Le pour et le contre pour l’implantation d’une unité de méthanisation à Gramat
Le projet de Gramat fait-il courir des risques de pollution ?
Le projet d’implantation d’une unité de méthanisation à Gramat, inquiète le Gadel (Groupement Associatif de Défense de l’Environnement du Lot) , au regard de la teneur du dossier déposé en préfecture.
À Gramat, une société industrielle dénommée « Bioquercy », basée en Lot-et-Garonne, a déposé une demande d’autorisation d’exploiter une unité de méthanisation, associée à un plan d’épandage, au lieu-dit « Les places hautes – zone d’activités de la Capel – La Quercynoise ». Il s’agit d’une unité de recyclage des déchets organiques ouvrant production de chaleur et d’électricité. Le digestat issu de l’opération, peut être valorisé agronomiquement sous forme de compost servant d’amendement organique pour les sols.
Les déchets de 5 départements traités à Gramat
« Ce n’est pas le procédé de la méthanisation en soi, qui nous inquiète, mais le surdimensionnement de l’opération qui ressemble davantage à un projet industriel de production d’énergie qu’à un projet de valorisation énergétique de déchets organiques locaux » indique Jacques Philbert, porte-parole du Gadel.
Le dossier présente le projet comme étant une unité de « gros collectif » : traitement de 64 000 tonnes/an de matières organiques d’origines diverses : fermes, industries agroalimentaires, collectivités. Le secteur de Gramat et ses environs lotois ne produisant pas la ressource suffisante pour alimenter un méthaniseur de « gros gabarit », il est prévu un approvisionnement auprès de cinq départements limitrophes. Il s’agirait d’un trafic de 15 camions par jour, cinq jours sur sept. « Déjà, le volume de ces transports affaiblit les bilans énergétique et économique mais aussi le bilan environnemental global », observe Jacques Philbert. L’unité de production serait donc dépendante de sources extérieures, tant au niveau des quantités d’approvisionnement que du prix. La co-génération nécessite en effet, des apports réguliers en quantité et dans le temps !
Des risques de pollution des eaux recensés
« Outre l’importance du trafic de camions en provenance des départements voisins, aucune transparence n’est garantie quant au contrôle des déchets importés » poursuit Jacques Philbert. Le représentant du Gadel s’interroge sur la manière dont pourront être apportées des preuves quant à l’absence d’antibiotiques, de PCB, de métaux lourds… ? Situation qui suscite au moins deux interrogations supplémentaires : les fumiers et lisiers issus d’élevages conventionnels dans lesquels les animaux ont pu être traités aux antibiotiques sont impropres à la méthanisation car la présence d’antibiotiques inhibe les bactéries méthanogènes. D’une part, ceci ne risque-t-il pas de compromettre le fonctionnement de la méthanisation ? « D’autre part, compte tenu de la qualité karstique du milieu récepteur, nous émettons de sérieux doutes sur la compatibilité avec les schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) et la loi sur l’eau » précise M. Philbert.
Au niveau du plan d’épandage, fixé sur un rayon de 30 km autour de Gramat, planent des interrogations. En effet, si tous les éléments incorporés initialement dans le méthaniseur se retrouvent dans le digestat destiné à l’épandage, à l’exception d’une partie du carbone (C), de l’hydrogène (H), de l’oxygène (O) contenus dans le méthane (CH4) ainsi que le gaz carbonique (COÇ) produits lors de la fermentation, il y a donc concentration des autres éléments et notamment des éléments fertilisants, azote (N), phosphore (P), potasse (K).
L’azote notamment se trouve sous des formes minérales plus facilement assimilables par les plantes mais aussi facilement entraînées par les pluies vers les eaux superficielles et souterraines ou sujettes à la volatilisation. Dès lors, tous les polluants contenus par les « eaux souillées » issues du lavage des bennes et des cuves ainsi que les eaux d’entretien des aires de manœuvre, injectées dans le procédé pour la thermorégulation des digesteurs se retrouveront dans le digestat soumis à épandage : tels les métaux lourds, PCB… « On peut donc craindre une pollution importante du sol à ruissellement et infiltration rapides. Les connaissances et données hydrogéologiques intégrées au dossier manquent d’actualité. Relativement anciennes, elles sont totalement dépassées et apportent un éclairage insuffisant ; qui plus est, elles ne prennent pas en compte les périmètres de protection des captages destinés à l’alimentation en eau potable. » s’inquiète Jacques Philbert.
