Le renouvellement de Cahors, Jean-Marc Vayssouze présente ses voeux
« C’était une intuition, une conviction qu’il y avait de nouveau une place pour le développement autour d’une centralité ». Pour Jean-Marc Vayssouze, en 2008, alors que le pavillonnaire poursuit son extension sur les écarts des villes et en campagne, la certitude est que demain les aires urbaines retrouveront une place de choix. « Mon slogan, c’était reconstruire la ville sur la ville ; avec cette chance à Cahors d’avoir encore un tissu commercial performant et des équipements publics et de santé en centre-ville », évoque-t-il, conscient d’une chose : « Face à la mondialisation, les gens revendiquaient déjà leur attachement à leurs racines, la fierté de leur passé, de leur histoire, de leur patrimoine ».
Entre 2015 et 2020, ce sont 500 logements qui ont retrouvé une vocation locative ou résidentielle
Le maire lotois se lance alors dans un recensement, un véritable état des lieux de sa cité médiévale. Avec leurs partenaires, et l’architecte des bâtiments de France le Plan de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé est établi : « Il y avait des bâtiments en friche, de l’habitat insalubre, une désérance incroyable d’un bâti à fort enjeu patrimonial. », note Jean-Marc Vayssouze qui, avec l’appui de son équipe municipale et notamment de son adjoint Michel Simon, engage les opérations d’aide à la restauration de façade pour tomber les enduits délités et révéler les éléments remarquables du Moyen-Age.
Ce sont 80 façades qui bénéficieront de restauration avec des aides allant jusqu’à 50 %. « Derrière ses portes et fenêtres, il fallait des logements de qualité, poursuit le maire. Une Opération programmée d’amélioration de l’habitat a donc été signée. L’Opah Cahors vient d’ailleurs d’être renouvelée pour 5 ans en juillet dernier et un programme similaire a été validé par les élus du Grand Cahors pour les bourgs de Bellefont-La Rauze, Catus, Douelle et Saint-Géry-Vers ».
« Se loger à Cahors est une chose, encore faut-il donner l’envie d’y venir, grâce à des appartements adaptés, lumineux, économes. Le pari est relevé grâce à un chantier emblématique celui de la rue Saint-James, appelé bâtiment démonstrateur », souligne Jean-Marc Vayssouze.
19 907 habitants à Cahors
Voici donc le dernier chiffre du recensement 2018 établi par l’Insee, qui représente donc la population officielle pour l’année 2021. Les habitants de la ville-préfecture du Lot étaient au nombre de 19 616 en 2013, soit 291 habitants de plus, gagnés en 5 ans. Une évolution modeste donc, mais régulière, qui concerne aussi l’aire urbaine de Cahors qui compte plus d’un millier d’habitants supplémentaires.
Tel un effet boule de neige entre 2015 et 2020, ce sont 500 logements qui ont retrouvé une vocation locative ou résidentielle, avec 3,5 millions d’euros d’aides. « Ce soutien de la collectivité a contribué aux financements des 35 M€ de travaux engagés, soit pour 1 euro d’aide, 10 euros générés auprès des artisans et professionnels de la restauration », constate-t-il.
Enfin, Action Logement vient de s’engager dans un partenariat pour 6 millions d’euros, accompagnant ainsi cette réhabilitation de l’habitat cadurcien.
De la Halle de Cahors à l’emblématique Palais de Via
Parallèlement, la municipalité cadurcienne veut rouvrir le périmètre de son cœur de ville en dégageant les accès. Ce sera notamment le cas rue du pont Neuf par des démolitions réalisées en 2020. Tout ceci se coordonne avec une réfection de l’éclairage public et de l’ensemble des rues du secteur sauvegardé.
Cette stratégie politique a ainsi vu renaître la Halle de Cahors devenu, comme le dit le maire : « une expérience à vivre, rien qu’en franchissant les portes de ce site incroyable » ; ou encore le multiplex maintenu en ville, et demain… Le palais de Via.
