Les élus locaux participeront au Conseil National de la Refondation (CNR)
Ils avaient estimé que le CNR ne constituait pas le bon cadre pour évoquer leur avenir et leurs problématiques spécifiques, notamment celles concernant leur financement. le Président de la République a reçu les trois responsables des principales associations d’élus locaux: : Régions de France (présidée par la socialiste Carole Delga), l’Assemblée des départements de France (présidée par François Sauvadet, de l’Union des démocrates et indépendants) et l’Association des maires de France (David Lisnard, Les Républicains), l’Association des maires ruraux (AMRF), qui ne participait pas à la réunion, a également indiqué qu’elle participerait au lancement du CNR, avec la présence de son vice-président Yvan Lubraneski. .
Ils ont obtenu gain de cause «Nous avons convenu que l’on ait deux fois par an des rendez-vous de travail avec le président de la République pour faire en sorte que les réponses apportées à nos concitoyens soient plus rapides et plus adaptées», a convenu Carole Delga, la présidente de Régions de France, qui participait à la réunion. «Nous partageons les urgences à agir contre les inégalités et le réchauffement climatique», a-t-elle ajouté. «Il faut donc avoir plus de pouvoir localement et le président a partagé ce constat», a-t-elle souligné. Emmanuel Macron «nous a exprimé sa volonté d’avoir une nouvelle ère de dialogue avec les collectivités locales», a assuré Carole Delga.
Le Président a acté le fait qu’il fallait enfin une loi de décentralisation.
Il a aussi acté le principe d’une stabilité financière des collectivités locales, alors que leurs finances sont de plus en plus sous pression. Elles subissent de plein fouet la hausse des coûts des matières premières et les récentes mesures prises en faveur du maintien du pouvoir d’achat comme la revalorisation du point d’indice des fonctionnaires.
Selon François Sauvadet, « la main tendue » des élus locaux a été « saisie par le président de la République ». Sur au moins deux points cruciaux pour les collectivités locales. Premièrement, les ressources financières. La crise de l’énergie comme les réformes de la fiscalité locale – la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises sera supprimée dans le projet de loi de finances 2023 – mettent les élus sous pression. Les départements font notamment face à « une explosion des dépenses de solidarité ». « Le président de la République nous a apporté des garanties, confie François Sauvadet. Il nous a dit qu’il voulait garantir et sécuriser nos ressources. » Il n’est cependant pas entré dans les détails
Les représentants des élus ont également rappelé à Emmanuel Macron leur « hostilité aux contrats de Cahors », qui « [les] mettent sous tutelle », déplore François Sauvadet. Ces conventions signées entre l’Etat et deux cent vingt-neuf des plus grandes collectivités à partir de 2018 avaient pour objectif de limiter les dépenses de celles-ci et de réaliser 2,6 milliards d’euros d’économies chaque année sur le quinquennat.
La prochaine rencontre aura lieu « dans trois mois pour évoquer la décentralisation
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Emmanuel Macron doit assurer le lancement jeudi à Marcoussis (Essonne) du CNR, censé regrouper tous les acteurs publics autour de quelques grands thèmes de réflexion de long terme. Mais les partis d’opposition et le président (LR) du Sénat Gérard Larcher refusent d’y participer, dénonçant entre autres une confusion des rôles avec le Parlement.
Le chef de l’État ouvre la session inaugurale à 9 h 30 à Marcoussis (Essonne) en présence d’une cinquantaine de participants représentatifs « des forces vives de la Nation » dans le social, l’économie, la politique, l’associatif, la santé et l’environnement.
Les participants présenteront ensuite leurs attentes et priorités, dans un « dialogue long et très ouvert », après de courts exposés de la présidente du Haut-Conseil pour le climat, Corinne Le Quéré, du Premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici et du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.
L’Elysée a diffusé mercredi soir une liste d’une cinquantaine de participants parmi lesquels figurent notamment le patron de la CFDT Laurent Berger, celui du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, celui de la CPME François Asselin, mais aussi des représentants des principales associations d’élus, des dirigeants d’ONG et une dizaine de ministres.
Dans l’après-midi, la Première ministre Elisabeth Borne présidera une réunion pour déterminer les chantiers et établir leur mise en œuvre dans la durée.
Cinq grands thèmes de discussion ont été listés : le plein emploi, l’école, la santé, le « bien vieillir » et la transition écologique.
« Nous devons aujourd’hui inventer quelque chose de nouveau, une manière nouvelle de débattre. Pas une nouvelle institution » « Revivifier notre démocratie », « travailler autrement » avec tous les acteurs du pays, forces politiques, élus, syndicats, associations et citoyens, au « plus près des territoires » Emmanuel Macron.
Mais l’exercice est d’ores et déjà boycotté par les oppositions, qui y voient avant tout un moyen pour le président de contourner le Parlement, où son camp n’a plus de majorité absolue, pour reprendre la main dans le débat public
Le président du Sénat, Gérard Larcher, a refusé de venir, en soulignant que « la démocratie représentative » c’est le Parlement, et qu’il existe déjà un « forum de la société civile » avec le Conseil économique, social et environnemental (Cese). Même position à gauche et à l’extrême droite
Une vaste consultation en ligne des Français sera lancée la semaine prochaine, à l’aide d’un site Web qui recueillera les fruits de cette tentative de démocratie directe.
Les contributions citoyennes nourriront des « CNR locaux » partout en France, chapeautés par les préfets et animés dans les quelque 1 200 bassins de vie.
Emmanuel Macron demandera aux préfets de donner l’impulsion.
« Si on veut changer les choses en profondeur, ce n’est pas des lois et des décrets qu’il nous faut davantage, c’est d’agir sur le terrain », a affirmé le président de la République.
« Si on veut changer les choses en profondeur, ce n’est pas des lois et des décrets qu’il nous faut davantage, c’est d’agir sur le terrain », a affirmé le président de la République.
Souhaitons de toutes nos forces que beaucoup, beaucoup de monde participe à cette consultation ! Après tout il n’y a rien à perdre et tout à gagner à croire à la démocratie directe. Qu’est-ce qu’on risque ?