Carence supplémentaire au dossier : l’absence de prise en considération des « dolines » (cloups). Constellant le territoire, on sait qu’elles constituent autant de poches d’infiltration. Les risques de dégradation du sol karstique n’auraient donc pas été suffisamment pris en compte.
En outre, le Gadel relève que trois communes inclues au plan d’épandage, Souillac, Cuzance et Pinsac sont classées en ZVN (Zone Vulnérable aux Nitrates) et demande d’orès et déjà leur exclusion de ce champ d’intervention.
Transition énergétique, « oui, mais »
La « transition énergétique » fait apparaître une multiplication de projets sur les territoires. « Le procédé biologique de production d’énergie renouvelable par méthanisation est à regarder de près depuis sa conception jusqu’à sa mise en œuvre, pour qu’il aille dans le sens d’un développement soutenable du territoire » observe Jacques Philbert. De plus, la spécificité des sols karstiques, très présents dans le Lot, rend notre département plus vulnérable qu’en d’autres lieux et doit inviter à la vigilance. Les unités de production et les activités connexes (production de déchets, collecte, stockage, épandage) doivent obéir aux trois volets « économique, environnemental et social ».
« Un projet de méthanisation ne doit en aucun cas être majoritairement axé sur l’objectif énergétique (risques de dérives y compris financières) au risque de perdre de vue les finalités premières qui sont la valorisation du déchet, la substitution à l’énergie fossile et l’utilisation sur place ou à proximité pour des besoins existant (sobriété énergétique). La démarche ne nous semble pas être respectée dans le cadre du présent projet ! » estime Jacques Philbert. Le Gadel préconise plutôt l’installation et la répartition équilibrée sur l’ensemble du département d’unités modestes « à la ferme » ou des projets collectifs aux dimensionnements liés aux capacités de production locale et d’épandage potentiels dans des objectifs de fertilisation mixte (digestat et compost).
Dès lors, considérant que :
« - l’opération, telle qu’elle est envisagée et présentée, ressemble davantage à un projet de production d’énergie qu’à un objectif de valorisation des déchets organiques, issus de l’activité agricole,
– l’intérêt général de ce département passe par la répartition judicieuse et équilibrée sur l’ensemble du territoire, d’un contingent d’unités de petite taille dont les nuisances sont plus facilement évitables et maîtrisables que celles engendrées par les projets industriels,
– la production d’énergie à la ferme peut constituer un complément de revenu important pour le maintien des petites et moyennes exploitations,
– ce projet financièrement très important n’envisage de créer que de deux emplois qui auront des difficultés à assurer les contrôles nécessaires pour que tous les dangers et risques soient contrôlés (sécurité, aspects sanitaires, environnement, traçabilité, etc.).»
Le GADEL émet un avis défavorable au dossier déposé.
(*) Contact : Groupement Associatif de Défense de l’Environnement du Lot – 05 65 30 98 28
_____________________
Les réticences du commissaire enquêteur avant de donner son aval
Dans son rapport en date du 16 septembre dernier, le commissaire enquêteur, s’adressant à la préfète du Lot indique en conclusion :
« La majorité du public déplore la difficile lisibilité du dossier, papier ou CD rom. Sans être fondamentalement opposés au projet, la majorité des observations individuelles portent sur la protection de l’environnement et notamment de l’aquifère quarstique dans le cadre du plan d’épandage. En revanche les associations se montrent plutôt défavorables au projet jugé surdimensionné par rapport aux besoins locaux et dangereux pour la préservation des eaux souterraines.
Interrogé sur l’ensemble des observations formulées, la SAS Fonroche Biogaz, porteur du projet a répondu par un mémoire très volumineux et argumenté.
