Les réfugiés de Cahors s’expriment
Réfugiés à Cahors,ils sont remplis d’espoirs et bourrés d’envie de le dire dans leur langue ou la nôtre. Qu’importe. L’important c’est qu’ils le disent. Rencontre…
Quelques mots en anglais, quelques maux dans la voix. Des émotions. Des regards qui en disent long sur une vie chaotique rythmée par la guerre et l’effroi. Puis des yeux grands ouverts tournés vers un autre horizon, vers des espoirs portés par cette renaissance sur une nouvelle terre. C’est ainsi, c’est ici, à Cahors, en plein centre, comme ça presque par hasard, en plein air et au pied d’un mur, que le dialogue a pu s’instaurer avec ces cinq réfugiés pour briser un autre mur : celui du silence. Enfin.
Zia, Seyed, Ahmad Rashad et Abbas, tous Afghans, puis Jwanro, un Kurde irakien, sourient à la vie qui a pourtant salement piétiné leur dignité… sans l’anéantir.
Certains sont passés par la jungle de Calais, d’autres par un camp près de Dunkerque.
Mais tous, sans la moindre exception, ont emprunté des chemins où chacun de leurs pas pouvait être le dernier.
La guerre, les bombes, la fuite, ils n’en veulent plus. «Nous voulons continuer notre vie, travailler, faire du sport… Déjà ici, certains font du volley ou du football. Moi je cours. Ici à Cahors, nous sommes hébergés dans des appartements des quartiers de Terre-Rouge et Sainte-Valérie. Nous essayons d’apprendre le français. Il y a des cours pour nous dans les centres sociaux», résume Jwanro.
Sa spécialité, le commerce : «J’aimerais bien retravailler dans la vente».
Vers une paix durable
Les compagnons de Jwanro enchaînent : «Nous sommes en contact avec le centre d’accueil des demandeurs d’asile de Cahors (le Cada). C’est important dans notre situation», s’accordent-ils à dire.
Zia et Abbas ajoutent : «On ne peut rien prévoir dans nos vies pour l’instant tant que nous ne connaissons pas les décisions et les actions que mènera pour nous l’Ofpra (office français de protection des réfugiés et apatrides)».
Suspendus à des décisions administratives et politiques, les réfugiés s’accrochent à leurs rêves. Tous avaient des métiers hélas balayés par la guerre et la nécessité vitale d’abandonner leur pays, leur toit. Leur force, pour l’instant, c’est cette indéfinissable volonté qu’ils puisent on ne sait où pour retrouver une vie normale et une paix durable.
La force vive des énergies discrètes
Leur amitié, nourrie et consolidée par leurs galères communes, puis leur arrivée dans le Lot ont décuplé l’énergie de ces réfugiés en leur donnant la force d’échafauder des projets. Mais seuls, ils ne pourront rien.
À leurs côtés, des Lotois, pour l’instant très anonymes mais très investis, les aident à mieux vivre et à franchir le mur administratif qui se dresse désormais devant eux. Monique est l’une de ces bénévoles.
«J’aide les réfugiés comme je le peux à travers un petit collectif au Vigan», explique-t-elle. D’autres en font autant, sans structure, mais pas sans idées. Il y a Céline et les autres. Bref, des Lotois qui ont pris le temps de se pencher sur l’histoire des conflits au Moyen-Orient pour mieux comprendre les effets des drames humanitaires que certaines personnalités politiques enterrent sous la bannière de leur intérêt personnel.
Migrants: Comment Ahmed et les autres sont arrivés à Gourdon
Merci aux bénévoles !
Un lien vers de superbes photos prises à Paris il y a quelques jours:
http://positivr.fr/eric-coquelin-photos-migrants-pariscours-francais-benevole/