À Figeac, André Mellinger garde son fauteuil
Seule quadrangulaire du Lot, la ville de Figeac a focalisé l’attention dimanche soir. Les urnes ont parlé et la cité chère à Martin Malvy reste à gauche avec la victoire du maire sortant André Mellinger qui devance de 13 points Philippe Landrein. Autre fait marquant de ce suffrage, la liste LREM conduite par Pascal Renaud n’atteint pas les 11 % des voix et occupera un unique siège au conseil municipal.
Une belle victoire donc pour André Mellinger, malgré l’ombre de l’abstention à Figeac qui a battu un record avec un taux de 57.62 %. contre 45 % dans le département pour ce second tour.
Pas de revirement de situation à Puy-l’Évêque où le maire sortant Serge Guérin remporte la triangulaire, avec 57 voix d’avance. La fusion aura profité à Lalbenque aux listes minoritaires du premier tour qui passent ainsi devant Sébastien Nodari, soutenu par le maire sortant.
Autre fait intéressant de ces élections, le canton de Saint-Céré, voit à l’issue de ce 2e tour, 2 femmes tête de liste remporter les mairies de Mayrinhac-Lentour et Frayssinhes, ce qui porte à 5 le nombre de femmes potentiellement installées dans le fauteuil de maire.
La prime aux sortants, un seul maire écologiste autour de Toulouse
Après Fenouillet et Pibrac au premier tour, la droite, qui ne détenait déjà pas beaucoup de villes en Haute-Garonne, en perd quelques-unes de plus. Stéphane Mirc ne fera pas de quatrième mandat à Léguevin. Au coude à coude au premier tour, il a été nettement battu par le jeune centriste Etienne Cardeilhac-Pugens. Après bien des psychodrames (le maire sortant MoDem, Alain Chaléon, avait été désavoué par sa propre majorité), la gauche reprend Cugnaux, grâce à Albert Sanchez. Cet ingénieur, à la tête d’une liste citoyenne, l’emporte plus facilement que prévu.
Arnaud Lafon s’est arrêté au bout de trois mandats à Castanet-Tolosan. Son adjointe, Véronique Maumy, est très nettement battue par Xavier Normand, dans une triangulaire. Soutenu par toute la gauche, l’écologiste formé à la mairie de Grenoble franchit la barre des 50% et devance de plus de 19 points le jeune Thomas Berger (LREM). Ce sera le seul maire écologiste de l’agglomération, après l’échec de Pascal barbier au premier tour à Plaisance-du-Touch.
Les Verts pouvaient espérer faire coup double dans la ville voisine de Ramonville Saint-Agne, dans une triangulaire incertaine, marquée par la division à gauche. Ex-PS parti à Génération.s, Christophe Lubac va entamer un troisième mandat. Comme en 2014, il bénéficie de la prime au sortant et du vote utile à gauche. Il devance de 101 voix Sylvie Brot, à la tête d’une liste centriste et Henri Arévalo, l’un des pionniers de l’écologie autour de Toulouse. Confiant avant le scrutin, Henri Arévalo connaît un troisième échec de suite. Sa fusion avec Jean-Luc Palévody, adjoint de Lubac exclu du PS, n’a pas fonctionné. Il perd cinq points par rapport au total des deux listes au 1er tour.
Autre échec de fusion, à Frouzins, dans un combat fratricide entre deux adjoints à Alain Bertrand, maire socialiste depuis 1983.
Jérôme Laffon devance le conseiller départemental Antoine Bonilla. Françoise Siméon, maire divers gauche de Fonsorbes, prolonge son bail en franchissant la limite des 50%, devant deux autres listes de gauche. Karine Traval-Michelet fait à peine moins bien à Colomiers, où elle est réélue haut la main. Dans une autre triangulaire, Dominique Fouchier, élu en cours de mandat à Tournefeuille, a senti le vent de la défaite. Le conseiller départemental ne l’emporte que de 48 voix face à Dominique Soulié (LREM), dans un scrutin indécis : 44, 71% contre 44,14%… Serge Deuilhé, élu en 2016, est conforté, beaucoup plus nettement, à Saint-Lys.
André Trigano battu à 94 ans, JN Vigneau gagne Saint-Girons
L’incertitude qui régnait dans plusieurs communes de l’Ariège a entraîné un surcroît de mobilisation avec un taux de participation qui gagne six points par rapport au premier tour. Mais cela n’a pas suffi aux majorités en place à Pamiers et à Saint-Girons. Dans la plus grande ville d’Ariège, Frédérique Thiennot double son capital voix du 1er tour grâce à la fusion avec la liste de Xavier Fauré. Sa victoire apparaît comme un coup de tonnerre après 25 ans de règne sans partage d’André Trigano, qui connaît sa première défaite électorale à une élection municipale à l’âge de 94 ans. Mais le vieux lion n’entend pas rendre les armes aussi facilement et espère garder la présidence de la communauté de commune. Jean-Noël Vigneau sera au moins aussi bien placé pour ça dans le Couserans où l’ancien maire d’Eycheil souffle la mairie de Saint-Girons à ses anciens « amis » socialistes, avec l’appui des voix de droite. Thierry Tourné, héritier de François Murillo qui ne se représentait pas, a bien réduit l’écart grâce à des électeurs de Dominique Antras qui ont visiblement choisi de voter utile, mais pas assez pour garder la ville de Saint-Girons à sa famille politique. Le PS se consolera avec la passe de deux de Norbert Meler, vainqueur dès le 1er tour à Foix.
