Les élus de gauche du Lot divisés pour les présidentielles

Un comité de soutien à Manuel Valls dans le cadre de la primaire à gauche a été officialisé jeudi12/1. Martin Malvy, Jean-Marc Vayssouze, Vincent Labarthe et André mellinger en sont les premiers signataires.

Hier soir, dans un salon de l’hôtel Kyriad, les «4 mousquetaires» comme ils se qualifiaient en souriant, ont officiellement annoncé la création d’un comité de soutien à Manuel Valls. Un quatuor qui pèse lourd au PS du Lot, avec l’ancien ministre et président de Région aujourd’hui président du Grand Figeac, Martin Malvy, le vice-président du conseil régional d’Occitanie, Vincent Labarthe, le maire de Cahors et président du Grand Cahors, Jean-Marc Vayssouze et le maire de Figeac André Mellinger. A moins de trois heures du premier grand débat télévisé organisé dans le cadre de la primaire à gauche, ces élus, premiers signataires du comité de soutien à l’ancien Premier Ministre, ont décidé de mobiliser autour d’eux à l’image du mouvement enclenché au niveau régional par la présidente Carole Delga. Vincent Labarthe l’affirme : «Manuel Valls est le plus crédible, le plus en capacité de battre nos adversaires et ensuite de rassembler nos forces».

Le maire de Cahors qui n’a jamais caché que son vote irait à Manuel Valls lui reconnaît le mérite outre son expérience de Ministre de l’intérieur et de Chef de gouvernement «d’être allé jusqu’au bout de sa mission malgré les difficultés». Jean-Marc Vayssouze d’ajouter : «C’est l’histoire qui démontrera le travail qui a été mené. Les résultats ont été trop longs à arriver, mais de petits signes positifs sont visibles».

Alors Martin Malvy s’interroge : Pourquoi Manuel Valls et pas un autre ? De répondre aussitôt : «Parce que c’est celui qui a le plus d’expérience, et le plus de reconnaissance à l’échelon national et international». Pour le président du Grand Figeac le candidat Valls a une qualité que n’auraient pas ses adversaires de la primaire : «Il est le seul qui fasse sans cesse référence à la ville dont il est élu. Manuel Valls n’est pas hors sol».

La conférence d’hier soir, a permis aux soutiens de Manuel Valls de cibler ses concurrents de la primaire de gauche. Des petites phrases assassines. Jean-Marc Vayssouze : «Je ne crois pas qu’il suffise d’avoir un revenu universel pour supprimer la pauvreté».

Martin Malvy : «Il ne faut pas confondre une primaire et l’antichambre d’un congrès du Parti Socialiste»; Martin Malvy encore : «Les frondeurs ont fait beaucoup de mal à la gauche . Leur petit jeu a été dangereux».

Les quatre élus ont suivi le débat et se retrouveront comme l’a précisé André Mellinger samedi à Tournefeuille près de Toulouse à 17 h 30, pour une réunion publique en présence de Manuel Valls. «Nous pouvons que souhaiter, dit Martin Malvy, que la primaire redonne du tonus car les élections sont loin d’être perdues».

A la veille des primaires de la gauche, la famille socialiste semble plus que jamais divisée dans le Lot. Hier, des élus de poids du département, dont certains ont quitté le parti socialiste, ont choisi d’annoncer officiellement leur ralliement à Emmanuel Macron et ont rejoint le mouvement «En marche». Autour du sénateur Gérard Miquel, se sont affichés le député Jean Launay, le président du conseil départemental Serge Rigal, les conseillers départementaux Maxime Verdier, Martine Hilt, Nicole Paulo et Cathy Marlas (également présidente du Parc naturel régional des Causses du Quercy) ainsi que les maires Ludovic Dizengremel (Mercuès) et Stéphane Magot (Peyrilles). «C’est une branche majeure, voire des rameaux importants de la famille socialiste qui confirment leur rassemblement à Emmanuel Macron» a estimé le député Launay, conquis par «un ministre qui relevait les manches». «Il a fait du bon boulot» a confirmé Nicole Paulo, rapportant une intervention efficace de l’ancien ministre pour son canton en matière de téléphonie.

Pour le sénateur Gérard Miquel, Emmanuel Macron est avant tout «un homme de talent et de conviction». «Nous nous sommes engagés derrière lui parce que nous considérons que notre système de partis est complètement dépassé aujourd’hui. Nos concitoyens veulent d’autres réponses» a ajouté le maire de Saint-Cirq-Lapopie qui avait reçu dans le village en août dernier le candidat à la présidentielle. Sa démarche «novatrice» a séduit le sénateur du Lot qui refuse de choisir au deuxième tour de la présidentielle entre François Fillon et le Front national. A ses côtés, Serge Rigal à la tête du Département a souligné «les idées nouvelles» du candidat Macron, «le seul à pouvoir battre la droite». «Personnellement j’étais un peu atone, j’ai retrouvé de l’espoir» a même lancé Cathy Marlas. Comme elle, Maxime Verdier s’est réjoui de l’enthousiasme suscité par Emmanuel Macron notamment chez les jeunes. Tous espèrent le plus large rassemblement possible et lancent d’ailleurs un appel au vainqueur des primaires de la gauche…

A.L. La Dépêche 21/01/2017