Les arboristes grimpeurs du Lot concourent

arboriste grimpeurÉlagueur au service espaces verts de Cahors, François Lomazzi participe depuis cinq ans à des concours d’arboristes grimpeurs. Pour la première fois, la sélection régionale est organisée dans le Lot, du 8 au 10 avril. Le Crayssacois espère bien décrocher sa place pour la finale nationale en juin.

On les appelle les randonneurs des cimes ou plus communément les élagueurs. Du 8 au 10 avril, les plus grands spécialistes de la région ont rendez-vous au stade Lucien-Desprats de Cahors pour décrocher le titre de meilleur arboriste grimpeur du Grand Sud-Ouest, organisé par la Société française d’arboriculture. Deux Lotois font partie des 38 candidats en lice. L’un d’eux, François Lomazzi, 29 ans, participe à son 6e concours régional et entend bien terminer parmi les neuf sélectionnés pour la grande finale nationale prévue fin juin à Vichy.

Qu’est ce qui vous plaît dans les concours d’arboristes grimpeurs ?

Ce sont les échanges. L’élagage est un métier qui est très jeune et qui évolue beaucoup avec toujours de nouvelles techniques. Grâce aux concours qu’on appelle les rencontres régionales d’arboriculture, j’apprends beaucoup. J’aime le partage d’expériences avec les autres concurrents. Et puis la compétition, le stress de faire son maximum pour faire le mieux possible.

Élagueur, c’est bien plus qu’un métier pour vous ?

C’est un métier passion comme le disent beaucoup. J’ai fait un certificat de spécialisation Taille et soins aux arbres. Je l’ai fait à Nérac en 2009. J’ai travaillé dans une grosse entreprise privée de Bordeaux avant d’intégrer la mairie de Cahors. Le maître mot, c’est le respect du végétal. C’est vraiment le cœur du métier : ne pas faire n’importe quoi avec l’arbre, réaliser des travaux dans les règles de l’art, ne pas faire de tailles drastiques et toujours essayer de conserver ou d’avoir un impact le moins important possible sur le végétal en taille.

Comment vous entraînez-vous pour le concours ?

Par le biais du travail, j’essaye de me mettre en situation quand il y a un chantier. Mais sinon, je ne suis pas un entraînement particulier.

Cahors est un peu votre terrain de jeux ?

On fait beaucoup de taille d’alignement. Sinon, on grimpe par exemple pour l’entretien des deux plus gros platanes de Cahors, parc Olivier-de-Magny. L’année dernière on a posé des nichoirs. On fait aussi de la lutte bio sur les tulipiers à Cahors plage, en mettant des larves de coccinelle. Au travail, je suis élagueur d’octobre à fin mars, le reste du temps je fais du débroussaillage, malheureusement.

Avez-vous une pression particulière du fait que la compétition soit organisée, ici, près de chez vous, à Cahors ?

Sans parler de Cahors, c’est de toute façon mon gros défaut : je me mets beaucoup de pression. C’est vraiment quelque chose qui me handicape. L’an dernier, j’ai participé au championnat de France qui était organisé à Capdenac-Gare d’où je suis originaire. Je sais que ça va être très difficile cette année. Je connais plus ou moins les autres participants au concours et c’est du très haut niveau.

Le concours est ouvert gratuitement au public. Espérez-vous du monde pour vous soutenir ?

Oui, ça serait bien. Les gens sont souvent étonnés et émerveillés en venant nous voir, même quand on fait des chantiers. C’est vraiment un spectacle. Et puis c’est l’occasion pour le grand public de nous poser des questions, d’observer comment on travaille. C’est tout un état d’esprit.


Propos recueillis par Audrey Lecomte La Dépêche