Le vélo peut-il se faire une place dans les espaces ruraux,?
Nous connaissons bien pour les voir (et parfois les pratiquer) les vélo sportif de ces « équipes » qui ensemble roulent sur nos routes, et ces vélos loisir qui poussent les week-ends, l’été,… Aujourd’hui ce sont eux qui occupent principalement l’espace dans les zones rurales.
Dans l’intéressante enquête de la CCQB sur la mobilité durable, les freins à l’utilisation du vélo se révélaient être prioritairement les distances à parcourir, le relief et la difficulté à transporter des personnes ou des marchandises.
Aussi la voiture arrive-t-elle, sans surprise, largement en tête dans tous les types de déplacement et représente 76% des déplacements « utiles ». Le vélo semble destiné au sport et au loisir
Alice Peycheraud (doctorante rattachée au Laboratoire d’études rurales), constate, que d’une manière générale, il n’y a pas d’opposition des élus au vélo du quotidien. L’idée de se déplacer « utile » en vélo est bien entrée dans les mœurs de nos élus. Mais ce qui se jouerait maintenant c’est que tout le monde continue à penser comme on a toujours pensé, à savoir que pour développer le vélo en milieu rural il faut développer les voies sécurisées.
L’enquête de la CCQB le souligne bien. La dangerosité apparaît comme un frein important à l’usage du vélo « utile ». On ne roule pas sur la route.
De plus, partout dans les territoires ruraux, les habitants pensent leur itinéraire en considérant que les routes sont d’abord pour les voitures.
Alors ce fond peut-il apporter une réponse aux mobilités douces dans les zones rurales ?
En dehors du volet écologique, le vélo est bien un mode de déplacement supplémentaire dans des territoires où il y a peu de transport en commun
» Le vélo est une des politiques de mobilités les plus accessibles pour des territoires avec de faibles moyens humains et financiers. On peut rentrer dans une dynamique de développement de la mobilité cyclable par une compétence voirie ou bien une compétence sociale. C’est en tout cas l’une des politiques sur lesquelles les élus locaux ont le plus de manœuvres. Tout l’enjeu est de réussir à faire dialoguer ces politiques « vélos » avec les politiques de mobilités globales du territoire. Les politiques qui ont le plus d’impact sont celles qui sont couplées avec une réflexion plus large autour de la mobilité dans le territoire. «
Alice Peycheraud
La CCQB l’a bien compris qui, avec son projet « ensemble pour une mobilité durable en Quercy Bouriane a constitué un « projet pilote » et a réellement amorcé un travail pour promouvoir l’usage des modes de déplacement alternatifs dans le futur Schéma de Cohérence Territoriale du Pays bourian
Pour ce qui concerne plus particulièrement le vélo, toujours selon Alice Peycheraud, les réflexions des collectivités autour de l’accès au vélo électrique se font le plus souvent via des primes nationales pour l’achat auxquelles ils rajoutent des primes départementales ou locales. Or ce type de mesure, qui s’arrête lorsque le budget est épuisé, n’amène pas d’implication forte de la collectivité.
D’autres initiatives sont menées, en général au niveau des communautés de communes.La location de vélo sur des durées de 1-2 ou 3 mois; Cette façon de faire implique plus les élus dans la politique vélo puisque la mise en place ce type d’initiative necessite d’investir dans une flotte de vélos, de s’appuyer sur un partenaire comme un magasin de vélo, un réparateur etc . L’intérêt est de permettre à l’utilisateur de se rendre compte de comment il utilise ce vélo
Alors ce plan vélo ? Ce serait la bonne solution ?
Le plan vélo mis en place par l’état en janvier 2023 fonctionne sur la base d’appel à projet
Il faut donc que, les collectivités aient déjà mené une réflexion, qu’elles construisent un projet et surtout, disposent de certains moyens financiers et humains. Car même si les aides peuvent aller jusqu’à 50% (pour les territoires ruraux), on revient rapidement aux choix politiques d’aménagement le plus souvent pensés pour le vélo: les voies vertes. Or ce sont souvent des projets lourds et couteux. Et le reste à charge reste élevé.
Un autre point noir. Ce fonds finance pendant une durée limitée, ce qui pose la question de la pérennité de la politique vélo…
Alors pourquoi ne pas investir les chemins secondaires, les sentiers agricoles, pourquoi ne pas se tourner vers les véhicules intermédiaires ?
Il y a là tout un enjeu de formation, de sensibilisation auprès des élus et un changement de mentalité de tous,
Alice Peychaud conclue que le plus difficile pour que le vélo ‘utile’ ait un véritable avenir dans les zones rurales sera probablement d’arriver à rendre la présence du cycliste attendue sur la route, de lui trouver une place légitime dans les représentations que nous avons de nos déplacements et de lui accorder une place légitime dans l’espace.
Source : France Culture : Reporterre
Le chemin est encore long pour trouver un mode de partage entre vélos et voitures dans nos territoires ruraux, De plus dans cet article, très bien fait, il manque quand même deux éléments et certainement les plus importants: la faible largeur de nos routes ou souvent deux véhicules se croisent difficilement et l’âge de notre population qui comme moi ne peuvent plus faire de vélo même électrique sur des moyennes distances. Quand aux véhicules intermédiaires qui sont cités le frein c’est le prix, 3 ou 4ooo euro voir plus c’est encore beaucoup trop onéreux pour toute une partie de notre population. Oui au vélo mais malheureusement la voiture a encore de beau jour sur nos routes. Belle journée et au plaisir de se rencontrer le samedi 25.
Il y aurait aussi des pistes à explorer autour du partage de voiture. La mienne est inutilisée au-moins les 3/4 de son temps ! Mais cela demande une autre approche culturelle de l’automobile. Peut-être que la génération suivante y arrivera… hahahaha.