Après analyse de ses réponses et après avoir consulté les avis de l’autorité environnementale et des personnes publiques interrogées, j’en ai conclu que je projet s’inscrivait dans la logique d’une politique environnementale irréversible et présentait des avantages indéniables mais non exempts de risques.
J’ai donc été amené à émettre un avis favorable assorti de plusieurs recommandations dont deux me paraissent essentielles car répondant aux préoccupations récurrentes du public : la protection des eaux souterraines dans un milieu karstique particulièrement sensible aux épandages de digestat et la mise en cohérence des tracés des périmètres de protection des captages AEP déclarés d’utilité publique, avec es recommandations des études hydrogéologiques récentes plus restrictives mais non opposables. »
_____________________________
Ce projet de méthanisation à Gramat, s’inscrit dans une démarche environnementale, productrice d’une énergie propre et sans odeur ! » déclare Le président de la Capel
Christian Delrieu, les inquiétudes exprimées par le Gadel dans nos colonnes (*), n’ont pas lieu d’être. Le président de la Capel « La Quercynoise », la coopérative agro-alimentaire regroupant 190 éleveurs, pour laquelle doit être construite une unité de méthanisation à Gramat, explique s’inscrire dans une démarche de développement durable, avec le soutien des services de l’État et de la Région.
« Ce projet de méthanisation à Gramat, s’inscrit dans une démarche environnementale, productrice d’une énergie propre et sans odeur ! » déclare Christian Delrieu. Le président met l’accent sur la dimension « territoriale et partenariale », inspirée par les valeurs du groupe Capel « des hommes, des produits, un territoire ».
Le capital du projet est ventilé à hauteur de 64 % pour Fonroche (1er fabricant français de méthaniseurs), Capel « La Quercynoise » 34 % et la SAS des éleveurs 2 %. Coût prévisionnel de l’opération : 11 millions d’euros.
Quels produits d’approvisionnement
La construction de l’unité de méthanisation est prévue aux abords des locaux de la Capel « La Quercynoise ». Elle serait approvisionnée par du lisier brut, 27 000 tonnes, jusqu’ici faisant l’objet d’épandages à travers le causse central, lesquels seraient remplacés par du compost, « produit hygiénisé, dépourvu de rejet olfactif », précise Christian Delrieu. S’ajoute à cela 12 000 tonnes provenant des déchets d’abattoirs où sont tués les animaux (Gramat, Saint-Céré, Brive-la-Gaillarde, Montauban) dont 1 300 tonnes de déchets issus des produits transformés par la Capel « La Quercynoise ». Troisième source d’approvisionnement : 7 000 tonnes venant de la station d’épuration de la Capel La Quercynoise. « Pas question de récupérer des boues de step d’aucune commune ! » assure Christian Delrieu. « Autrement dit, insiste le président, toutes les boues reprises pour la méthanisation seront contrôlées par nos soins ». Enfin quatrième ingrédient : 3 000 litres d’eau de lavage issue de la Capel « La Quercynoise ».
« Sur les 50 000 tonnes d’ingrédients destinés à la méthanisation que compte ce projet, 70 % sont directement contrôlés par la Capel La Quercynoise, car issus des exploitations de nos éleveurs », poursuit Christian Delrieu.
Les différents gisements pour l’approvisionnement de cette unité de méthanisation se situeraient à une moyenne de 30 kilomètres. Concernant la rotation des camions, la cadence serait limitée à six ou sept par jour entrant et cinq ou six sortant.
Pourquoi le procédé serait-il sans odeur
« Contrairement aux petites unités, le projet de Gramat est conçu sous un mode étanche » observe Christian Delrieu. Ceci signifie que les camions chargés de l’approvisionnement ne basculeront pas leurs charges à l’air libre, mais à l’intérieur du bâtiment. De plus, l’installation serait équipée d’une aspiration hygiénisée.