« Propriété de l’Etat, cette ancienne prison à l’abandon était notre château. Nous venons de signer en décembre la convention avec l’opérateur national Icade (filiale de la caisse des dépôts) qui investira sur le site. L’Établissement foncier public d’Occitanie va s’en porter acquéreur très prochainement pour le compte de la collectivité, ainsi que de l’ancien bâtiment des Mutuelles qui offrira une liaison entre le Lot et le Palais de Via », dévoile le maire.
Il veut affiner le projet et sa finalité, mais d’ores et déjà souhaite y trouver du résidentiel, de l’économique et du service public.
Un plan vélo osé
« Cette ville porte 2 000 ans d’histoire, c’est un musée à ciel ouvert. Même s’il y a de plus belle chose ailleurs, ici nous avons tout : le patrimoine, la gastronomie, une rivière navigable, des vins au nom de la ville et la nature avec une future voie verte qui se dessine et le plan Vélo qui démarre », déclare l’édile.
Les élus ont en effet lancé cette année un plan vélo que peu de villes moyennes en France ont osé. « Progressivement, la voiture va s’effacer. Nous travaillons sur des aménagements tels des parcs à vélo pour favoriser leur utilisation », annonce le maire. Un engagement en faveur du développement durable qui comprend aussi la gratuité du bus, voté à Cahors il y a un an déjà.
Au fil du discours du maire…
Pour visionner les vœux, sur internet : www.cahorsagglo.fr ou via la page Facebook de CahorsAgglo.
« Faire face à l’imprévu ». Les vœux sont toujours l’occasion d’une petite rétrospective sur l’année écoulée, inévitablement marquée par la Covid. Jean-Marc Vayssouze a tenu à souligner « ces nouvelles solidarités indispensables en temps de crise, pour se réinventer », tout en adressant ses pensées « aux restaurateurs, aux acteurs du sport et de la culture dont l’avenir est encore des plus incertain ».
Il a rappelé le million d’euros en soutien aux entreprises, aux emplois, à travers la prise en charge des loyers des commerçants en novembre, de l’exonération de fiscalité professionnelle ou encore d’élargissement de la gratuité du stationnement…
Bercy se décentralise avec la création d’un centre de contact des finances publiques. Cahors fait partie des 50 lauréats à qui l’Etat va confier un service des Finances publiques. Cette plateforme de service en ligne pour les professionnels accueillera une quarantaine d’agents au moins et sera installée d’ici 2023-2024, rue des Carmes.
Campus connecté, une formation enfin labellisée par l’Etat. C’est officiel, ce campus connecté va bénéficier de financements nouveaux en faveur du développement universitaire du territoire qui compte plus de 1 000 étudiants.
Institut des jeunes aveugles de Toulouse , une résidence à Bégoux. D’ici la fin de l’année, le chantier va commencer par la construction d’une résidence pour accueillir une cinquantaine de bénéficiaires encadrés par une soixantaine de professionnels.
L’année de la muséographie, au Musée Henri-Martin. Dernière année d’aménagement pour le musée cadurcien qui accueillera des collections restaurées et complétées et devrait ouvrir d’ici la fin d’année.
Et des projets à venir. La démolition de l’ancienne laiterie près des remparts, plaine du Pal, pour ouvrir un espace de verdure. La mise en accessibilité du Pont Valentré. L’engagement en faveur de la Voie verte avec le lancement d’une étude opérationnelle pour Cahors, afin de déterminer le meilleur tracé ; et tandis que se réaliseront les 5 km entre Mercuès et Douelle.
La participation citoyenne consolidée par la création d’une commission extra-municipale du temps long. Elle sera installée au cours du 1er semestre, pour veiller à la compatibilité des projets sur le long terme, notamment sur le volet de la transition écologique.
Laetitia Bertoni La Dépêche
Un excellent documentaire sur le développement de Cahors, sans excès d’autosatisfaction, JM. Vayssouze nous présente aussi en préliminaire l’action de la municipalité pendant l’épidémie.