Les « Premiers de cordée » de l’économie lotoise
1- Le Lot teste et innove
Département rural certes, le Lot n’en est pas pour autant figé. Cette année qui s’achève est l’occasion de faire le tour d’horizon des activités mises en lumière en 2019 qu’elles soient artisanales ou industrielles, connues ou plus confidentielles…
On retiendra aussi deux initiatives inédites et innovantes, celles du Grand Figeac et de ses partenaires qui ont décidé de consolider leur besoin de recrutement en démarchant des familles en quête d’emploi installées dans le Grand Est de la France. Cette expérimentation a permis d’accueillir de premiers candidats.
Moins abouti, mais tout aussi inattendu, le projet de Cauvaldor a lui aussi créé la surprise en 2019, avec la perspective d’une Cité de la mode et des arts créatifs. /Photo DDM-Illustration – Entreprise Pivaudran à Souillac, spécialiste du packaging de luxe.
2- L’avenir de la Maec
Après d’importantes turbulences au 1er semestre 2019, ayant conduit le Groupe Cahors-Maec sur les bancs du tribunal de commerce de Marseille, la seconde moitié de l’année a vu l’horizon s’éclaircir. Grégoire Libert, président de la holding Epsys, a pris les cartes en main pour redresser l’entreprise cadurcienne.
Le nouveau dirigeant ne cache pas son ambition de faire du Groupe Cahors le leader français de son secteur d’activité, les réseaux de distribution de l’électricité moyenne et basse tension, publique et privée, depuis le poste de transformation jusqu’à la distribution de l’électricité dans l’habitat. Il mise aussi désormais sur les énergies renouvelables, porteur d’avenir pour le groupe.
3- Figeac Aéro a célébré ses 30 ans
Fringante trentenaire, la société Figeac Aéro fondée et toujours dirigée par Jean-Claude Maillard a célébré son anniversaire un peu en avance et en grande pompe le 28 mars 2019 avec la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie, Agnès Pannier-Runacher venue inaugurer l’Usine du futur. « C’est l’atelier le plus moderne au monde dans le domaine du carter métaux durs du moteur d’avion diamètre 1 500/2 500 » annoncé alors Jean-Claude Maillard qui a investi près de 40 millions d’euros dans ce bâtiment de 7 500 m2. Un pari rendu possible grâce au contrat de 500 millions d’euros décroché auprès du groupe Safran Aircraft Engines. « On a commencé il y a 30 ans avec 120 000 francs […] On n’avait qu’un truc : la volonté, l’envie. Je suis heureux car 30 ans après l’envie est toujours là » a assuré Jean-Claude Maillard.
4- L’art de la porcelaine
Virebent est une manufacture de référence auprès des plus grandes maisons. Sa vingtaine de salariés excelle dans l’art de la céramique et de la porcelaine fine rehaussée de métaux précieux.
Installée à Puy-l’Évêque, où elle produit ses collections, l’entreprise s’est envolée en fin d’année pour New-York et sa non moins célèbre 5e Avenue, à Manhattan. Elle y a exposé plusieurs de ses créations.
Le groupe La dépêche du Midi et la CCI du Lot lui ont décerné le Septuors « coup de cœur » 2019.
5-Thiot, leader de la physique des chocs
L’entreprise Thiot Ingenieries est un des leaders mondiaux dans la fabrication de canons à gaz, et le premier laboratoire privé de physique des chocs d’Europe. Elle conçoit également des machines de test pour les centres de recherches du monde entier et les industries aéronautiques, spatiales et de défense. En 2019, forte d’un effectif de 40 personnes, dont la moitié d’ingénieurs et de chercheurs, Thiot Ingenieries’est agrandi sur son site de Puybrun, en réalisant un bâtiment à la pointe de l’innovation architecturale qui aura nécessité 15 mois de travaux.
6- L’atout économique du Grand Cahors
La zone d’activité du Grand Cahors, à Cahors-Sud, n’en finit plus de grandir. En cette année 2019, elle est ainsi devenue l’une des plus grandes zones économiques d’Occitanie et entend ainsi conforter l’attractivité du bassin lotois. Ce sont ainsi 30 ha supplémentaires qui ont été mis à disposition par l’agglomération, au pied de l’aérodrome et à l’entrée de l’A20. le tout desservi par une nouvelle route. Une extension qui représente 6,7 millions d’euros et qui porte à 500 ha la superficie de cette zone d’activité, dont 107 ha viabilisés.
7- 850 salariés pour Lot aide à domicile
Avec 850 salariés, Lot Aide à Domicile est la première entreprise publique en France dans le domaine des services à la personne. Elle a lancé en 2019 une nouvelle opération de recrutement pour 50 postes en CDI et à temps plein à pourvoir sur tout le Lot.
8-Ratier parie sur l’excellence
En mars, la direction de Ratier Figeac et son actionnaire américain Collins Aerospace ont profité de la visite de la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Économie, Agnès Pannier-Runacher, pour annoncer l’extension du site figeacois et la création d’un centre d’excellence dédié aux hélices. Un projet ambitieux qui permet au fleuron industriel lotois de rapprocher la conception et l’innovation au plus près de la production.
9-Un labo d’huiles essentielles à Souillac
Les projets fleurissent dans le Lot, et du côté de Cauvaldor, en cette année 2019, c’est une filière de production de la lavande qui renaît en Quercy.
Pour accompagner cette démarche, Pierre Franchomme, expert en aromathérapie, et François Daubet, ingénieur passionné par les huiles essentielles, ont décidé d’établir un laboratoire, à Souillac, à deux pas du giratoire de l’Atrium.
