le millésime 2021 promet des vins frais et fruités

Le gel, la pluie, les maladies… La météo n’a rien épargné aux viticulteurs lotois cette année. Sur l’appellation Cahors, alors que les vendanges arrivent à leur terme, les rendements s’en ressentent fatalement. « Les quantités récoltées sont environ 60% inférieures à une année classique », analyse Pascal Verhaeghe, coprésident de l’Union interprofessionnelle des vins de Cahors (UIVC). Mais la situation n’est pas si catastrophique. « Les quantités sont tout de même supérieures à 2017. » Cette année-là, les vignes avaient également gelé. Cependant cela avait eu lieu plus tard dans la saison. « Au contraire, l’épisode de gel nous a frappés tôt en 2021. Des bourgeons ont pu sortir après. »

Et malgré les faibles rendements, la qualité serait au rendez-vous pour le vigneron du Château de Cèdre. « Les viticulteurs ont su s’adapter au potentiel des raisins. Comme il n’y a pas eu beaucoup de soleil, les vins ne seront pas très concentrés en alcool mais ils seront frais et fruités. » Des vins dits « de soif », qui ont le vent en poupe sur le marché. Ces bouteilles à la bonne buvabilité, se gardent moins. « Il est conseillé de les boire dans les 5ans. »

« Il va falloir extraire moins de tanins »

Ces cuvées, pour le président des vignerons indépendants du Lot, Philippe Verax, « ne donneront cependant pas de grands millésimes ». Les vignerons ont dû vendanger rapidement pour éviter que les maladies ne se développent davantage. « Ils auraient préféré attendre plus longtemps pour que tous les grains arrivent à maturité. » Le vigneron du château Lacapelle-Cabanac craint des vins acides. « Mais pour le moment, il est trop tôt pour le dire. Nous devons attendre la première dégustation, après la fermentation malolactique [étape de désacidification du vin, NDLRC], dans plusieurs mois. »

Pascal Verhaeghe prédit de bons vins de soif.
Pascal Verhaeghe prédit de bons vins de soif. DDM archives – DDM- MARC SALVET

Tout va désormais se jouer dans les cuves. « Il va falloir extraire moins de tanins et plus de fruits », explique Pascal Verhaeghe. Les premières bouteilles vont être commercialisées en juin prochain. Elles seront moins nombreuses que lors d’une année normale. « Les prix ne devraient tout de même pas augmenter. » Au Château Lacapelle-Cabanac, on prépare déjà le prochain millésime. Les vignerons n’auront pas le droit à l’erreur. « C’est la 3e année de gel depuis 2017. Certains domaines n’ont plus de stock de secours pour la vente. Cela devient financièrement compliqué pour les entreprises, car les frais sont les mêmes qu’une année normale mais la rentabilité n’est pas au rendez-vous », confie le coprésident de l’UIVC. « Les prochaines années vont être vitales pour les vignerons de Cahors. » 

Elisa Centis ladepeche.fr