Le projet Perform et le dispositif «Campus des Métiers Mecanic Vallée».
En fin de semaine dernière, se tenaient les 18es Rencontres d’affaires de l’industrie, organisées par Mecanic Vallée, à Brive. C’est dans ce contexte que Martin Malvy, président du Grand Figeac, a accordé un entretien à la Dépêche pour évoquer le projet Perform et le dispositif «Campus des Métiers Mecanic Vallée».
Le 4 août dernier, à Figeac, Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, s’entretenait avec les élus et les entreprises du bassin Lot, Corrèze, Aveyron, à huis clos pour poser les bases d’un accompagnement en faveur de la formation industrielle en Mecanic Vallée.
Perform qui signifie Partenariat formation Mecanic Vallée est porté par un consortium d’entreprises locales composé de Figeac Aéro, Chassint Peinture, Fives Group (Forest Liné), Mecabrive, Usicap, MTI Decazeville, ainsi que Mecanic Vallée et le CFAI, centre de formation des apprentis de l’industrie. Soutenus par d’autres partenaires industriels (Sermati, Aéro Fonction, UTC Ratier, Bosch), ils souhaitent mutualiser leurs moyens dans la création d’un centre de formation technique innovant.
Il faudra implanter un centre de formation
«Ce dossier Perform, que j’ai voulu concomitant à celui de Campus Mecanic Vallée porté par l’Éducation nationale, a été déposé dans le cadre du Programme Investissement Avenir (PIA) de l’État, il sera analysé par un jury indépendant. Les deux projets sont cohérents dans un parcours de formation. Si Perform concerne la formation continue et courte des salariés, des demandeurs d’emploi et l’apprentissage ; Campus des métiers, sous la conduite de l’Éducation Nationale, assure la formation initiale sur une durée plus longue. Ils n’ont pas la même philosophie, mais sont complémentaires. La rédaction de chacun de ces deux projets fait d’ailleurs référence au contenu de l’autre. Le Grand Figeac est partenaire et la Région Occitanie va rendre son avis», souligne Martin Malvy, rappelant que ce projet Perform appelle à l’installation d’un centre de formation quelque part en Mecanic Vallée.
Le dossier du Fab Lab avec l’IUT se prépare
Contactés par téléphone, les représentants de Mecanic Vallée saluent ce travail innovant et structurant qui a permis la coopération entre industriels, élus du territoire et Éducation nationale pour porter ces deux projets. «C’est une expérience en étroite collaboration dont nous n’avons entendu parler nulle part ailleurs. Le dossier Perform a été déposé le 18 juillet, nous devrions savoir s’il est retenu aux alentours du 25 octobre», disent-ils. Celui du Campus des Métiers a été déposé le 30 septembre».
Enfin, concernant le projet de Fab Lab avec l’IUT, ils ont décidé de se donner du temps et de ne répondre qu’au second appel à projet afin de présenter un projet en résonance avec les deux autres.
Le n° 1 de Ratier Figeac a été élu président du cluster industriel Mecanic Vallée. Jean-François Chanut souhaite développer les projets pour favoriser la compétitivité des 200 entreprises membres.
L’histoire de Ratier et celle de la Mecanic Vallée ne sont jamais bien éloignées l’une de l’autre. Début juin, c’est en effet Jean-François Chanut, président de Utas Ratier-Figeac qui a pris la présidence de ce cluster industriel Lot, Aveyron, Corrèze, lors de l’assemblée générale qui s’est tenue à Saint-Laurent-les-Tours, sur le site de Fives Machining. Il succède donc à Bernard Dalmon (Entreprise Défi 12 -Aveyron) qui, après trois ans d’exercice, est nommé président d’honneur de Mecanic Vallée.
L’aventure de ce groupement d’entreprises spécialisées dans la mécanique industrielle, l’aéronautique ou encore la machine-outil commence en 1998. Robert Vitrat en est alors un des fondateurs. Michel Ferey lui succédera en tant que P.-D.G. à la tête de Ratier, avant de prendre la présidence de la Mecanic Vallée en 2008.
10 ans d’existence… Une dynamique industrielle bien rodée, confortée par ce tissu local qui tisse des liens, échange, coopère et se développe, tout en renforçant les synergies locales et en multipliant les compétences.
2017, Mecanic Vallée aura bientôt 20 ans… «Elle compte aujourd’hui quelque 200 entreprises membres, représentant plus de 12 800 emplois. En 2016, nous précise le nouveau président, elle a totalisé 458 embauches ; soit une variation nette de l’emploi (entre arrivées et départs) de 308 emplois».
À 53 ans, Jean-François Chanut, actuel n° 1 de l’entreprise aéronautique figeacoise, reprend donc le flambeau transmis par ses prédécesseurs. Parmi les rendez-vous qui attendent le nouveau représentant du cluster industriel en 2017, on notera le 52e Salon international de l’Aéronautique et de l’Espace, du 19 au 25 juin, au Parc des Expositions du Bourget. La Mecanic Vallée aura un stand, ainsi qu’un espace mis à disposition de ses membres pour recevoir des partenaires, durant le salon.
Puis, il y aura les Rencontres d’affaires de Mecanic Vallée, à Decazeville. Cette 19e édition se tiendra le 21 septembre, en présence de très nombreux donneurs d’ordre.
Les défis : centre de formation et compétitivité
Que vous inspire ce lien entre Ratier et la Mecanic Vallée ?
J.-F. C. J’ai mesuré dès mon arrivée à Ratier, il y a deux ans, tout l’intérêt de ce cluster qui nous offre une forte réactivité en travaillant avec des fournisseurs locaux plutôt qu’avec des partenaires éloignés. Toutes les entreprises membres de la MV s’appuient sur ce réseau de qualité aux performances et compétences multiples.
Quels défis attendent la Mecanic Vallée ?
Celui de la compétitivité, quel que soit le domaine d’activité. Nos donneurs d’ordre et leurs clients attendent toujours plus de qualité et de performance de nos produits, à des coûts moindres. Il faut se donner les moyens de réussir. Le défi du centre de formation ensuite qui va permettre de tisser des coopérations avec l’université, les écoles, etc., de veiller à bien préparer nos futurs salariés aux besoins industriels de demain.
Si je vous dis industrie du futur, numérique, Fab-Lab…
Nous poursuivrons les dossiers et les réflexions engagés. Nous participons déjà à un projet européen «Meman» sur l’amélioration des flux de matériaux dans l’usine et des flux de l’énergie, pour optimiser l’organisation et agir sur le développement durable.
Laetitia Bertoni