Quel intérêt d’une telle méthanisation
« Ce projet apporte 9 881 mégawatt, soit la production d’une énergie électrique permettant d’assurer la consommation de 13 500 habitants ! » s’exclame Christian Delrieu. Cette unité sera donc en mesure d’apporter une énergie électrique équivalente aux besoins de la ville de Figeac. En plus de cet équivalent production électrique, s’ajoutent 8 292 mégaoctet en terme d’énergie de chauffage, soit 3 800 habitations de 120 m2. Pour la Capel « La Quercynoise », la production de chaleur de l’unité de méthanisation permettrait d’économiser 500 tonnes de propane. « De plus, tient à ajouter Christian Delrieu, ce projet générera la production de 12 000 tonnes de digestat ; un fertilisant organo-minéral complet et hygiénisé et sans odeur gênante à l’épandage. » Ce digestat sera réparti, en collaboration avec Les Fermes de Figeac, sur des plans d’épandage de terres agricoles, validés par les services de la préfecture, allant de Lacapelle-Marival à Souillac. Le procédé permettrait au final de faire faire l’économie aux agriculteurs, de 1000 tonnes d’engrais chimiques.
Pourquoi une telle dimension
Ce projet de méthanisation a été fixé à la dimension évoquée précédemment, parce qu’il correspond à la valorisation de la chaleur et du digestat à la sortie. « Si nous n’avions pas eu la capacité de prendre 70 à 80 % de la chaleur pour les besoins de notre unité de transformation, nous aurions opté pour une dimension moindre » indique Claude Delrieu. Des unités semblables sont déjà en fonctionnement et ne présenteraient pas de souci particulier.
Et Christian Delrieu de conclure : « ce projet s’inscrit dans le cadre des directives gouvernementales du ministère de l’Environnement ; il bénéficie du soutien de la Région Occitanie ». La direction des services vétérinaires du Lot approuve ce projet, principalement au motif que ce procédé aurait pu permettre, s’il avait déjà été mis en place, de lutter efficacement contre l’influenza aviaire, car le lisier aurait pu être traité avec des garanties, qui n’existaient pas jusqu’ici.
Jean-Claude Bonnemère La Vie Quercynoise
Même sujet
La campagne française , donc lotoise, a bien changé depuis le milieu du 20° siècle. Tout s’est effroyablement compliqué. Dans mon jeune temps de naturaliste, j’ai passé des heures à observer les populations animales de l’écosystéme des bouses de vache des prairies en essayant particuliérement de donner un nom aux nombreux insectes qui la fréquentaient.
http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i149-giraud.pdf
En 1972, nous allions chercher le lait à la petite ferme familiale voisine (3 vaches !) et j’ai fréquenté leurs bouses avec mes jeunes enfants pour leur faire découvrir en détail ( loupe, loupe binoculaire) ces jolis insectes.
En 2016, ces observations sont elles encore possibles ?
Près de Gramat, des camions vont amener divers déchets ,dont le lisier, en provenance des élevages de 5 départements.
Dormez braves gens …nous dit la Capel… tout est contrôlé…
A la fin, « production d’énergie électrique et de 12 000 tonnes de digestat ; un fertilisant organo-minéral complet et hygiénisé et sans odeur gênante à l’épandage. »
Et tout ceci se passe à la surface et aux limites d’un causse karstique (avec un k…svp): c’est à dire une formation géologique où l’eau de pluie tombée circule dans un réseau de fissures, de galeries, de cavités souterraines toujours en évolution et toujours à explorer ( merci aux spéléologues: voir l’histoire de la spéléologie dans le département). Comme si la Capel ne pouvait pas choisir un autre département, à la géologie différente, et moins hasardeuse….
En fait la morale de cette histoire me semble être la finalité financière du projet: avec l’appui d’une préfecture et des services vétérinaires on enlève la merde de vaches aux petites mouches pour la transformer en chaleur et en engrais qui ne seront pas gratuits.
Vous voulez peut être lire une thèse de vétérinaire sur le sujet ( c’est long à lire)
http://oatao.univ-toulouse.fr/2016/1/debouch_2016.pdf
En tout cas je souscris aux réserves du GADEL.
