Les maires normands s’expriment, E.Macron les écoute
Les maires normands ont fait part de leurs inquiétudes et de leurs propositions au chef de l’État ce mardi à Grand Bourgtheroulde ce mardi 15 janvier. La réunion a eu lieu pour le lancement du Grand débat et de la « tournée des maires ». Manque de services publics et de transports en commun, sentiment de « mépris » : autant de thèmes très présents dans les interventions des élus.
« L’objectif c’est de vous entendre ». Arrivé ce mardi 15 janvier vers 15 h 30 dans le gymnase de Grand Bourgtheroulde où l’attendaient plusieurs centaines de maires, Emmanuel Macron a parlé quelques minutes avant de laisser le micro aux élus venus de toute la Normandie pour le lancement du Grand débat national et de la tournée des maires de France.
Des services publics de plus en plus éloignés
Bureaux de poste, écoles, hôpitaux… Les services publics diminuent en zone rurale, ce qui provoque l’inquiétude des maires.
Anne-Marie Cousin, édile de Torigni-sur-Vire dans la Manche cite des extraits de doléances reçues dans sa commune. Elle évoque les déserts médicaux et liste trois propositions : « Augmenter le numerus clausus, obliger un médecin qui sort d’études d’exercer dans un territoire rural les trois premières années, soutenir les jeunes retraités généralistes qui acceptent d’exercer un jour ou deux par semaine, mais pour qui ça coûte tellement cher fiscalement que ça les décourage », détaille celle qui est aussi présidente de l’Association des maires de la Manche.
Le maire PCF de Brionne dans l’Eure, Valéry Beuriot évoque l’avenir de l’hôpital de Bernay, dont la maternité est menacée de fermeture. « Ne pensez-vous pas que l’annonce définitive du maintien de cette maternité pourrait être un signal fort envoyé à la France rurale ? » demande l’élu au chef de l’État. « On peut tout aborder mais là il est trop long, il s’éparpille. On ne va pas tous parler de notre maternité » réagissent des élus de Seine-Maritime.
Un sentiment de « mépris » de la part de l’État
De nombreuses interventions se portent aussi sur la revalorisation du rapport entre les maires et l’État. « On avait l’impression d’être malmenés en tant qu’élus », lâche une élue du Vexin sous les applaudissements.
« Qu’est ce qu’on attend de nous dans ce débat ? » demande Jean-Paul Legendre, président de l’Union des maires et élus de l’Eure. « À force d’économies, nous ne pouvons plus aller au-devant de nos citoyens démunis. »
« Le lien avec les élus nationaux est complètement rompu mais comment s’en étonner quand les élus nationaux ne font pas confiance aux élus locaux ? » rajoute Joël Bruneau, le maire de Caen.
Sophie de Gibon, maire de la petite commune de Canteloup dans le Calvados, évoque le hashtag « Balance ton maire », créé sur Twitter pour dénoncer les élus qui ont augmenté la taxe d’habitation pour répondre à la baisse des dotations de l’État. Elle confie à Emmanuel Macron le sentiment de « mépris » que perçoivent les maires de la part de l’État. « Nous sommes des élus responsables » assène-t-elle. « Laissez-nous travailler et écoutez-nous, un peu de bon sens. »
Petites phrases
Joël Bruneau, maire LR de Caen, a profité de son temps de parole pour tacler Sébastien Lecornu, transfuge du parti à LREM et animateur du Grand débat. « Des élus prennent des responsabilités, d’autres vont les chercher n’est-ce pas Sébastien ? »
Sur un ton plus léger, le maire de Saint-Philbert sur Risle en Seine-Maritime, Francis Courel a provoqué les éclats de rire de l’assemblée réunie depuis plus de deux heures, en suggérant au Président… De nourrir son chien avec des croquettes produites par une usine de sa commune.
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