les réfugiés de Figeac
.Les pétitions sont étalées sur le bureau de la Cimade, dans son local de l’avenue Pezet. En quinze jours, l’association a réuni 627 signatures qui vont être adressées, cette semaine, à Catherine Ferrier, préfète du Lot.
«Nous souhaitons l’interpeller sur la nécessité de permettre aux réfugiés du CAO, Centre d’accueil et d’orientation de Figeac, d’engager leurs démarches administratives de demande d’asile», explique Jean-Luc Morestin, tout en signalant que «sur la trentaine de personnes concernées, une seule d’origine soudanaise a pu obtenir ce statut, et que deux autres vont pouvoir déposer leur demande du fait qu’ils ne relèvent pas du Traité de Dublin.»
Ce dispositif européen prévoit en effet que ces démarches ne peuvent être engagées que dans le pays par lequel un réfugié est entré en Europe et où ont été enregistrées ses empreintes.
«Les premiers migrants sont arrivés en mai à Figeac. Cela fait plus de six mois qu’ils n’ont aucune perspective, qu’ils ne savent rien, qu’ils attendent. Le préfet du Tarn-et-Garonne a mis en œuvre la clause de souveraineté, permettant aux réfugiés des CAO de son département d’engager les démarches en faveur du statut de réfugié en France, malgré le Traité Dublin. Alors pourquoi pas dans le Lot ?» s’interrogent les représentants de la Cimade locale qui ont adressé en novembre un courrier à la préfecture.
«La préfète peut demander aux pays européens concernés s’ils souhaitent reprendre les migrants, ils ont six mois pour répondre. La procédure Dublin peut alors être levée», insiste la délégation de la Cimade qui se demande si de telles dispositions ont été engagées ou non par la représentante de l’État.
Si l’axe d’intervention prioritaire de l’association porte sur l’accompagnement et le soutien administratif des migrants, elle joue aussi un rôle d’information auprès des populations. Et au-delà, tous les bénévoles qui sont volontaires peuvent aider à l’apprentissage du français, à améliorer le quotidien, à être à l’écoute, etc.
«C’est terrible de découvrir leurs histoires, leurs vies, leurs parcours, lâche Anne Tanné. Quand on rentre chez soi le soir, ça nous tord encore les tripes.»
Munis d’un simple titre provisoire fourni par la préfecture, les migrants figeacois attendent. «Ils n’ont aucun moyen d’intégration. Ils souhaitent rester en France, mais ne peuvent pas travailler, n’ont pas d’assurance. C’est une situation angoissante et qui dure», reconnaît Jean-Marie Radel.
Tous s’accordent à dire que dans ce CAO, le CEEIIS de Cajarc conduit un travail formidable. «La Cimade est loin d’être la seule association à œuvrer aux côtés des migrants. Il y a une belle chaîne de solidarité pour ces jeunes hommes qui ont fui le Soudan, l’Erythrée ou l’Éthiopie. La population aussi semble tolérante, voire réceptive, la preuve : ces 627 signatures recueillies sur le terrain en quinze jours.»
La Cimade compte à Figeac une quinzaine de bénévoles et va engager avec cinq étudiants de l’IUT un projet tuteuré sur la solidarité. Dans les locaux de l’IUT, elle présente aussi une exposition «Juste solidaires» et participera à deux interventions auprès des jeunes.
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