Précision: cela intéresse aussi le lisier de porc. Chez le cochon, tout est bon…..pour faire du fric….Plus il y en a, plus il y a de départements concernés, plus l’unité de méthanisation encaisse…. toujours sans souci de faire surveiller les eaux souterraines, semble t’il, si je lis bien la Dépêche de ce jour et son article concernant la visite de notre ministre de l’Agriculture qui ne fait pas apparemment pas de distinction entre petites et grosses unités de méthanisations. A Paris et à Gramat, le karst…. connais pas…. et quel silence du côté du Parc Naturel Régional des Causses du Quercy .
En déplacement à Gramat et accueilli à la Quercynoise par Christian Delrieu, président du Groupe CAPEL, concernant le projet de méthanisation sur la zone du Périé, Stéphane Le Foll a exprimé que c’était un beau projet. «Il est important de se doter de moyens pour transformer les déchets en ressources. La cogénération est une solution. Je veux valoriser cette technique».
La Dépêche du Midi
Au nom du PCF du Lot, Serge Laybros s’inquiète et déclare au sujet du projet d’implantation d’une unité de méthanisation à Gramat :
«Favorable au concept de méthanisation, la Fédération du PCF du Lot tient néanmoins à faire part de ses préoccupations quant à l’implantation d’une telle unité à Gramat. Nos craintes portent essentiellement sur des questions d’hydrogéologie eu égard à la nature karstique des sols. Ce projet nous semble par ailleurs largement sur-dimensionné. Il est prévu de traiter près de 65 000 tonnes/an de déchets en provenance du Lot mais aussi des départements voisins. Les risques de pollution des nappes ne peuvent être écartés ce qui pourrait poser un grave problème de santé publique. La surface d’épandage porterait sur 5 000ha et les communes concernées seraient de 79. Cela justifie à nos yeux l’intervention d’un hydrogéologue indépendant afin de s’assurer que la ressource en eau sera préservée, sans aucun risque de contamination, et ce dans un secteur déjà très fissuré. Sur les rejets atmosphériques du moteur de cogénération, la cheminée de 10 mètres de hauteur ne respecte pas la hauteur réglementaire qui est de 27 mètres pour ce type d’ouvrage. Par ailleurs, ce projet, s’il voit le jour en l’état, pourrait nuire gravement à l’image du parc naturel régional sur lequel se situe son emprise. D’autres questionnements subsistent : combien cette activité va-t-elle générer d’emplois ? Quel retour positif pour les agriculteurs ? Quelles conséquences pour la faune et la flore ? Pourquoi le choix d’un opérateur privé alors qu’il existe une filière publique ? Pourquoi les populations ne sont-elles jamais sollicitées pour donner leur avis ?».
Voilà pourquoi il paraît indispensable à Serge Laybros de «retravailler ce dossier de fond en comble».
JEAN LUC GARCIA
A savoir également que Marie PIQUE, notre conseillère régionale, a interpellé la présidente de la Région, Carole Delga, ainsi que la préfète du Lot au sujet de la pertinence de ce projet d’unité de méthanisation à Gramat. Elle attend des réponses qu’elle communiquera par voie de presse et autre aux citoyens lotois.
En effet, la contestation s’amplifie autour de ce chantier à venir…. – une fois de plus nous sommes en présence d’un projet démesuré en termes d’investissement financier , c’est à dire comme pour Notre Dame des Landes etc…, un projet plus opportuniste qu’opportun… où quelques-uns profitent de la tendance « verte » pour s’en mettre plein les poches…. et beaucoup d’élus n’ont pas la capacité d’anticiper les « vices cachés » de telles pratiques….
