Les chenilles processionnaires débarquent dans le Lot mais rien d’alarmant
Vous les avez peut-être déjà repérées dans votre jardin, reconnaissables entre toutes à plusieurs mètres de distance, en procession ou grâce à leurs formes velus: les chenilles processionnaires. Elles restent dans leurs nids dans les arbres de septembre à janvier puis démarrent leurs processions de janvier à avril, descendent les troncs et vont s’enfouir dans la terre pour se transformer en papillon cet été. Le cycle indéfectible de la nature, un peu perturbé par le réchauffement climatique. « Depuis 15 ans, leur procession est de plus en plus précoce, même en Lozère, on en a vu dès décembre. Dans le Lot, c’est plutôt en mars. Pour l’instant, le service des forêts de la DDT n’a procédé aux comptages que dans le nord du département et n’a rien vu de préoccupant, les comptages dans le Sud sont en cours et vont se poursuivre jusqu’à fin mars. » explique Philippe Tixier-Malicorne, directeur de Fredon Occitanie, organisme à vocation sanitaire en charge de la santé des végétaux.
Rester vigilant avec enfants et animaux
Oui mais voilà, lors de leur voyage, les chenilles peuvent y laisser non pas des plumes mais des poils et ces derniers sont loin d’être anodins pour l’homme comme pour les animaux puisqu’ils piquent… très fort ! En fait, elles possèdent des poches secrètes sur le dos qui contiennent des poils microscopiques qu’elles ont tendance à expulser dans l’air quand elles se sentent en danger pour se protéger, des poils urticants. « En forêt, quand il y a beaucoup de vent, ça peut devenir très problématique puisque les poils peuvent voler, atterrir dans les yeux ou dans les voies respiratoires et provoquer des démangeaisons, des problèmes oculaires ou respiratoires. Il ne faut surtout pas les embêter et rester vigilant avec ses animaux surtout les chiens. On a vu des nécroses de la langue chez ces derniers. » alerte l’expert. En cette période, il faut donc rester vigilant avec les jeunes enfants et les chiens.
Plusieurs solutions contre les chenilles
Même si elles ont toujours existé, les chenilles processionnaires sont de plus en plus présentes dans les préoccupations de santé publique, là encore le réchauffement climatique n’y est pas pour rien. « Elles sont méridionales à la base mais avec le réchauffement, elles remontent vers le nord de la France d’années en années et apparaissent dans des départements où elles n’avaient pas l’habitude de se développer. Il y a alors plus d’accidents recensés, les gens ne les connaissent pas et ne font pas attention. » souligne Philippe Tixier-Malicorne. Il y a aussi plus d’interactions entre l’homme et ces petites bêtes poilues : plus d’arbres plantés en zone urbaine et plus d’habitations près des forêts.
Pour éviter leur prolifération, il existe plusieurs solutions : installer des perchoirs à mésanges ou des tas de bois pour attirer les coléoptères, ces oiseaux et ces insectes en raffolent ; investir dans un piège à phéromone pour attirer les papillons mâles ou un anneau à installer autour du tronc au printemps avec un sac de terre. « Mais on ne peut pas l’éradiquer, la chenille a sa place dans la nature. Il faut apprendre à la connaître et à vivre avec car son air de répartition va continuer à s’agrandir » termine le directeur de Fredon Occitanie.
Sarah Nabli ladepeche.fr
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