Un choix qui n’est pas anodin, puisque le laboratoire Pierre Franchomme, spécialisé dans le secteur des médecines naturelles et de la cosmétologie à base d’huiles essentielles s’intéresse de près au projet de la cité de la mode et du luxe porté par la communauté de communes.
L’acquisition du bâtiment, les travaux de réhabilitation pour créer ce laboratoire et l’achat de matériel de production représentent un investissement de 560 000 €.
10- Acoustique Vallée a son lauréat
L’entreprise Archean DM a remporté le concours Cahors acoustique Vallée organisé par la CCI du Lot, en lien avec l’école d’audioprothèse de Cahors. Ils ambitionnent de développer des correcteurs auditifs, en installant à Cahors Sud une unité de fabrication. En lauréate de cet appel à projet innovant, la société a reçu une aide de 175 000 € et pourra bénéficier d’un accompagnement économique.
Pradel à Gourdon
À la tête de l’entreprise Pradel, à Gourdon, Marie-Françoise Pradel a su faire prospérer sa société, a recruté et ne cesse de relever avec succès des nouveaux défis économiques.
L’entreprise Pradel est spécialisée dans la production de pièces mécaniques de précision pour l’aéronautique, la Défense nationale. La très haute pression est également l’un des champs d’activité de sa société.
Lorsqu’elle évoque sa réussite, Marie-Françoise Pradel s’attarde sur l’influence de ses parents. «Mon père a quitté l’agriculture à 17 ans pour apprendre et exercer le métier de tourneur sur métaux. En 1953, il crée une entreprise artisanale d’usinage de pièces mécaniques à Gourdon. Ma mère, secrétaire comptable, a exercé ce métier dans une entreprise cadurcienne avant de rejoindre l’entreprise de mon père», résume-t-elle. Marie-Françoise Pradel a été admise au concours d’entrée de l’école nationale d’ingénieurs de Tarbes. «À cette époque, les écoles d’ingénieurs commençaient à s’ouvrir aux femmes. Seule fille de la promotion, j’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur de fabrication mécanique en 1980», explique la future médaillée. Elle a connu sa première expérience professionnelle chez Ratier Figeac en 1980 où elle a été formée aux logiciels et aux méthodologies de la programmation des machines outils à commande numérique.
L’embauche : un objectif majeur
Marie-Françoise Pradel enchaîne ensuite en 1981par la création à Gourdon d’un bureau d’études d’industrialisation de pièces mécaniques. Puis en janvier 1993, suite au départ à la retraite de son père, elle reprend l’entreprise Pradel.
L’exportation représente aujourd’hui 40 % du chiffre d’affaires de cette société. Ses objectifs : développer de nouvelles compétences et réaliser des embauches : huit des quinze personnes présentes dans l’entreprise ont été embauchées ces trois dernières années. Mais aussi investir dans l’outil de production et mettre en œuvre des technologies innovantes. Impliquée dans la vie locale, candidate aux élections régionales en 2016 «en tant que membre de la société civile pour mettre en valeur les TPE et PME lotoises et témoigner de la performance des territoires ruraux dans la lutte contre le chômage et l’exclusion sociale» cette membre de la Mecanic Vallée depuis presque vingt ans veut créer une synergie interentreprises. Elle désire «développer la compétitivité».
Agir pour la place des femmes
Marie-Françoise Pradel porte un regard très lucide et positif sur sa mission. «Le métier que nous exerçons est exigeant et demande compétence, rigueur et sens des responsabilités. J’ai réussi à transformer l’entreprise d’un modèle artisanal vers un modèle industriel grâce à l’investissement et au travail des collaborateurs avec lesquels je partage ce projet». D’un point de vue plus personnel, elle déclare vouloir «continuer d’agir pour améliorer la place des femmes dans la société, pour que l’égalité des chances ne soit plus de vains mots et que l’égalité des salaires ne soit plus une utopie».
L’UIMM Occitanie ouvre son 4e centre à Cambes
Le 4e centre de formation de l’industrie de la région est sur le point d’ouvrir officiellement ses portes à Cambes, près de Figeac. Ce centre, rattaché à l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), proposera deux formations en apprentissage d’une durée d’un an. Il s’agit de deux filières existantes, qui ont été relocalisées sur le site : un CAP Aéronautique option Structures, qui forme des ajusteurs monteurs de cellules aéronefs, et un Bac pro Technicien d’usinage.
100% d’insertion professionnelle
Les apprentis bénéficieront de 2000 m2 de locaux flambant neufs et d’un important parc de machines en usinage, choisies en concertation avec les entreprises du secteur, Ratier, Figeac Aéro…
Usine et territoire Les jeunes au cœur de la machine occitane
Par Sibylle Vincendon, envoyée spéciale à Figeac et Marc Chaumeil, photo Libération 24 novembre 2019 à 17:31
Malgré une image souvent négative, l’industrie en pleine ascension veut séduire. A Figeac, dans la Mecanic Vallée spécialisée notamment en aéronautique, les besoins sont nombreux et les entreprises se renouvellent pour attirer les jeunes diplômés.
Léa Leblond, 18 ans, élève de l’IUT de Figeac (Lot) en filière «génie mécanique et productique» (GMP), raconte : «Quand j’ai dit à ma mère que je voulais travailler dans l’industrie, elle m’a fait les gros yeux.» On voit bien la scène : ma fille à l’usine ? «Je l’ai rassurée en disant que, quoi qu’il arrive, j’aurais toujours du travail.»
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