Le nombre d’avortements augmente dans le Lot

Alors que la loi Veil qui, 40 ans plus tôt, faisait de l’IVG un « ultime recours » le nombre d’avortements réalisés en 2023 est le plus élevé depuis 30 ans.

243 600 en 2023, soit 8 600 de plus que l’année précédente. (4%)

Le 4 Mars 2024, l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans sa Constitution. a fait de la France le premier pays au monde à inscrire ce droit explicitement . Cela n’explique cependant pas l’augmentation de 2023 . Alors pourquoi? La réponse, complexe, se situe à la croisée de considérations économiques, sanitaires, intimes et psychologiques, expliquent sociologues et médecins . Signe des ambivalences , un tiers des grossesses non désirées surviennent chez des femmes qui prennent une contraception.

Le Lot n’ échappe pas. à cette hausse et même la dépasse avec 537 avortements réalisés en 2023 contre 479 en 2022 soit +12% .Si on parle de moyenne en Occitanie elle est de 15,3 pour 1000 femmes en 2022 et dans le Lot, elle est de 16,8 pour 1000 femmes

Jusqu’en 2005, toutes les IVG étaient réalisées dans des établissements de santé. À partir de cette date, les IVG médicamenteuses ont été autorisées en ville, puis en centre de santé et centre de santé sexuelle. Ainsi en 2023 41 % des IVG sont réalisées hors des établissements de santé. La méthode médicamenteuse représente 79% de l’ensemble des IVG : 48 % de ces IVG ont eu lieu en établissement de santé, 46 % en cabinet libéral et les 6 % restants en centre de santé ou centre de santé sexuelle.

Interviewée par la dépêche du midi Emeline Kydjian du planning familial avance plusieurs explications à cette hausse :

  • Depuis 2022, les sages-femmes ont la capacité de réaliser des IVG dans les centres hospitaliers ce qui étoffe les possibilités.
  • En 2022, le délai a été allongé passant de 12 à 14 semaines de grossesse « ,
  • la possibilité, désormais, de faire une téléconsultation avant l’IVG, c’est-à-dire une visio avec une sage-femme.
  • Bien qu’il manque encore des praticiens et des structures adaptées, les femmes sont moins contraintes de se déplacer pour aller pratiquer un IVG dans le département voisin, voire la région voisine 

Le profil change : La drees note ainsi une nette baisse des taux de recours chez les femmes de 15 à 19 ans alors que la demande augmente chez les plus de 25 ans

,Cependant l’IVG reste toujours la suite d’un défaut de contraception ou d’une période difficile où l’on a moins fait attention.

LOTMoins de 18 ans18 et 19 ans20 à 24 ans25 à 29 ans30 à 34 ans35 à 39 ans40 ans et plus
202314 311191111199449
202216251021041107943
Drees

Emeline Kydjian rajoute : « Je vais peut-être m’avancer un peu mais il y a eu un changement depuis le Covid. Je crois que cette épidémie n’a pas forcément incité à donner des envies de naissance « .

Le Planning familial met à disposition un Numéro Vert National 0 800 08 11 11 (anonyme et gratuit du lundi au samedi) 9h-20h) et unTchat National également anonyme et gratuit,  d’information, d’écoute et d’orientation de toutes les personnes ayant des questions sur l’IVG, la contraception, les sexualités.https://ivg-contraception-sexualites.org

source : DDM- Drees – Lacroix