Les futures communautés de commune. Quel territoire?
La future carte de l’intercommunalité du Lot a bien du mal à se dessiner. Hier les élus de la commission départementale de la coopération intercommunale (CDCI) se sont réunis sous la présidence de la préfète pour se prononcer sur de nouveaux amendements. Un drôle de scénario a commencé à s’écrire.
Six amendements en deux heures de réunion. Les 40 élus lotois siégeant à la CDCI n’ont pas chômé hier matin, à l’occasion de la 3e séance de travail consacrée au redécoupage du territoire et présidée par la préfète du Lot, Catherine Ferrier. Après un débat tendu le 16 février dernier, certaines motions sont passées cette fois comme une lettre à la poste. L’amendement défendu par Serge Bladinières pour le maintien de la communauté de communes de la Vallée du Lot en l’état a quasiment bénéficié de l’unanimité des votes, moins deux voix. Rejetée il y a un mois, la proposition représentée avec force par André Bargues concernant le périmètre actuel de la communauté Cazals-Salviac a, elle aussi, reçu une large adhésion (33 votes pour, 6 contre et 1 abstention).
Puis ce fut le tour d’Aurélien Pradié de prendre la parole pour défendre — «sans illusion» — une certaine vision du cœur du département. «Depuis la dernière CDCI, nous avons pris le temps de la discussion avec une volonté de corriger, de faire un rassemblement du causse central allant de Gramat à Labastide-Murat. La volonté d’une intercommunalité qui ait une identité», a insisté l’élu qui a enchaîné avec une seconde proposition, «une version minimale» permettant de maintenir à 5 000 habitants la communauté de Labastide-Murat existante. Sans surprise, ces deux amendements ont été rejetés.
Enfin le dernier morceau, et non des moindres, a concerné le nord du Lot. Face-à-face autour de la table, Francis Ayroles pour Cère et Dordogne avant Gilles Liébus pour Cauvaldor ont soutenu des scénarios bien différents. Partisan d’un amendement «Andros», Francis Ayroles a mis en avant le développement économique partagé avec le sud de la Corrèze, qui s’est d’ailleurs prononcé en faveur de ce rapprochement. Mais une nouvelle fois, la CDCI du Lot n’a pas adhéré (29 non, 9 oui et 2 abstentions). Les élus lotois ont préféré suivre Gilles Liébus qui a fait une suggestion inattendue (lire ci-contre). Quid de Souceyrac et du Haut-Ségala ? «L’État va devoir trancher», a conclu la préfète pour qui «le scénario du déséquilibre se profile avec des très petits, des petits et des très grands». Loin de sa proposition originelle de 5 grandes intercommunalités.
Martin Malvy
«Je n’ai rien dit depuis le début. Je suis en désaccord sur la manière dont le débat a été engagé», a expliqué Martin Malvy regrettant que l’organisation du Lot ne se soit pas appuyée sur Gramat et Labastide-Murat pour une communauté du causse central. Puis dénonçant «l’OPA gênante» de la CDCI de la Corrèze avec Cère et Dordogne, il a défendu l’amendement Liébus qui a «l’avantage de relancer le débat de manière plus saine». Enfin il s’est interrogé sur «le problème majeur» du fonds de péréquation (FPIC) dont bénéficient — mais jusqu’à quand — certaines communautés.
Le projet de périmètre du Préfet intègrera automatiquement les modifications adoptées par la CDCI à la majorité des deux tiers de ses membres. L’arrêté définitif devra être pris au plus tard en décembre 2016.
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