Le maire de Cahors fait le point

Anticiper, s’adapter, organiser. Des mots qui ont rythmé les propos de Jean-Marc Vayssouze tout au long de l’échange.

Quel bilan tirez-vous de cet été à Cahors ?
J’avais cette intuition que la saison touristique n’était pas perdue, que le public local et français était un atout. Et en effet, il y a eu énormément de monde à Cahors. Mais économiquement, le retard lié au confinement et déconfinement n’a pas forcément été rattrapé, et d’un secteur à l’autre les situations sont très disparates.
Face au nombre d’événements festifs annulés, on a su anticiper et organiser collectivement « Mets jeudi » pour animer la ville en soirée avec la mobilisation des cafés et restaurants. Cela a été un vrai succès !
Nous avons joué la carte de l’attractivité aussi. Et il faut s’engager maintenant dans l’arrière-saison, je pense au maintien de Cahors Juin Jardins fin septembre, aux 20 ans des Docks…
Comment s’annonce la rentrée dans les entreprises cadurciennes ? Et au Groupe Cahors plus particulièrement.
Si l’épidémie s’arrêtait maintenant, le choc de la Covid pourrait être amorti, grâce aux aides sur le chômage partiel, aux prêts garantis par l’Etat, aux dispositifs de la Région et du Département, l’aide à l’économie de 1 million d’euros du Grand Cahors, l’aide au redémarrage (investissement) ou encore les exonérations de CFE. Mais la crise n’est pas terminée. Celle qu’on a traversée jusqu’à présent à Cahors nous a moins impactés que d’autres territoires, ceux tournés vers l’aéronautique notamment.
Quant à la Maec-Groupe Cahors intimement lié à la ville, elle était déjà fragilisée avant la crise de la Covid. Elle peut être en capacité de repartir car elle intervient sur le secteur de la transition écologique. Je suis ce dossier de très près. Un plan de sauvegarde de l’emploi est en cours (N.D.L.R. : il prévoyait la suppression de 83 postes). J’attends un projet de relance pour qu’elle surmonte son passé fragile.
Pour les autres entreprises de la ville, je n’ai pas d’alerte particulière à ce jour, mais tout peut changer si vite.

« Dans les écoles, comme ailleurs, on aura forcément des cas positifs… »

Comment analysez-vous la propagation du virus à quelques jours de la rentrée ?
On voit que les cas repartent et on ne sait pas encore quel sera l’impact de l’épidémie dans ces prochaines semaines, mais il faut continuer à trouver un équilibre entre la protection des populations et le fonctionnement de nos activités. On a mesuré les conséquences de la fermeture des écoles, l’arrêt de nos entreprises, les effets sur la culture, le sport…
Nos services municipaux ont su s’adapter et être réactifs. Sauf pour des agents vulnérables, il n’y aura pas de télétravail dans les services de la ville. Mais tout dépendra des indicateurs sanitaires. Dans les écoles, comme ailleurs, on aura forcément des cas positifs, notre responsabilité sera d’aller vite, de s’adapter, et de s’organiser avec l’appui de la préfecture du Lot et de l’Agence régionale de santé du Lot, sur qui nous devons pouvoir compter.
La ville a-t-elle pris les dispositions sanitaires nécessaires ?
Nous avons des stocks de masques pour huit semaines pour l’ensemble de nos agents, ainsi que les produits nécessaires en quantité. Pour ce qui est d’en fournir au grand public, cela relève selon moi des compétences de l’Etat et on ne peut pas continuellement tout demander aux collectivités locales.
Il reste ceux de la 2e distribution qui n’a pas eu lieu…
On a été amené à en distribuer une partie, face à des situations d’urgence sociale ou encore sur le marché à des gens qui n’en avaient pas lorsque l’arrêté est entré en vigueur.
Le dépistage en ville satisfait-il les besoins actuels ?
Tout d’abord en tant que président du conseil de surveillance de l’hôpital, je voudrais souligner à quel point il a su se positionner comme établissement support pour le département, au sein du Groupement hospitalier de territoire, pour accompagner Figeac, Saint-Céré, etc. Et bien sûr accueillir des patients du Grand Est.
Pour le dépistage : la tente de tests a été installée. Le nouvel automate d’analyse fonctionne en permanence. Comme partout, les cas positifs détectés augmentent. Pour l’instant, avec les autres laboratoires privés de la ville, l’essentiel des demandes de test est absorbé. Certes il n’y a pas encore de drive, tout est sur rendez-vous, avec des horaires élargis, mais on sera en capacité de monter en puissance. Pour cela j’attends que l’Etat passe des paroles aux actes et de l’ARS qu’elle apporte les moyens humains dont on a besoin.
Un mot de conclusion
Pour l’instant l’hôpital n’enregistre pas d’impact de la positivité au coronavirus sur les hospitalisations. Mais je veux rappeler aux jeunes qu’ils peuvent contaminer les plus fragiles. Limitons la propagation du virus et faisons en sorte de vivre. En attendant un vaccin, nous n’avons pas le choix.

Laetitia Bertoni La Dépêche