Le monde agricole
le 22 Février, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a présenté une communication relative au soutien au secteur agricole
1- La situation économique
Le ministre a rappelé que depuis 2018, les investissements agricoles repartent à la hausse, interrompant une période de décroissance amorcée en 2012 et permettant de préparer l’avenir et le renouvellement des générations.
Cette amélioration économique globale du secteur ne doit cependant pas faire oublier des situations plus compliquées dans certaines filières et pour certains exploitants. Les prix des intrants se sont envolés en 2022 du fait de la guerre en Ukraine (+ 25,9 %, après + 8,3 % en 2021) en particulier s’agissant des aliments pour animaux (+ 24,9 %), de l’énergie (+ 41,6 %), et des engrais (+ 74,8 %) ce qui affecte directement les coûts de production des matières premières agricoles.
S’agissant des filières animales, la filière volaille subi un impact en raison d’un nouvel épisode d’influenza aviaire, d’ampleur exceptionnelle, apparu à l’hiver 2021 dans le sud-ouest et qui s’est propagé début 2022 dans le grand ouest.
Les secteurs agricoles ont été fortement touchés par la multiplication d’aléas climatiques inédits et plus particulièrement la sécheresse de l’été 2022 qui a mis à mal de nombreuses productions
2- L’État au rendez-vous des crises avec des soutiens conjoncturel et structurel
Les mesures mises en place en 2022 et 2023 témoignent de cette attention :
- Un plan de résilience de 639 millions d’euros mis en oeuvre sans délai pour faire face aux onséquences de la guerre en Ukraine afin de préserver nos filières, notamment animales, et nos agriculteurs des augmentations de coûts.
- Des aides conjoncturelles pour faire face au gel, à la grêle et à la sécheresse, conséquences des aléas climatiques survenus en 2022 (près de 300 millions d’euros : 77 millions d’euros pour le gel, 30 millions d’euros pour la grêle, 170 millions d’euros pour la sécheresse).
- Le déploiement du Varenne agricole de l’eau et du changement climatique, et notamment :
- l’entrée en vigueur de l’assurance récolte au 1er janvier 2023, avec un soutien public pouvant atteindre 680 millions d’euros ;
- l’élaboration avec les instituts techniques de 100 leviers d’adaptation aux stress hydrique et thermique qui doivent désormais être déployés dans des plans d’adaptation des filières et territoires au changement climatique avec la participation des chambres d’agriculture, pour permettre à nos agriculteurs d’améliorer la résilience de leurs productions ;
- la création ou la finalisation d’infrastructures permettant de stocker une eau disponible pendant l’hiver dans l’objectif de la mobiliser pendant la période estivale rendant disponible 37 millions de m3 d’eau avant l’été ;
- le déploiement d’un vaste plan d’aide aux agroéquipements nécessaires à l’adaptation au changement climatique doté de plus de 80 millions d’euros et complété en 2023 d’une enveloppe complémentaire de 40 millions d’euros.
- Un plan de soutien inédit de 1,2 milliards d’euros pour faire face à la crise 2021/2022 d’influenza aviaire dans le cadre d’un plan d’action Influenza plus global détaillé en juillet 2022 et incluant un plan de déploiement de la vaccination, visant à améliorer la résilience des élevages face aux aléas sanitaires.
- Une première réponse à la crise de la filière viti-vinicole au travers d’une première enveloppe de 80 millions d’euros pour financer notamment des mesures de distillation de crise visant à gérer les stocks et la possibilité d’une seconde enveloppe équivalente à l’automne 2023.
- Un plan d’accompagnement de la filière betterave, après la décision de la Cour de justice de l’Union européenne début 2023 afin d’indemniser les planteurs qui seront touchés par des pertes de rendements en cas de survenue de jaunisse en 2023 et pour accélérer le programme engagé dès 2020 sur la recherche et le développement de solutions alternatives aux néonicotinoïdes.
- Un soutien global aux investissements, pour une agriculture moderne et innovante, et pour penser les filières agricoles de demain avec plus de 4 milliards d’euros via France Relance et France 2030.
3- Le salon international de l’agriculture
Dans un contexte de changement climatique et un contexte international marqué par les incertitudes, la souveraineté alimentaire et la transition écologique seront plus que jamais les fils conducteurs du Gouvernement lors de ce salon.
Ce premier salon après la réforme de la politique agricole commune (PAC) et le plan stratégique national qui en est la déclinaison permettra d’engager la planification de l’agriculture face au défi du changement climatique et de la souveraineté alimentaire. Cette politique de soutien européen constitue un outil qui, depuis 65 ans, permet d’assurer notre sécurité alimentaire, de développer nos filières et d’accompagner les transitions à l’oeuvre. Elle assure l’amélioration de la compétitivité durable des filières, la création de valeur, la résilience des exploitations et la sobriété en intrants pour mieux répondre aux attentes des citoyens consommateurs.
Pour engager plus encore demain le monde agricole dans les transitions de long terme, rendues nécessaires par le changement climatique, la planification écologique sera un levier essentiel pour bâtir notre souveraineté alimentaire, en s’engageant résolument et collectivement, avec tous les acteurs et en s’appuyant sur la recherche et le développement de solutions alternatives, plus sobres en intrants, qu’il s’agisse des produits phytosanitaires comme des engrais. La réciprocité des normes dans les accords commerciaux, sur lesquels la France a obtenu des premiers résultats pendant la Présidence française du Conseil de l’Union européenne continuera à être affirmée avec détermination pour que tous les produits agricoles et alimentaires s’inscrivent effectivement dans cette même logique de transition et que les règles environnementales applicables aux agriculteurs européens s’appliquent aussi aux productions importées.
Ce salon sera enfin l’occasion de rappeler la place centrale de la jeunesse et du renouvellement des générations, et de nos agricultrices et agriculteurs d’aujourd’hui et de demain : investir, former et s’adosser à l’innovation pour réaliser les progrès économiques, environnementaux, climatiques nécessaires pour garantir notre souveraineté alimentaire, c’est tout l’enjeu du Pacte et de la loi d’orientation et d’avenir que le ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire présentera d’ici l’été et qui fait aujourd’hui l’objet de concertation avec tous les acteurs au niveau régional.
Source : Compte rendu du conseil des Ministres du 22.02.23
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