Les chasseurs du Lot à l’écoute des oiseaux nicheurs
Les deux programmes environnementaux, AGRIFAUNE, financé par l’Office Français de la Biodiversité (OFB) et Trame Verte, financé par le Fonds Européen, la région Occitanie et l’Agence de l’Eau Adour Garonne, pilotés tous deux au niveau régional par la fédération régionale des chasseurs, permettent à la Fédération Départementale des chasseurs du Lot, en partenariat avec la Chambre d’agriculture du Lot, d’assurer la mise en place d’aménagements favorables à différentes espèces d’oiseaux nicheurs.
Ensuite la FDCL a la responsabilité, dans le cadre de ces deux programmes, de réaliser des évaluations grâce au suivi AVIFAUNE. Il permet d’apprécier l’intérêt (ou non) de ces aménagements vis à vis de 6 espèces d’oiseaux nicheurs au sol (Caille des blés, Alouette des champs, Alouette Lulu, Perdrix rouge, Oedicnème criard, Busard Saint-Martin) et de trois espèces témoins (Pigeon Ramier, Corneille Noire et Tourterelle des Bois). Le suivi effectué permet aussi de préciser la tendance évolutive des effectifs nicheurs.
La méthode générale est le suivi d’indice d’abondance des différentes espèces, établi à partir du dénombrement des effectifs nicheurs. Les points d’écoute sont répartis de la manière suivante :
– 4 circuits de 4 km (5 points d’écoute chacun, tous les kilomètres), représentants des échantillons témoins des milieux rencontrés sur la zone d’étude (Quercy Blanc) ;
– 8 points d’écoute situés sur des secteurs aménagés avec présence d’au moins 20% de Jachère Faune Sauvage ou couverts mellifères (programme Agrifaune et Trame Verte).
Les observations (chant et contact visuel) ont lieu au cours des deux premières heures suivant le lever du soleil. La durée d’écoute à chaque station est fixée à 10 minutes par point. Les dénombrements doivent être effectués lorsque les conditions météorologiques sont favorables (pas de pluie et peu de vent). Dans la mesure du possible, c’est le même observateur qui effectue les deux passages pour un circuit donné et d’une année à l’autre. Deux séries d’observations sont à effectuer :
– du 1er au 30 avril : pour les espèces assez précoces ;
– du 15 mai au 15 juin : pour les espèces plus tardives en incluant les précédentes.
De manière générale, depuis 2017, on peut observer que le nombre moyen d’oiseaux observés ou entendus par point d’écoute est plus élevé sur les parcelles aménagées que sur les circuits témoins, cela signifie que les aménagements favorisent la biodiversité et participent à son développement. Elles ont un impact bénéfique pour les espèces nichant au sol. En effet, les constats sur les points d’écoute positionnés sur les parcelles aménagées sont les suivants :
– 2,06 fois plus de contacts pour les espèces nichant au sol (alouette des champs, perdrix rouge et caille des blés) ;
– 1,59 fois plus de contacts pour l’ensemble des espèces.
Bien évidemment, différents facteurs influencent le nombre d’oiseaux à chaque point d’écoute : les conditions climatiques, les changements de parcelles aménagées… mais globalement les résultats sont probants.
Les oiseaux nicheurs (fréquents, réguliers ou occasionnels) d’une aire géographique délimitée sont ceux qui y font leur nid, s’y reproduisent et garde sa couvée1. S’y opposent les oiseaux hôtes et les « harceleurs ». Ces derniers limitent leur activité à la reproduction et à la ponte dans le nid d’un oiseau d’une autre espèce. Cette stratégie est aussi appelée « parasitisme de couvée »1.
L’Etat ne contrôle pas suffisamment l’activité des chasseurs, malgré des financements publics en nette augmentation, selon la Cour des comptes.
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