Les européens continuent l’œuvre « Fenêtres sur le paysage » sur le chemin de Compostelle
Photo: Super Cayrou de Gréalou
En visite trois jours dans le Figeacois en plein milieu du mois de novembre, une délégation européenne composée d’une quinzaine d’acteurs culturels espagnols et portugais n’est pas vraiment venue faire du tourisme. Ce groupe de professionnels a répondu à l’invitation de l’association capdenacoise Derrière le Hublot et de l’Agence des chemins de Compostelle qui ont à cœur de faire partager le succès de l’aventure artistique « Fenêtres sur le paysage » née en 2018 dans le Lot. Avec une étape au Super Cayrou de Gréalou puis à la citerne-lit stationnée au bord du lac de Guirande à Felzins, les visiteurs, visiblement conquis, ont pu découvrir mardi deux des quatre œuvres d’art – refuges déjà réalisées sur le GR 65 grâce à ce projet original bâti sur le territoire. Leur périple s’est poursuivi dans l’Aveyron par une visite du Refuge à Golinhac et de la création baptisée « Vivre seule » à Livinhac-le-Haut. Des temps d’échanges et de travail ont enfin ponctué ce séjour conçu comme une opération séduction. « Depuis le début, on se dit que la dimension de ce projet est à l’échelle européenne. Il faut maintenant aller au bout… » espère Fred Sancère. Le directeur de Derrière le Hublot mise avec envie sur un développement du concept de « Fenêtres sur le paysage » de l’autre côté des Pyrénées. Déjà les partenariats ont fleuri le long du chemin d’est en ouest, de Genève au Pays basque. Reste à franchir les montagnes pour voir pousser d’autres œuvres d’art – refuges jusqu’à Saint-Jacques de Compostelle. L’idée fait son chemin, la démarche séduit et le résultat sur le terrain semble faire l’unanimité. Les acteurs culturels espagnols et portugais qui ont fait le déplacement n’ont en effet pas caché leur enthousiasme en découvrant les premières installations lotoises.
Javier Peña et Cristina Algama du festival international d’architecture et de design Concentrico, à Logroño, ont été conquis. « J’espère qu’on va pouvoir créer des passerelles. Notre festival est plutôt une plateforme d’expérimentation. S’inspirer de la manière dont les refuges ont été construits, c’est pour nous super intéressant » a confié Cristina Algama, architecte, particulièrement admirative du travail et du savoir-faire partagés à Gréalou par l’artisan Vincent Caussanel, qui a construit le Super Cayrou en pierres sèches à Gréalou. Pour Maria de Fatima Lambert représentant l’école supérieure d’éducation polytechnique de Porto, le charme a également opéré. « Je connaissais le projet grâce à une conférence suivie sur Zoom. Maintenant que j’ai eu la chance de pouvoir voyager jusqu’ici, c’est tout à fait incroyable. Il y a des connexions parfaites entre les typologies du patrimoine. Tout est dans un équilibre parfait. Le concept de refuge qui est ancestral nous amène ailleurs. Cette question est tout à fait émouvante pour moi ». À ses côtés, João Ribeiro da Silva de la direction régionale de la culture du Nord du Portugal a partagé cet intérêt. « J’ai aussi connu le projet virtuellement. On est en train de savoir si on peut participer. On a déjà quelques interventions ponctuelles, le concept d’œuvre et de refuge nous intéresse. C’est aussi la possibilité de participer à un projet international ».
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