d’avoir la liberté de posséder une maison avec 3 ou 4 chambres même lorsque nous ne sommes que deux.
Vous avez raison Michel sur cette chance que nous avons (pour certains d’entre nous) de pouvoir habiter une maison avec 3 ou 4 chambres bien pratique et confortable lorsque les enfants et petits enfants reviennent nous voir .
Seulement je crois qu’en en face de cela il y a plusieurs questions qui se posent :
– l’adaptation des logements face au vieillissement de la population qui engendre des besoins spécifiques comme l’ adaptation du logement, la nécessité de développer une offre d’hébergement spécialisé. ..
– La difficulté des actifs à se loger faute d’un nombre suffisant de logements proposés à la location alors que dans le même temps nous sommes par ailleurs fortement incités à la sobriété énergétique et foncière
Or la consommation de chauffage est forcément plus importante dans les grands logements -même si on laisse le thermostat à 1 ou 2 en cas d’inoccupation des chambres), et les communes sont incitées à la sobriété foncière (ZAN) – si on ne pouvait plus construire il faudrait bien partager l’espace existant.
Comme vous le savez cet indicateur « sous occupation » a déjà des effets financiers (taxes) dans les zones tendues et en ce sens souligne bien que la sous occupation peut poser problème aux communes.
Mais je ne crois pas que nous serons obligés de vendre. Mais des villes et communes auront certainement à le prendre en compte pour leur gestion.
J’ajouterais aussi un bémol : il ne fait pas bon être un créateur, je veux dire un artiste, dans ce pays. Il faut se battre plus qu’ailleurs, c’est dire !