L’éco-quartier d’un petit village de la vallée du Lot a été labellisé

 Thierry Simon, maire de Lacapelle-Cabanac dans le Lot, vient de recevoir, presque en catimini, le label EcoQuartier étape 2 (sur 4), au ministère de la Cohésion des Territoires et des Relations avec les collectivités territoriales en décembre 2018 à Paris, pour son projet ambitieux de lotissement EcoQuartier, le seul du département du Lot. Ils étaient quatre, dont le maire, deux conseillers et la secrétaire de mairie, pour aller chercher cette récompense, et la cérémonie s’est clôturée par un dîner à l’Unesco.

Ce projet original était une volonté de la municipalité, acceptée par la population, qui ne voulait pas laisser le développement du village se faire sans réflexion. La démarche a alors débuté par la visite de hameaux semblables, à Laguiole et à Rodez, pour se faire une idée de la faisabilité. Le désir de voir s’implanter de nouveaux habitants s’accompagnait de celui de les intégrer dans la vie sociale du village, dans une démarche participative et de développement durable. Mais était aussi proposée aux futurs habitants la possibilité de construire avec les techniques actuelles, des matériaux locaux et naturels, tout en veillant à l’environnement. D’ailleurs, le référentiel EcoQuartier comprend vingt engagements auxquels il faut se conformer, sur la démarche et le processus, le cadre de vie et les usages, le développement territorial, l’environnement et le climat. Présenté à la commission régionale, le dossier a été proposé à la commission nationale, qui l’a ensuite validé.

Les 3/4 des lots vendus

Conservation et valorisation du patrimoine, maîtrise du foncier, protection de la biodiversité, maîtrise de l’énergie, convivialité, entraide, entrent dans ces critères écologiques. Un règlement a été finalisé, en partenariat avec les architectes et la mairie. C’est avec l’aide de Laurent Bouscary, responsable DDT du développement durable à Cahors, que deux maisons ont déjà vu le jour.

Les trois quarts des 14 lots sont d’ores et déjà vendus. Des partenaires locaux ont contribué à l’aménagement du terrain : les chasseurs ont financé des arbres, ce qui a permis d’organiser un grand banquet lors de leur plantation ; une autre est prévue en mars. Dans le cadre des aménagements conseillés par le CAUE, une prochaine réunion publique définira l’éclairage public et l’entretien des espaces verts. Des jardins partagés, gérés en commun par les habitants, sont inclus dans le projet. Quercy Energies est à la tâche pour une étude sur les aspects énergétiques – le solaire ou le bois -, et une permanence a été mise en place en mairie.

Une initiative qui attire

Par ailleurs, cette dynamique attire d’autres convaincus d’écologie : un paysan-boulanger, Zacharie Vion, recruté sur annonce, vient de s’installer dans le bourg. Ce projet de boulangerie, d’un coût de 200000 € subventionné à 75%, a permis la réfection d’une maison et la construction d’un bâtiment agricole. Le stationnement est à l’étude. Après avoir trouvé un terrain de 18 ha, le paysan-boulanger a organisé sa chaîne de production de A à Z : il s’est mis à cultiver son blé, puis à confectionner son pain avec sa farine. La boutique du boulanger est ouverte tous les lundis de 16h à 18h ; elle sera inaugurée en mars prochain. De plus, un infirmier s’est installé dans la commune, ainsi qu’un ostéopathe. Avec l’extension de la salle des fêtes enfin finalisée, le GAEC à 47% bio a trouvé un couple avec deux enfants. Et preuve de bien-être (peut-être ?) un premier enfant vient de naître dans la commune.

Les vignes du maire viticulteur sont elles aussi bio, ce qui explique cette démarche. La dynamique a fait tâche d’huile et créé une ambiance solidaire et fraternelle très palpable, relayée dans les propos passionnés de Thierry Simon. Il fait sans aucun doute bon vivre dans le village aux principes et valeurs des territoires durables.

GENEVIÈVE JACQUOT

Actu Lot