Les Faucheurs volontaires seront convoqués à Dijon
Rémy Pesant était convoqué à la gendarmerie de Figeac, hier à 14 h 30. Le collectif des Faucheurs volontaires et leurs sympathisants, soit une trentaine de personnes, s’étaient rassemblés pour soutenir Rémy dans cette lutte contre les OGM (Lire notre interview du 9 février).
À l’issue de 3/4 d’heure d’audition, Rémy Pesant est sorti : «A toutes les questions, j’ai dit je n’ai rien à déclarer. J’ai refusé qu’ils prennent ma photo, relèvent mes empreintes et prélèvent mon ADN, je ne suis pas un délinquant sexuel, un pédophile».
Quant à Jérôme d’Issepts qui a demandé à être lui aussi entendu, pour les mêmes faits : l’arrachage de culture de soja OGM, à Dijon, en novembre dernier, il sera convoqué à la brigade de Livernon prochainement. «Sur les 70 faucheurs volontaires, la moitié déjà a dû se présenter à la gendarmerie. La suite : nous serons convoqués par le Procureur de Dijon. J’espère que vous viendrez nous soutenir», lançait Rémy à ses camarades.
Un processus que cet autre Faucheur lotois qui a quitté la Touraine pour les bords du Lot connaît bien. «J’ai fait de la garde à vue et j’ai été condamné comme trente autres faucheurs à des amendes, et même de la prison avec sursis pour certains, pour l’arrachage d’un champ OGM en 2006, dans le Loiret. Nous sommes des lanceurs d’alerte, des fouineurs, des empêcheurs de tourner en rond, pas des délinquants. On est gênant, donc on prend des coups. Les OGM c’est un long combat, une lutte commencée en 2003 avec José Bové et aujourd’hui on en mange toujours, à cause des importations notamment».
Ce sont aussi des lanceurs d’alerte, et ils ont raison car avec les ogm et toutes les pollutions, ils nous foutent en l’air notre seule maison « la Terre ».
Les faucheurs sont des héros du XXIè siècle et
on les opprime à l’aide de lois dictées par la finance.
Les Faucheurs Volontaires, appuyés par des militants de la Confédération Paysanne, entre autres, ont conduit, samedi matin 10 juin, une opération d’étiquetage anti-OGM dans deux grandes surfaces du centre-ville de Figeac.
Depuis 2012, il existe en France un étiquetage volontaire «Sans OGM» que les producteurs ou les sociétés de transformation des viandes peuvent utiliser librement sur leurs produits. Pour les Faucheurs Volontaires qui se positionnent comme lanceurs d’alerte : «Ces actions relèvent de la prévention. Un étiquetage obligatoire de tous les produits issus ou dérivés de l’agriculture «OGM» s’impose aujourd’hui sans délai… On retrouve ces OGM dans nos assiettes ! Faut-il encore rappeler que 70 % du soja servant de complément alimentaire au bétail français est transgénique. Une culture sur laquelle des produits chimiques tel que le glyphosate sont épandus», disent ceux qui appellent à une agriculture respectueuse de l’environnement, de la biodiversité et d’une alimentation saine pour les animaux et l’homme.
Dix faucheurs volontaires qui devaient comparaître ce vendredi avaient rendu impropres à la vente plusieurs bidons d’herbicides à base de glyphosate. Ils ont refusé la médiation judiciaire afin d’obtenir un procès public, l’occasion pour eux de faire le procès des désherbants.
Finalement, leur procès a été reporté au mois d’août prochain. Ce qui n’a pas empêché leurs soutiens de faire la fête…