Les aides pour se loger mieux sont sous-utilisées
Parmi les foyers lotois éligibles, seuls 5 % ont bénéficié des aides à la rénovation thermique de leurs logements. Ce n’est pas assez pour la préfète du Lot et le président du conseil départemental, qui souhaitent faire connaître le programme «habiter mieux». Les dotations ont été revues à la hausse, aux ménages modestes d’en profiter.
Ce n’est pas souvent qu’on trouve un secteur où il y a de l’argent sur la table, des crédits à disposition, des dotations en hausse et pas assez de candidats pour en profiter. Le programme «habiter mieux» d’aide à la rénovation thermique, peu ou mal connu des ménages modestes, est relancé avec l’espoir du côté de la préfecture du Lot et du conseil départemental qu’en 2017, davantage de propriétaires occupants entreprennent des travaux. «Depuis quatre ans, on a aidé à la rénovation de 500 logements par an. C’est bien mais insatisfaisant à la fois, on a touché 5 % des ménages concernés. Ce n’est pas assez», remarque Catherine Ferrier préfète du Lot. L’État par le biais de l’ANAH apporte les aides et les confie au département qui y rajoute ses propres crédits. Le tout permet de couvrir jusqu’à 70 % du montant des travaux, sans compter des aides complémentaires ou l’éco-chèque du conseil régional. Pratiquement, le propriétaire occupant qui ne doit pas dépasser un certain niveau de ressources, peut obtenir jusqu’à 12 000 € maximum pour un projet de 20 000 € qui peut concerner la chaudière, les fenêtres, le système d’isolation, la production d’eau chaude, la toiture, le plancher.
«Le reste à charge (30 %) pour des familles très modestes qui dépensent plus de 10 % de leurs revenus pour se chauffer, est le frein majeur au développement de ce programme. Et puis, ajoute Serge Rigal, président du département, ces familles s’habituent à vivre dans ces conditions et ne croient pas qu’elles peuvent avoir du mieux.» L’opportunité est pourtant bien réelle. «En 2017, il y aura encore plus d’argent disponible, il faut que les Lotois aient bien conscience qu’on peut les aider», souligne la préfète en précisant que ces dotations s’accompagnent d’aides à l’ingénierie, au montage des dossiers.
Le programme «habiter mieux» représente depuis son lancement 14 M€ d’aides qui ont généré 42 M€ de travaux.
Où trouver les informations utiles ?
Le point de rénovation info service du Lot est assuré conjointement par l’Agence départementale d’information pour le logement (Adil) et l’espace Info Énergie situé au sein de Quercy Énergies. Les deux structures ont vocation à renseigner les particuliers qui envisagent des travaux. L’ADIL www.adil46.org, Tél. : 0 565 352 541 ; Quercy Énergies, www.quercy-energies.fr, Tél. : 05 65 35 81 26.
En 2015, 249 logements ont fait l’objet d’une aide de l’ANAH à la rénovation énergétique, l’objectif 2016 est de 346 logements rénovés.
Le chiffre : 16 000
Ménages >Précarité énergétique. 20 % de l’ensemble des ménages lotois sont identifiés en situation de précarité énergétique.
Je ne crois pas que ce soit un problème d’information.
Le programme HABITER MIEUX souffre des caractéristiques d’un projet descendant, non négocié avec la population ciblée, et ne répondant pas autant que souhaitable aux contraintes et préoccupations locales. Sinon, il marcherait.
D’un point de vue économique, vu par les « bénéficiaires », c’est comme si l’on disait à un dénutri Biafrais « Paie-toi le restaurant, on t’en remboursera une partie. J’ajoute que tu devras choisir LE restaurant spécialisé en « isolation et chauffage ». Rien d’autre. Pas le spécialiste des assainissements non collectifs (non aidé), ou des lézardes isolées (non aidé hors Décret d’état de catastrophe naturelle ), ou des tuiles à changer, ou blablabla… Et tu prendras les meilleurs plats, parmi les plus chers. Ok ça va te coûter jusqu’à 8000€. Peut-être une année de revenus. Mais tu vas voir comme c’est bien d’avoir une maison isolée avec une belle chaudière… » (et plus d’argent pour le reste ?)
Pourquoi diable un restaurant si le « Biafrais » peut faire la popote lui-même ? Pourquoi imposer l’entreprise à des bénéficiaires qui – justement – n’ont pas le sou et qui – comme ce fut mon cas – sont inoccupés parce que chômeurs, voire compétents. Pourquoi ne pas soutenir l’auto-construction ? Pourquoi pas une Banque de matériaux ?…
La balance commerciale des Etats, le réchauffement de la planète, le soutien à l’activité des PME sont sujets importants qui méritent d’être traités. Le programme HABITER MIEUX découle de cela. Il vise les petites gens. Qu’en pensent les petites gens ? Consultons-les ! J’ai donné mon avis.
à Bouville,je crois que vous avez tout à fait raison, mais les « petites gens » (je sais que vous utilisez cette expression sans mépris) Les petites gens, souvent, n’ont pas internet et ils ne souhaitent pas montrer qu’ils n’ont pas d’argent, de ce fait ils ne s’expriment pas; les secrétaires de mairie sont bien au courant de ce problème.
Pas bien compris de quelle catégorie de « gens » pense faire partie celui qui a donné son avis pour avoir envisagé lui-même de bénéficier du programme « Habiter Mieux » ….. les « petites » aussi ou d’autres, comme des « grandes » supérieures par exemple ?….
se faire rembourser 12.000 euros en en engageant 20.000…..il faut pratiquement partir de 0…..
ou alors etre jeune et avoir du boulot…..
pas le cas de tous les lotois….
La Préfète: « Il y a encore beaucoup de ménages qui sont dans une grande précarité énergétique et qui ne mobilisent pas ces aides. » Les freins sont connus : le reste à charge (environ 30% du coût des travaux) qui est encore trop élevé pour les plus démunis et un frein psychologique, « les gens pensent que les dossiers sont trop compliqués à mettre en place ».