Le préfet découvre l’histoire de la Maison du Sénéchal
Dans le cadre de ses visites du territoire lotois, le préfet Michel Prosic a visité la maison du Sénéchal, centre d’interprétation de l’architecture et du paysage de Gourdon. Un projet né de la volonté d’un groupe d’élus et qui met en valeur le riche patrimoine local.
Scène incroyable que cette poche rougeâtre contenant un liquide et reliée par une perfusion à un mur couvert d’une fresque abîmée. « C’est le drame de ce bâtiment », glisse Delphine Soubiroux-Magrez. Autour de l’ancienne adjointe à la culture de Gourdon, un petit groupe fixe le mur de cette salle fermée au public de la maison du Sénéchal. Il y a là, notamment, le préfet du Lot Michel Prosic, le sous-préfet Jean-Luc Tarrega, le maire Jean-Marie Courtin, son adjointe à la culture Nicole Bruneau.
Le représentant de l’Etat dans le Lot profite du déconfinement pour aller à la rencontre du territoire, ce qu’il n’avait pu faire avant. Le jeudi 4 juin, il s’est rendu à Gourdon. Pour ses dernières heures dans le Lot, avant sa mutation à Niort, le sous-préfet l’accompagnait. Au programme donc, la maison du Sénéchal, alias le centre d’interprétation de l’architecture et du paysage de Gourdon.
Son histoire est étonnante. Cette maison a été achetée par la municipalité il y a un peu plus de quarante ans avec l’objectif d’en faire un musée qui n’a jamais été créé. Le lieu est devenu espace associatif et d’expositions. « Le problème c’est qu’il y a eu plein de clous, des dégâts, raconte Delphine Soubiroux-Magrez, puis la mairie a pris le lieu en charge ». Une commission culture composée de cinq conseillers municipaux s’est mise au travail pour créer le centre. Il y avait là Georgina Murray, Liliane Lemercier, Michelle da Silva, Marc Voirin et Delphine Soubiroux-Magrez. L’une d’eux a dessiné les meubles qui ont été réalisés par les agents municipaux. Les maris sont venus prêter main-forte. Les élus ont préparé les textes, enregistré des commentaires, pensé à un coin enfants… « parce que nous avions des enfants, ajoute l’ancienne adjointe, le fait que nous soyons totalement amateurs fait qu’on s’est mis à la place du visiteur ».
Besoin de restauration
Mais le projet a aussi compté l’appui de spécialistes. « L’an dernier, j’ai fait un cahier des charges pour qu’il y ait un diagnostic complet de la maison ; j’ai eu l’aide de deux agents de la Drac », souligne Delphine Soubiroux-Magrez. La maison du Sénéchal, bâtisse du XVe siècle, inscrite aux monuments historiques, a encore besoin de restauration. Il n’y a pas de chauffage. Et il y a cette fresque représentant l’Annonciation, datée de la fin du XVIe siècle. « Elle a été restaurée dans les années 70 mais les matériaux dégradent les pigments d’origine », explique l’ancienne élue. Elle est donc perfusée car une restauratrice du patrimoine essaie de travailler dessus.
Ce bâtiment « reste dans un état pas satisfaisant, on aimerait que ce soit beaucoup mieux pour en faire profiter le maximum de visiteurs », ajoute le maire.
Tout en soulignant le « potentiel touristique important » de Gourdon, « comme d’autres sites de l’arrondissement », Michel Prosic a souligné la « vraie richesse » de cette maison et « l’esprit de solidarité » qui a présidé à sa remise en état. « Et si on arrive encore à livrer quelques salles aux Gourdonnais et aux touristes, ce sera magnifique ».
Trois salles d’exposition
Ouvert il y a cinq ans, le centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine accueille quelque 8000 visiteurs par an entre avril et les Journées du patrimoine. Il ouvre trois salles aux visiteurs. Elles présentent l’histoire de Gourdon, une maquette du château (détruit voilà 401 ans), une vidéo de la fresque, des personnages célèbres dont Pierre Pélissier créateur du premier dictionnaire illustré de langue des sourds mais aussi la vie quotidienne ou encore les archives.
Car un des trésors de Gourdon, ce sont ses archives. La mairie ayant toujours été la maison des consuls, elles ont été bien conservées. On y trouve une copie de la charte des coutumes de la ville (établie en 1244). Un de ses 39 articles prévoit qu’un coupable de meurtre sera enterré vivant sur le corps de sa victime. « Cela a été fait trois fois, ça s’appelait le mort sur le vif », dit Delphine Soubiroux-Magrez
Si le centre est un projet municipal, il a aussi le soutien de l’association Héritages du Sénéchal.
Anne-Marie Angaut, médiatrice culturelle pour la ville, étudiante en master, se charge de l’accueil.
Tél. 0565270110
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