L’Echappée belle franchit la Loire et retour à Salviac
Création et reprises rythment la fin de l’année pour L’Echappée belle1 avec, notamment, sa première représentation au nord de la Loire. Vendredi, la compagnie lotoise jouait deux fois «L’Amour en toutes lettres» au festival Le Chaînon manquant, à Laval, une formidable vitrine. Le 24 janvier, elle se produira à Paris, au théâtre 13. Elle y lira «La voyageuse», de Clémentine Saintoul-Colombre. Une lecture qu’elle reprendra le 14 mars aux Inédits de Cahors.
Mais d’ici là, c’est dans le Lot que la compagnie nourrit des projets. Parmi eux, sa création 2016, le cabaret «Femmes et basta !». Il réunit Emilie Cadiou, Frédérique Camaret et Martine Costes-Souyris, avec l’accompagnement d’Enrico Clarelli. «J’avais envie de nous réunir toutes les trois, je sentais parfaitement bien ce trio», explique Martine Costes-Souyris. Elle loue les talents de comédienne et d’accordéoniste de la première, l’œil scénographique incroyable de la seconde. Quant au thème, il succède à deux créations qui donnaient la parole aux femmes au début du XXe siècle. «Avec Enrico, on a eu envie de travailler sur l’après», dit la comédienne. Il donne la parole aux femmes. Le spectacle démarre fort avec Valérie Solana, Xavier Durringer… fait un clin d’œil à Benoîte Groult, Marguerite Duras, Lou Andrea Salomé. «Il y a beaucoup de sourires, de rires, même si on finit avec Médée», dit-elle.
Le spectacle a été présenté en sortie de résidence à Montcuq, sera joué le 23 septembre à Latronquière. Les artistes seront en résidence au théâtre de Cahors du lundi 31 octobre au jeudi 3 novembre pour travailler une version grand plateau.
1. Martine Costes-Souyris reprend la lecture d’une nouvelle de Marie Rouanet, « Rousse » en présence de l’auteure, le 30 septembre à 18 heures à Lalbenque, le 1er octobre à 10 h 30 à Pradines et à 18 heures à Salviac. Le 14 octobre, la compagnie joue le cabaret sur Lurçat à Castelnau-Montratier. « Il est des Lou de toutes sortes » sera repris les 4 et 5 novembre à Mézins (47), le 11 à Odos (65), le 19 à Parnac. La lecture de « T’es pas ma mère » aura lieu le 18 novembre à 18 h 30 à La Halle aux livres de Montcuq.
FR La Dépêche
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Lecture-spectacle de « ROUSSE », nouvelle de Marie Rouanet. Samedi 1er octobre à 18h à la Médiathèque de Salviac
ROUSSE est tirée de « Enfantine », un recueil de nouvelles qui met en scène six portraits d’enfants cruels, pervers, à la sexualité affirmée et d’une grande duplicité. L’image d’une enfance pure, limpide, sans méchanceté, vole en éclats.
« Je me suis aperçue que ce que nous pensions être réservé à l’adulte, la cruauté, voire un certain sadisme, l’exercice du pouvoir, est monnaie courante chez l’enfant. C’est un milieu implacable », commente Marie Rouanet.
« On est bien loin des fillettes presque écloses de Valéry Larbaud ou de l’allégresse ludique qui baignait « Nous les filles ». En six destins, l’auteur nous mène dans l’implacable univers des filles et des garçons, de l’autre côté de l’apparente innocence de l’enfance, avec cette écriture dont elle a le secret : précise, audacieuse et retenue, à la fois tranchante et charnelle. »
« Rousse » raconte l’histoire de Rose, entrée de force à 13 ans à la Solitude de Nazareth, maison de correction près de Montpellier, après avoir été accusée de prostitution et condamnée à y rester 6 ans. Elle en sortira libre en 1919, avec la volonté de retourner avec bonheur à son ancienne vie de débauche.
Marie Rouanet a juste écouté quelques confidences et consulté les archives de maisons de correction. « D’où voulez-vous sortir la littérature, sinon d’un certain nombre de certitudes que l’on a eu en regardant le monde autour de soi ? », ne peut-elle s’empêcher d’ironiser. Et, en toute honnêteté elle ajoute : « Sans être plus mauvaise qu’une autre, je me suis aussi souvenue de ma propre enfance… La violence, la sexualité de nos enfants nous dérangent, nous n’avons pas envie de les voir. Pourtant, ils sont tout simplement comme nous ! Ils ne sont pas meilleurs. Comme leurs parents, ils sont faits de lumière mais aussi de ténèbres. D’ailleurs, la plupart de ces nouvelles sont inspirées de récits authentiques. Ces enfants terribles ont été aimés par leurs parents : on est loin de la fatalité qui conduirait de la maltraitance à la violence… »
Ce samedi 1er octobre, nous aurons le plaisir de rencontrer l’écrivain et de dialoguer avec elle après le spectacle.