Comment les 7000 tonnes de boues provenant de stations d’épuration seront-elles « propres » ?… Attention à la toxicité avérée des boues provenant des eaux usées, pourtant toujours épandues dans nos campagnes sans traitement préalable….
http://www.centre-antipoison-environnemental.com/boues-station-epuration.html
un collectif citoyen s’est créé au sujet du projet de méthanisation de Gramat. Il existe maintenant un blog regroupant les principales informations . N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques. Le Collectif Blog: https://metha46.wordpress.com/
La décharge de Gramat (au lieu-dit Fauroux route de Reilhac) va être réhabilitée par la commune afin d’y installer une ferme photovoltaïque. La prise en compte des risques encourus pour l’environnement tant au niveau de la pollution des eaux souterraines ou superficielles, de la pollution des sols, de la pollution de l’air a conduit la commune, suite à des directives obligatoires émises par l’État, à opter pour un dispositif d’étanchéité de type géo synthétique et d’un géotextile de protection. Il s’agira de regrouper l’ensemble des déchets du site sur un dôme et de le couvrir avec cette protection géo synthétique. L’estimation financière de cette opération de réhabilitation est de l’ordre de 454 000 € TTC. Si la commune obtient les subventions demandées, elle aura à verser sur ses fonds propres pas moins de 265 000 €. Notons au passage que si la commune n’avait pas décidé de réhabiliter ce site, personne ne se serait soucié de la problématique environnementale liée à cette décharge. L’État n’aurait pas exigé des travaux qui vont coûter 454 000 €, rien que ça ! Quant aux ardents défenseurs de l’environnement si prompts à débattre ici où là, sur tout projet susceptible de porter atteinte ou pas à notre sol et sous-sol, il semble qu’ils n’aient été guère préoccupés par cette décharge, jusqu’à aujourd’hui. Étonnant non !
Mme Poirrier rebondit sur ce sujet-là, elle déclare « on couvre pour ne pas polluer mais que s’est-il passé dans le sous-sol depuis que cette décharge existe ». M. Larraufie demande quel serait le montant du loyer que verseraient les promoteurs de la ferme photovoltaïque à la commune. M. le maire lui répond 20 000 € par an, ce qui signifie que ce projet ne sera rentable pour la commune qu’au bout de 14 années. Ce projet de réhabilitation et son financement sont votés à l’unanimité des voix.
La Vie Quercynoise
La Vie Quercynoise plaisante probablement lorsqu’elle écrit » Quant aux ardents défenseurs de l’environnement si prompts à débattre ici où là, sur tout projet susceptible de porter atteinte ou pas à notre sol et sous-sol, il semble qu’ils n’aient été guère préoccupés par cette décharge, jusqu’à aujourd’hui. Étonnant non ! »
Rappelons lui l’existence du GADEL avec quelques liens:
https://lot-environnement.com/tag/decharge/
et tant qu’on y est un des derniers
https://lot-environnement.com/author/gadel46/
Les collectifs «Méthanisation et épandages bio Quercy Gramat Mayrac» nous communiquent : «Le projet d’une usine de méthanisation à Gramat et l’extension de l’unité existante à Mayrac inquiètent à juste titre les populations locales. Le surdimensionnement qui les caractérise, la nature des intrants (pas seulement des lisiers mais des déchets d’abattoirs et des boues de stations d’épuration), l’aire de collecte de ces intrants sur cinq départements avec le trafic de camions malodorants que cela implique, l’épandage des résidus («digestats» contenant de l’azote minéral, du pyralène, des métaux lourds et des microbes pathogènes) sur les causses de Gramat et de Martel, au sous-sol karstique fragile et fissuré : autant de menaces pour l’environnement, l’homme, les animaux domestiques, la faune et la flore sauvages. Le danger est particulièrement grave pour la qualité de l’eau qui risque de ne plus être consommable du fait des infiltrations et de la pollution de stations de pompage située en aval des zones d’épandages, dont une grande partie est sur le territoire du Parc Naturel Régional.
Plusieurs collectifs et organisations invitent la population à manifester son inquiétude et son mécontentement en participant à un barrage filtrant qui va être organisé sur la D 840 au carrefour Alvignac-Rocamadour le 15 avril de 14 heures à 17 heures.
Contact : methanisation.causse.et.vallee@gmail.com ou au 06 07 58 12 56.
La Dépêche du Midi