Les laboratoires sont débordés par les demandes de tests
Les vacances estivales ont fait grimper en flèche le nombre de prélèvements. Une tendance qui pourrait amoindrir de façon considérable les stocks de matériel.
Dans le laboratoire d’analyses médicalesBio3 de Cahors, c’est l’effervescence. « On est épuisés », confie une infirmière. « Tout le monde vient se faire tester, sans raison particulière ». Depuis le début des vacances scolaires, les demandes de tests PCR (par voie nasale), qui détectent la présence de la Covid-19, se multiplient.
Dans les laboratoires Bio3 de Cahors, Gourdon et Souillac, 42 tests sont faits chaque jour en moyenne dont une quinzaine dans les locaux de Cahors. Un chiffre qui a doublé depuis le déconfinement.
À l’hôpital de Cahors aussi, on peut se faire tester. 64 tests PCR ont été réalisés la semaine du 13 juillet. « Les personnes anticipent les déplacements qu’ils vont être amenés à faire pendant la période estivale. Surtout s’ils partent voir des proches âgés, fragiles ou s’appètent à prendre l’avion pour voyager à l’étranger », explique Clément Gaubert, pour la direction de l’établissement. En revanche, les nouvelles mesures gouvernementales rendant obligatoire le port du masque dans les lieux publics clos n’ont eu « aucun impact » sur le nombre de tests selon lui.
Si très peu de patients étrangers passent par le laboratoire Bio3 ou par celui de l’hôpital, en revanche les touristes français sont légion. Il y a ceux qui viennent avant de prendre l’avion ou le bateau, ceux qui doivent entrer à l’hôpital ou dans des institutions médicalisées ou ceux qui craignent simplement le virus. Pourtant les résultats n’ont rien d’alarmant pour l’heure.
« Pendant ces 15 derniers jours, nous n’avons eu qu’un seul test positif sur 400. Le nombre de prélèvements devient très lourd pour notre équipe », précise le biologiste de Bio3 Nicolas Pujol qui craint une rupture de stock du matériel. « Tous les laboratoires subissent comme nous. On risque de manquer d’écouvillons. Désormais, on entre dans une bataille de temps pour récupérer du matériel ». Avec le dépistage possible sans ordonnance désormais, la situation ne devrait guère s’améliorer.
Des tests sans ordonnance
Jusqu’à présent, pour se faire dépister il fallait impérativement une ordonnance d’un médecin, sauf à avoir été contacté directement par l’Assurance Maladie dans le cadre du suivi des cas contacts Covid.
Depuis quelques jours la donne a changé et l’ordonnance n’est plus nécessaire. « Nous n’étions pas à saturation des capacités de dépistage. Mais ce changement va imposer un réajustement des laboratoires avec qui nous sommes en lien pour évaluer la situation », intervenait Julie Senger, déléguée départementale de l’ARS du Lot. Pour l’Agence régionale de santé, il va être primordial d’arriver à maintenir une réponse adaptée pour permettre que l’offre et la demande s’ajustent et ainsi « être au plus près des objectifs de prévention que propose cette nouvelle mesure de dépistage ». Car, reconnaît l’ARS: « Plus on dépiste, plus on identifiera rapidement les cas positifs et plus on sera réactif pour endiguer la propagation du virus ».
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