Le préfet expose les grands dossiers
Comment l’économie lotoise va se relever de deux années de crise ?
La résilience de l’outil économique a été très forte. Car malgré les coups d’arrêt, nous ne constatons pas de catastrophes ou de défaillances dans nos entreprises. Entre novembre 2020 et novembre 2021, le département a enregistré une hausse de 18 % des créations d’entreprises. Dans le même temps, le taux de défaillance a été de -19 %. La sauvegarde des activités économiques et des compétences a été une réussite.
Quant au chômage, il est de 8 % dans le Lot. Celui des jeunes a diminué de 11.7 %, notamment grâce au dispositif #un jeune, une solution et aux contrats d’apprentissage. Seul le chômage de longue durée progresse de 1.1 %, c’est une particularité de notre territoire. Le défi de 2022 sera de mettre en compatibilité les nombreuses offres d’emploi à pourvoir avec les compétences des demandeurs d’emploi.
France Relance a contribué à ce sauvetage économique, mais demain qu’en sera-t-il de ces aides ?
Le volet défensif de France Relance a en effet permis d’injecter 400 millions d’euros dans le Lot. Soit par le fonds de solidarité qui a bénéficié à 6 211 entreprises pour 94M€. Soit par l’activité partielle dans 3 334 entreprises pour 55M€, concernant un tiers de l’effectif salarié du Lot. À cela, s’ajoute le PGE avec une enveloppe de 228M€ qui a bénéficié à 1950 entreprises. Et enfin, le report de charges fiscales pour un montant de 13M€.
En 2022, il y a encore des moyens à allouer, nous allons continuer à décliner France Relance dans le Lot.
Mais France Relance c’est également un volet offensif avec près de 100M€ investis dans le département. 50M€ (dont 17M€ de baisse d’impôts de production) ont été fléchés en direction des entreprises, 23M€ en direction des collectivités, 10M€ vers les particuliers et 1M€ vers les associations. Une enveloppe de 18M€ a été consacrée à la compétitivité des entreprises.
En 2022, il y a encore des moyens à allouer, nous allons continuer à décliner France Relance dans le Lot. Pour cela, nous repérerons les projets afin de les accompagner au mieux, avec un soutien maximal de l’Etat. La mobilisation sera massive pour qu’un maximum d’acteurs lotois en bénéficie.
Les déserts ruraux et l’attractivité du territoire sont deux enjeux majeurs dans le Lot, comment l’Etat peut agir ?
Concernant la santé, 40 % des médecins généralistes seront en retraite d’ici 5 ans. Le Lot doit encore développer les Maisons de santé et peut obtenir le soutien de France Relance, comme à Lacapelle-Marival. Le salariat des professionnels reste une option complémentaire.
Sur l’aménagement du territoire, l’Etat veille à l’équilibre. Nous avons créé 21 maisons France Service de proximité. Notre volonté est également d’accompagner la revalorisation des centres bourgs avec Petites villes de demain ; en 2022 la vingtaine de communes retenues poseront leurs diagnostics.
Le transfert d’un centre de contact des finances de Bercy à Cahors va permettre d’accueillir une quarantaine d’agents et leurs familles qui arriveront en septembre. Les appels à candidatures sont lancés. Les travaux dans les locaux préfectoraux de la rue des Carmes sont en cours. Depuis ce plateau, ils géreront un dispositif de suivi fiscal pour les professionnels d’Ile-et-Vilaine et des Hauts-de-Seine, de façon dématérialisée.
Et sur la question du développement durable ?
Nous avons travaillé avec le Conseil départemental sur sa charte de développement des énergies renouvelables qui devra se mettre en œuvre en 2022. Le Lot a une marge de progression dans le solaire. Quant à l’eau, la question se pose de manière évidente sur la gestion des retenues d’eau. La réflexion doit s’engager sur ce sujet comme sur l’agriculture de demain plus économe en eau.
Et d’autres sujets plus délicats : One Nation, méthanisation, anti-vax, etc.
Tout d’abord l’Observatoire de la méthanisation qui semble au point mort…
Nous bouclons le plan de financement et le travail sur la question de la gouvernance. Je ferai un point précis avant l’été pour mettre en perspective tout le travail de cet observatoire. C’est un dossier complexe, mais qui est en train de se caler.
Si l’on parle de communes nouvelles…
Depuis le 1er janvier 2016, 13 communes nouvelles se sont constituées, pour 17 729 habitants, soit 7.6 % des Lotois. Le lot est passé de 340 à 313. De nouveaux projets sont en préparation, des élus nous ont contactés et d’autres regroupements vont se créer. Au-delà de l’aide incitative de l’Etat, c’est l’opportunité de se donner des moyens plus importants ensemble, de peser davantage et de se structurer autour de vrais projets, comme le maintien d’une école. Pour Comiac ou Bellefont-la-Rauze, il faut que chacun puisse s’y retrouver, en faisant preuve d’intelligence collective. Le législateur n’a pas prévu de « défusion », il faut que chaque commune nouvelle se trouve un destin commun, en alliant ses ressources.
Sur le dossier des PLUI, aucun n’a été validé dans le Lot à ce jour, on a besoin que ces plans locaux d’urbanisme intercommunaux sortent.
One Nation.
L’État a été particulièrement vigilant pour qu’ils ne s’implantent pas dans le Lot. Face à ce type d’initiative et aux comportements de ses membres, la justice est saisie. La condamnation pour diverses infractions routières est tombée. Nous nous mobiliserons toujours dans la lutte contre les dérives sectaires, et dans toutes les circonstances, lorsque nous serons alertés. Il y a certains de nos concitoyens fragiles et d’autres profitent de cette vulnérabilité à leur profit.
Vidéo-protection et caméras.
171 caméras de voie publique sont en place, dans sept communes (Souillac, Arcambal, Figeac, Cahors, Prayssac, Saint-Céré, Gourdon). Il n’y a pas de nouvelles demandes à ce jour.
L’étau épidémique se dessert, mais les manifestations des anti-vaccins et anti-pass battent leur plein.
L’essentiel pour moi aujourd’hui, c’est que l’ensemble des Lotois soit massivement protégé avec la vaccination. Que chacun ait compris qu’elle permettait d’éviter une forme grave de la maladie. C’est le message que je veux délivrer aux derniers non-vaccinés. Maintenant, qu’ils y aient des manifestations, je le respecte. Par contre, j’invite les organisateurs à déclarer ces rassemblements, c’est la base pour que la liberté d’expression ait cours et que nous sécurisions le bon déroulement. À Cahors, elles n’ont jamais été déclarées.
Commentaires les plus récents