Les problèmes du vieillissement dans le Lot
.L’hôtel du Département à Regourd ouvrira grand ses portes à la ministre chargée de l’Autonomie, ce jeudi matin. Pour la collectivité départementale dont la prise en charge des personnes âgées est la compétence majeure, la visite de Brigitte Bourguignon devrait être l’occasion pour Serge Rigal son président d’alerter l’Etat sur les difficultés actuelles et celles à venir dans l’accompagnement du vieillissement. Il répond aux questions de La Dépêche du Midi.
Quelle place occupent les personnes âgées dans notre département ?
Aujourd’hui, elles représentent 32 % de la population lotoise. À l’horizon 2040, ce sera 43 %. Notre collectivité consacre un budget de 48,5 millions d’euros à nos aînés, en hausse chaque année. Cela prend en compte plusieurs actions et prestations sociales, comme l’allocation personnalisée d’autonomie APA au bénéfice de 6 594 personnes âgées.
Les départements interviennent également sur la gestion des maisons de retraite.
Nous avons 3 164 places en établissements (2/3 en Ehpad et 1/3 en résidence autonomie). Avec cette crise sanitaire, ces structures ont souffert plus encore du manque de personnels et de moyens. Elles fonctionnent avec un ratio de 0.6 personnel pour un résident, c’est largement en dessous de ce qu’il faudrait. Cela répond aux besoins d’un autre temps, et plus du tout à la situation actuelle où les personnes âgées sont particulièrement dépendantes et demandent un accompagnement quotidien.
Face au vieillissement d’une population toujours plus nombreuse, nous devrons recruter de plus en plus de personnel. Leurs missions vont également s’alourdir. Or, ces métiers ne sont pas assez reconnus, pas assez valorisés, et sous payés. Donc, peu attractifs, pour susciter des vocations. C’est un vrai enjeu d’avenir. De la même manière, il faudra pour recruter prendre en compte de façon sérieuse la question de la formation. Pour cela, l’Etat doit redéfinir clairement qui est le chef de file et les financements de nos missions. Car le vieillissement est un tout à prendre en compte.
Ce sont des points que vous souhaitez aborder avec la ministre ?
Ainsi que le dossier du maintien à domicile. Il faut savoir que certains de nos aînés n’ont pas les moyens d’aller en Ehpad et pas d’autres choix que de vieillir chez eux. Une autre raison est le manque de places en Ehpad, il en faudrait 80 de plus sur le sud du Lot. Et puis, il y a la question des aidants et des accompagnants à prendre en compte.
Lot Aide à domicile valorise ce maintien à domicile. Comment se porte-t-elle 10 ans après sa création ?
Cette SEM publique intervient auprès de 4 000 personnes âgées, pour 900 emplois. Notre objectif était d’aller partout sur notre territoire, en ville comme dans le plus petit hameau, pour proposer un service équitable à tous les Lotois, même si cela n’est pas rentable pour nous. Il aura fallu 5 ans pour obtenir cette équité de service, et 10 ans même pour ce qui est du portage de repas à domicile.
La ruralité complique l’équilibre financier de ces prestations, sans que personne ne vienne à notre rescousse pour compenser les pertes.
Le vieillissement n’est pas un problème en soit du moment où l’on est correctement entouré : aidants proches et soignants.
Je touche cette problématique du doigt depuis 1 an.
Mon père a été diagnostiqué « Alzheimer » tardivement et à ce jour, par manque de place dans des structures adaptées à cette pathologie (personnels suffisamment nombreux et formés, structure sécurisée, permettant la déambulation en sécurité,…), la seule solution a été de le sédater suffisamment pour qu’il ne représente pas de danger pour lui et les autres, et ne perturbe que modérément les lieux.
Cela est en cours de changement, mais que le temps fût long…
Nos amis des Ministères et des ARS n’ont plus qu’une vision comptable de la maladie: l’humanité à semble t-elle disparue dans ces niveaux de décisions. De beaux discours, mais dans la réalité, la même politique du chiffre.
Heureusement que les soignants, sur le terrain, au contact des gens, font leur possible pour garder cette humanité que le chronomètre et les chiffres ne cessent de leur enlever.
Les applaudir temporairement, cela s’entend, les reconnaître sur le long terme dans leurs métiers sur le long terme serait quand même une chose tout à fait normale.
Merci à eux, qui font parti des premiers de cordée, mais reste invisible.
Merci à eux, les premiers de cordée