le projet de la filière AOP Rocamadour retenu par le plan France Relance
Le projet ROCA 2035 est le lauréat de l’appel à projets « structuration des filières agricoles et agroalimentaires » du plan France Relance. Un projet de 144 100 euros financé à 50% par l’Etat et qui profitera à toute la filière de l’AOP Rocamadour et à la filière caprine.
Les 380 chèvres de la ferme du GAEC Le Pech Cabrit ont le sourire. Du beau monde est venu les voir à Lalbenque, elles tendent le cou pour recevoir caresses et gratouilles qu’elles affectionnent tant. En ce 8 mars, elles sont, elles aussi, à l’honneur. Le syndicat des Producteurs de Fromages Rocamadour vient d’obtenir un financement inespéré pour valoriser et pérenniser la filière avec leur projet ROCA 2035 salué par le plan France Relance.
En effet, fin décembre, le projet a été retenu avec 46 autres lauréats s’ajoutant ainsi aux 53 projets déjà soutenus plus tôt dans l’année. En un an, ce sont donc 100 projets pour structurer les filières agricoles et agroalimentaires pour un total de 81,7 millions d’euros qui ont été financés en France en 2021. Ces projets portés à la fois par des acteurs de terrain et des filières établies apportent des réponses aux enjeux actuels d’évolution des modèles agricoles vers l’agroécologie, de lutte contre le changement climatique, de compétitivité et de réponses aux attentes de la société et des consommateurs.
13 objectifs
Dans les allées de la grange, les biquettes observent, curieuses. Leurs éleveurs, Karine et Jérôme Aymard ainsi que Dominique Durand, présentent fièrement leur exploitation au préfet du Lot, Michel Prosic et au président du Conseil Départemental, Serge Rigal entre autres personnalités du département. L’occasion pour les représentants de la filière AOP Rocamadour de présenter leur projet ROCA 2035 sur lequel ils travaillent depuis quatre ans. « En 2018, on s’est dit qu’il serait bien de faire une photographie de la filière pour savoir où on en était, ce qui n’avait pas été fait depuis longtemps et d’élaborer un plan stratégique. On a listé les atouts et faiblesses de la filière, les menaces qui pesaient sur nous. Il était nécessaire de créer un poste pour répondre à nos ambitions. On a dû augmenter de 15 % les cotisations des producteurs, ce qui n’est pas anodin mais tout le monde était partant, ce qui prouve la force du collectif. » souligne Benoît Bonizzoni, le président du syndicat.
Dans le plan stratégique ROCA 2035, la filière se donne 13 objectifs principaux. L’un d’eux concerne l’adaptation aux changements climatiques des systèmes fourragers : « comment on gère les premières coupes de printemps ? peut-on s’équiper de systèmes de séchage en grange ? L’idée est aussi de demander les conseils d’experts régionaux. » précise Benoît Bonizzoni. Le projet est chiffré à 144 100 euros, dont 50 % seront financés par le plan France Relance, un coup de pouce non négligeable. « En réinscrivant la filière dans une vision à 15 ans, c’est aller encore plus près de la réalité du marché, dépasser les limites de production que la filière a atteintes. Vous montrez une capacité à vous interroger et à vous renouveler. » félicite Michel Prosic, préfet du Lot. 500 millions d’euros ont été investis par France Relance dans le Lot dont trois millions pour l’agriculture.
La filière AOP Rocamadour en chiffres
Le Rocamadour, ce fromage au lait cru de chèvre réalisé avec un réel savoir-faire, a son appellation d’origine contrôlée (AOP) depuis 1996, 2ème AOP française derrière celle de Sainte-Maure de Touraine. Le syndicat des producteurs compte 75 producteurs. 1 357 tonnes soit 38 millions de Rocamadour ont été commercialisés en 2021. Un chiffre d’affaire de 18 millions d’euros. 350 emplois directs dans les exploitations agricoles et dans les trois laiteries. L’aire d’Appellation compte aujourd’hui 20 000 chèvres.
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