Les entreprises du Lot sont prêtes à repartir

La Banque de France vient de publier son enquête sur la conjoncture économique 2020-2021. Si l’année écoulée a été complexe, elle a conduit les entreprises du Lot à la prudence. Des entreprises désormais prêtes à rebondir, à la condition que la crise sanitaire s’éloigne.

« La meilleure nouvelle pour l’économie, dans l’année qui vient, sera sanitaire et dépendra de la vaccination. C’est sur l’hypothèse d’un retour à des conditions d’activité normales que s’inscrit en effet cette étude régionale de conjoncture 2020-2021 », disaient en introduction Fabrice Mengual, directeur départemental de la Banque de France, et son adjointe Valérie Rafin, vendredi dernier, dans les locaux de l’institution à Cahors.

Ainsi, 2 200 entreprises d’Occitanie ont été prises en compte dans cette enquête. Elles représentent 42 milliards de chiffres d’affaires pour 212 000 emplois.

Relatant la forte récession économique enregistrée en France en 2020, avec une contraction du PIB de – 8,3 %, Fabrice Mengual mettait en perspective le rebond d’activité attendu en 2021 : « C’est bien une crise sanitaire, mais pas une crise économique. D’ailleurs au sortir des restrictions, nous avons été surpris par la vivacité du rebond qui montre la résilience de notre économie ».

Un constat qui prend quelques nuances en région Occitanie et dans le Lot, puisque nos territoires « ont subi ce choc de façon particulièrement violente, notamment du fait de la concentration de l’activité aéronautique ».

En 2020, le chiffre d’affaires de cette industrie enregistre un recul de -33 % ; quand il est de – 16 % dans l’industrie en général, de -11 % dans les services marchands et de – 7 % dans le secteur du BTP.

« L’aéronautique est le fer de lance de notre économie régionale. Ce repli est colossal », pointait Fabrice Mengual, tout en complétant : « C’est une baisse des exportations de – 36 % et une baisse d’effectif de -12 %. Cependant, les chefs d’entreprise anticipent une croissance de leur chiffre d’affaires de 11 % en 2021. Intéressant mais insuffisant pour compenser l’année précédente ».

Des compensations par l’investissement et l’emploi

La conséquence de ce repli économique en 2020 a induit des ajustements sur l’emploi et sur l’investissement avec un recul de 34 % dans l’industrie et jusqu’à -66 % dans les filières aéronautiques.

La donne pourrait évoluer en 2021. « Les recrutements reprendront dans les services et le BTP. Une hausse des budgets d’investissement est annoncée, dans l’industrie tout particulièrement (+21 %). Avec des niveaux de rentabilité qui vont s’améliorer », prévoit le représentant de la Banque de France dans le Lot, qui souligne des conditions d’accompagnement bancaires plutôt favorables : « Une partie des crédits à court terme octroyés n’ont pas été consommés mais se traduisent par une augmentation des dépôts sur les comptes des entreprises. Ainsi, leurs trésoreries ont gagné en souplesse pour aborder l’avenir ».

Au rang des PGE, prêts garantis par l’Etat, 1 800 entreprises lotoises en ont bénéficié pour 216 millions d’euros. Dans 88 % des cas, il s’agit de TPE de moins de 10 salariés principalement dans le commerce et l’hôtellerie-restauration.

« En résumé, nous avons des entreprises précautionneuses, qui ont géré la baisse de leur activité avec les dispositifs d’aides en place. À la fin du premier confinement, il y a eu une dynamique forte sur les crédits d’investissement qui continuent d’augmenter de 5,3 % en tendance annuelle ».

Autre constat étonnant : les dossiers d’impayés tendent à diminuer dans le Lot ; et les défaillances d’entreprise ont même chuté de 50 % entre 2019 et 2020.

Reste une variable des plus intéressantes : l’épargne ! Avec une hausse de + 300 millions des dépôts à vue des particuliers lotois en un an… leur épargne s’établit à plus de 4 milliards d’euros, ce que Fabrice Mengal qualifie de « somme colossale ». L’avenir dira comment cette épargne des ménages sera réinvestie dans l’économie française.

Laetitia Bertoni La Dépêche