Le préfet présente les actions menées contre les violences faites aux femmes
A l’occasion de la journée internationale d’élimination de la violence à l’égard des femmes, ce 25 novembre, Michel Prosic, préfet du Lot, a présenté les actions de lutte contre les violences faites aux femmes. Il était entouré pour l’occasion des partenaires : police nationale, gendarmerie, déléguée départementale aux droits des femmes, CIDFF, Pause aux Filaos, et ALAVI-France Victimes 46. « Les violences au sein du couple, les violences sexuelles, les mutilations sexuelles féminines, les mariages forcés et la prostitution sont autant de violences faites aux femmes qui se caractérisent par leur ampleur et leur gravité. Elles représentent une atteinte grave aux droits fondamentaux de la personne et sont inacceptables. Elles remettent en cause, au quotidien, l’égalité entre les femmes et les hommes. Ces violences traversent l’ensemble de la société, touchent tous les milieux et tous les âges. Il ne s’agit pas d’incidents de la vie privée mais d’agressions graves, parfois tragiques. La prévention et la lutte contre l’ensemble de ces violences constituent une priorité de l’action du Gouvernement. Cette lutte a été déclarée «Grande cause nationale» par le président de la République, en 2017, pour la durée du quinquennat. La prévention et la lutte se traduisent notamment par un renforcement des dispositifs de protection des victimes, de prévention, de sensibilisation de l’ensemble de la société et de formation des professionnels concernés. C’est une lutte qui ne peut être gagnée que collectivement. L’enjeu, c’est d’être opérationnel» a rappelé le représentant de l’Etat avant de dévoiler les chiffres du Lot : « En 2019, 163 femmes ont été reconnues victimes de violences conjugales par les services de gendarmerie (122) et de police (41). Les forces de sécurité intérieure ont constaté une forte évolution pour 2020 puisque 169 femmes ont été reconnues victimes de violences conjugales, au 30 octobre : 137 femmes par le groupement de gendarmerie et 32 par la direction départementale de la sécurité publique. Depuis cinq ans, pour des faits concernant des victimes féminines, les forces de l’ordre enregistrent une hausse de 73 % des violences intrafamiliales (de 129 en 2016 à 224 en 2020). Parmi ces violences, les faits de violences au sein du couple ont également augmenté de 69 % (de 100 en 2016 à 169 en 2020). La hausse des faits de violence constatés au sein du couple s’explique notamment par une plus grande propension à déclarer les faits, d’autant plus depuis le Grenelle, ainsi que par le premier confinement au cours duquel les faits de violence au sein du couple et surtout les violences intrafamiliales ont connu une recrudescence importante. Sur la période du premier confinement, les forces de gendarmerie ont enregistré 39 faits de violences conjugales, contre 21 en 2019, et 48 faits de violences intrafamiliales en 2020 contre 31 en 2019. Néanmoins, ces chiffres ne rendent visibles qu’une partie de l’ampleur des violences faites aux femmes dans le Lot, et ne rendent pas compte des violences subies en secret et des femmes qui ne se manifestent pas aux services de police et de gendarmerie. »
Isabelle Mahieu, déléguée départementale aux droits des femmes, a détaillé la déclinaison lotoise des mesures nationales :
> Une démarche d’écoute de la parole de 12 femmes victimes de violences a été initiée par l’Etat, le Conseil départemental, la CPAM et la CAF. Sur la base du témoignage de ces femmes, ont été identifiés des défis auxquels chacun doit répondre collectivement (institutions, forces de sécurité, justice, associations) dans le département.
> La grille d’évaluation du danger, annoncée par le Premier ministre, l’année dernière, a été mise en place dans les services de police et de gendarmerie pour éviter le recours à la main courante et encourager le dépôt de plainte.
> Des référents « violences intrafamiliales » ont été formés dans chaque brigade de gendarmerie et de police.
> En gendarmerie, le numéro de téléphone des femmes est identifié, via un logiciel spécifique et avec leur accord, afin d’engager les moyens rapidement dans l’éventualité d’un appel à venir.
> 7 places supplémentaires d’hébergement d’urgence ont été créées. Cela porte à 15 le nombre d’hébergements d’urgence spécifiquement dédiés aux femmes victimes, financés par l’État dans le département. En 2019, 23 femmes victimes de violences, dont 14 avec des enfants, ont été hébergées dans ces logements. Depuis le début de l’année, 27 femmes, dont 12 avec enfants, ont été hébergées.
> 239 femmes victimes de violences ont été accueillies et accompagnées en 2019 et 264 du 1er janvier au 30 octobre 2020 par les associations spécialisées et d’aide aux victimes, soit 25 femmes de plus que l’année dernière, alors qu’il reste deux mois d’activité.
Et Michel Prosic de conclure : « 2021 est une année clé, une année de renforcement des dispositifs mis en place. L’objectif, c’est de ne rater aucune situation. »
> Rappel des dispositifs d’alerte renforcée pendant la Covid-19
Pour les victimes, en cas d’urgence :
– le 17, forces de sécurité, ou par SMS, le 114 ;
– en cas de besoin d’hébergement urgent, le 115 ;
Pour les victimes, en cas de besoin d’écoute et d’accompagnement :
– une plateforme téléphonique disponible au 3919, accessible à tous de 9h à 21h tous les jours, week-end et jours fériés. L’accessibilité a été poussée pour pouvoir répondre aux personnes en situation de handicap du lundi au vendredi de 9 h à 19 h ;
– il est aussi possible de faire un signalement en ligne sur arretonslesviolences.gouv.fr ;
– il existe aussi des aides portées par des associations spécialisées telles que Pause aux Filaos, le Centre d’information sur les droits des femmes et des famille (CIDFF), France victimes 46, l’association Ségala Limargue et l’Affirmée.
Pour les auteurs :
– un numéro national dédié à l’écoute des auteurs de violences a été mis en place au 08 019 019 11 du lundi au dimanche de 9 h à 19 h.
La fédération France Victimes ouvre ce lundi sous l’égide du gouvernement, « Mémo de Vie », un site internet permettant aux victimes de violences, de sécuriser des documents importants qui témoignent des agressions subies.
la fédération France Victimes, qui accompagne toute victime d’infraction sur le territoire français, lance l’expérimentation d’une plateforme numérique dédiée aux violences conjugales. Intitulé Mémo de vie le site internet permet aux victimes de sécuriser des données sensibles, d’accéder à des informations utiles ou de contacter des associations, de manière discrète.
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