Les entreprises du Lot tiennent bon face à la crise

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L’activité touristique domine actuellement dans le Lot, mais dans quelques semaines, les entreprises et industries feront leur rentrée, avec l’espoir d’un redémarrage, à condition que la Covid ne vienne pas grever leurs projections de reprise. Rencontre avec Jean Hugon, président de la CCi du Lot.

Comment se porte l’économie lotoise ?

Pour ce qui est des commerces, même si juin et juillet ont été globalement bons, il manque du chiffre d’affaires. Les aides ont bien amorti la situation. On est suspendu à ce qui va se passer. L’heure des comptes se fera en fin d’année.

Les contrats économiques sont repartis, le plan de relance de l’Etat accompagne bien les investissements de nos industries. Mais malgré la reprise, nous n’avons pas retrouvé le niveau d’activité d’avant. Cela reste compliqué pour le bâtiment dans le secteur public.

Parallèlement, on assiste à une hausse des coûts des matières premières, des difficultés d’approvisionnement, et à une pénurie de main-d’œuvre qui compliquent la donne. Tout comme le virus présent qui impacte le fonctionnement des entreprises qui doivent gérer les absences des salariés positifs au virus ou cas contacts. Et la météo qui pénalise le tourisme.

Constatez-vous des défaillances d’entreprises dans le Lot ?

Pas spécifiquement. La CCI est en lien régulier avec la Banque de France. Nous avons aussi mis en place un CIP, centre d’information sur la prévention des difficultés des entreprises. Les chiffres à ce jour ne sont pas alarmants.

Par contre, nous avons enregistré une hausse des adhérents à la CCI. C’est un indicateur comme la légère augmentation des projets au sein de deux associations Initiatives Lot (pour la transmission d’activité) et Rev’Lot avec Cauvaldor.

Il y a eu beaucoup de cafés et de restaurants repris aussi, c’est courageux compte tenu de la situation.

Avez-vous des inquiétudes pour la rentrée ?

La hausse des matières premières diminue la marge à un moment où les entreprises sont déjà fragilisées. L’acier par exemple a augmenté de 100%.

Nous avons également des difficultés d’approvisionnement avec des composants venus de Chine et d’autres produits. Il faut que la France regagne en autonomie industrielle. Car pire que la hausse des marges, ce serait de ne pas pouvoir fabriquer et produire.

Enfin, les mouvements sociaux à répétition, le samedi à Cahors et à Figeac ont des conséquences sur la fréquentation du centre-ville et l’activité des commerçants. J’ai alerté le préfet du Lot à ce propos.

Les aides de l’Etat, des régions et des collectivités ont-elles été suffisantes ?

Les dispositifs mis en place : activité partielle, fonds local, Pass Occitanie, etc., sans oublier le PGE, ont été efficaces. Mais il faut rembourser ces prêts garantis par l’Etat.

Cependant, la morosité et l’incertitude faussent l’appréciation objective de la situation économique.

Laetitia Bertoni ladepeche.fr