Les élus écologistes: pour un projet ferroviaire alternatif à la LGV

 Les élus écologistes de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie EELV proposent d’autres solutions au projet LGV-GPSO qu’ils jugent trop coûteux et en dehors des réalités et des besoins territoriaux. Parmi les signataires de la tribune, il y a trois élus du Lot : Johann Vacandare, adjoint au maire de Cahors, Francesco Testa, vice-président du Grand Cahors et conseiller départemental, Antoine Soto, maire-adjoint de Figeac.

Dans la tribune envoyée aux médias le 26 novembre, les élus souhaitent que la priorité soit donnée aux trains du quotidien : « nous pensons que notre grand défi est désormais de prioriser et proposer rapidement un maillage territorial efficace et équitable, au niveau européen comme au niveau local. Ce maillage répondra à l’urgence climatique et écologique tout en ne laissant personne à quai. Nous pensons également que la ligne Paris Orléans Limoges Toulouse (POLT) nécessite des travaux de rénovation, afin de retrouver la qualité et les temps de trajets des années 1980, sur cet axe qui irrigue de nombreux territoires, et pour relancer le train de nuit. »

Des RER métropolitains

Pour le grand sud-ouest, les élus écologistes souhaitent répondre à plusieurs exigences :de mobilités, de dessertes de tous les territoires ruraux, périurbains et urbains, de réponse urgente au dérèglement climatique, et de plus juste utilisation de l’argent public. « Avec l’objectif de lutter contre la métropolisation et de rompre avec l’isolement des territoires ruraux. » Ils proposent ainsi un projet ferroviaire alternatif. Notamment la création de RER métropolitains avec « une réelle et concrète amélioration des trains du quotidien pour les zones les plus congestionnées » : les aménagements ferroviaires du sud de Bordeaux, pour 900 millions d’€ et ceux du nord de Toulouse, pour 900 millions d’€, également. Ils veulent poursuivre et amplifier le développement et la réouverture de lignes de TER dans tous les départements pour mailler l’ensemble du territoire.

Le financement de la LGV pointée du doigt

Les élus écologistes dénoncent enfin le plan de financement du LGV-GPSO « très incertain ». « Sur les plus de 14 milliards d’€ qui seraient nécessaires pour le financement, seuls 10 milliards d’€ sont contenus dans le plan financier proposé actuellement, et parmi ceux-ci, la contribution des collectivités locales est considérable. Deux impôts nouveaux seraient supportés non seulement par les contribuables et les entreprises de Bordeaux et Toulouse, mais également par un très grand nombre d’habitants de nos deux régions. La contribution de l’Europe est tout à fait incertaine et l’Etat n’a pris aucun engagement » avancent-ils.

ladepeche.fr

Une réflexion sur “ Les élus écologistes: pour un projet ferroviaire alternatif à la LGV

  1. « Dans le cadre du projet de ligne à grande vitesse Bordeaux Toulouse, deux visions de l’aménagement du territoire s’affrontent, celle des métropoles et celle du monde rural. Il faut dire que le monde rural a vu le service des trains du quotidien se dégrader depuis quarante ans, ce qui a provoqué de multiples actions et manifestations en faveur d’un service de train de proximité et la défense de la Ligne Paris Orléans Limoge Toulouse (POLT). A l’heure d’une nécessaire remise en question de nos modes de consommation et de déplacement, le « tout TGV » n’est pas la solution de mobilité pour les ruraux…ni pour les urbains. Outre les problèmes écologiques et d’incohérence géographique, EELV 46 dénonce le financement inéquitable de ce projet : les Lotois à moins de 100km de la ligne paieront 4 fois la LGV ! » lance Johann Vacandare, secrétaire départemental pour Europe Ecologie Les Verts 46 avant d’argumenter :
    « – Il serait absurde de créer une ligne Bordeaux/Toulouse d’un coût estimé à plus de quatorze milliards d’euros alors qu’une solution alternative existe en rénovant les lignes existantes à moitié moindre coût, avec pour finalité 22 minutes de différence avec la LGV (comprenant une escale à Agen et à Montauban).
    – Il serait inconcevable de détruire près de 4000 hectares d’espaces naturels pour ce gain de 22 minutes, quand on sait l’importance pour notre avenir de préserver les terres agricoles et forestières, pour l’autonomie alimentaire, mais aussi pour le puits de carbone qu’elles représentent. Sommes-nous aveugles ?
    – Le potentiel de gain d’émission carbone, vanté par les promoteurs de la ligne est également absurde, au regard de la plus-value carbone que générerait non seulement le renforcement de l’usage de la POLT et des trains du quotidiens, mais aussi de la préservation des espaces naturels au lieu d’une LGV.
    – Enfin, il serait absurde de laisser congestionner les métropoles, déjà saturées, qui subiraient de plus une spéculation foncière supplémentaire ! L’effet « toujours plus cher » de la LGV…
    – Par ailleurs, l’assemblée nationale a voté en première lecture de la loi de finance 2022, le 16 novembre, un nouvel article instaurant une taxe spéciale d’équipement participant au financement exclusif du projet ferroviaire « Grand Projet du Sud-Ouest » : dédié donc au financement de la LGV !
    A titre d’exemple, les habitants de Peyrilles, devront payer cette taxe, mais pour aller à Paris, ils auront plus intérêt à faire 1h de voiture et 92km plein sud pour récupérer un TGV à Bressols (82) que de prendre un train à Gourdon située à 20km au Nord, la ligne POLT étant désastreusement déficiente sur cette portion. Sans parler des habitants de Lherm ou de Tour-de-Faure…pour qui rien ne changera, hormis les contributions financières locales de l’agglomération, du département, de la Région…et la taxe supplémentaire de l’État !… On nous dit que ce nouvel impôt s’additionnerait à la taxe d’habitation… une nouvelle injustice, sachant que la propriété foncière est plus importante dans les campagnes qu’en ville : cela ne fait que contribuer au décalage entre urbain et rural ! Nous ne comprenons pas que cet effort supplémentaire pèse sur quelques-uns d’entre nous, ceux-là même qui contribueraient donc 4 fois, au travers de leur agglomération, de leur Conseil départemental, de leur Conseil régional et de la nouvelle taxe, contre une fois pour le reste des Français…! Une entreprise francilienne ne va-t-elle pas bénéficier elle aussi de ces améliorations de temps de trajet vers Toulouse? Si GPSO finance la LGV, pourquoi ne financerait-il pas la POLT de la même manière?»
    Et de conclure par un message : « Europe Écologie Les Verts 46 appelle à du bon sens : n’est-il pas absurde de penser que l’on ne puisse pas vivre (et bien vivre !) à plus de 4 heures de Paris dans un monde de l’internet ? Faut-il payer aussi cher pour un symbole ? Notre cadre de vie est reconnu et de nombreux défis se dressent encore devant nous pour y favoriser et maintenir le bien-vivre : nous demandons des garanties absolues de l’État et de la Région sur la rénovation massive pour la ligne Paris-Orléans-Limoge-Toulouse et prioritairement sur le tronçon Brive-Cahors-Montauban. »

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