La prime aux sortants à Carcassonne et Narbonne
« Je craignais un essai casquette mais nous avons décroché la victoire avec le bonus offensif ». C’est par ces termes que le maire sortant de Carcassonne, Gérard Larrat (Divers droite), a annoncé sa victoire à ses proches sur le score sans appel de 47,6 % face à la candidate d’Unionde la Gauche, Tamara Rivel (37,35 %) et le candidat du rassemblement national, Edgar Montagné (15,38 %).
À Narbonne aussi, les électeurs ont choisi de renouveler le bail du maire sortant divers droite Didier Mouly élu avec 43,57 % des voix devant le candidat de gauche Nicolas Sainte-Cluque (34,43 %) à, l’écologiste Viviane Thivent (34,43 %) et le candidat du Rassemblement National, Jean-François Daraud (8,87 %).
Autre commune dans l’incertitude, Limoux. Mais là encore, les électeurs ont choisi de donner la prime au sortant puisque le nouveau maire, Pierre Durand, élu avec 57,67 % n’était autre que le premier adjoint du maire sortant. Il devance la liste de droite conduite par Pierre Bac (24,65 %) et le candidat du Rassemblement National, Julien Rancoule (17,63 %).
Rodez constant, du neuf à Saint-Affrique et Millau
Le maire sortant de Rodez, Christian Teyssèdre, n’était pas trop inquiet au soir du premier tour. Avec un peu plus de 46 % des voix, il abordait confiant la triangulaire contre Matthieu Lebrun (DVG) et Serge Julien (LR). Ce dimanche soir, il garde son siège avec 55,17 % des suffrages. Deux autres triangulaires intéressaient plus particulièrement les Aveyronnais à Saint-Affrique et Millau. Les deux maires sortants, Alain Fauconnier (PS) et Christophe Saint-Pierre (LR) avaient viré en tête le 15 mars, tous deux dans un mouchoir de poche. À Saint-Affrique, Alain Fauconnier n’est pas parvenu à consolider cette avance. Il est devancé de près de 200 voix par Sébastien David (LR). À Millau, c’est la liste divers gauche, emmenée par Emmanuel Gazel qui passe en tête devant celle du maire sortant Christophe Saint-Pierre avec 46 voix d’avance. Une victoire que met en doute ce dernier qui a annoncé son intention de déposer un recours contre ce résultat.
Alors qu’à Rodez, Christian Teyssèdre va pouvoir consolider le travail réalisé pendant deux mandats, Saint-Affrique passe à droite et Millau à gauche. À noter qu’au premier tour, Villefranche-de-Rouergue est aussi revenu à gauche avec la victoire du radical Sébastien Orcibal tandis que Decazeville reconduisait son maire DVD, François Marty.
Surprises et incroyable suspense dans le Gers
Dix voix : c’est avec cet écart minime que Francis Idrac garde son fauteuil de maire de L’Isle-Jourdain, mais son malheureux adversaire Eric Bizard laisse planer le doute d’un recours. Le scénario est encore plus cruel pour le maire de Mauvezin, Daniel Cabassy (PCF) battu d’une seule voix par Alain Baqué.
À Condom, on attendait la victoire d’une femme, mais la députée PS Gisèle Biémouret et la candidate de droite Cécile Laurent sont devancées par Jean-François Rousse (sans étiquette). En Lomagne, la gauche perd Lectoure, avec le large succès du conseiller départemental Xavier Ballenghien mais elle garde Fleurance, en portant à l’hôtel de Ville un nouveau visage, celui du conseiller régional Ronny Guardia-Mazzoleni, 38 ans. Vent de jeunesse aussi à Vic-Fezensac. Pour la première fois de son histoire, la cité taurine choisit une femme avec Barbara Neto, jeune cadre LR de 30 ans. Pas de surprise en revanche à Mirande. La capitale de l’Astarac a élu Patrick Fanton pour succéder au maire sortant Pierre Beaudran, largement battu.
À Villeneuve-sur-Lot, le retour de la droite
Près de 20 ans après la conquête de Villeneuve-sur-Lot par un certain Jérôme Cahuzac, la droite récupère la sous-préfecture de Lot-et-Garonne. De fort belle manière, puisque Guillaume Lepers totalise près de 50 % des suffrages au 2e tour et relègue le maire sortant en troisième position. Comme au 1er tour, Patrick Cassany (17,32 %) est devancé par la liste citoyenne de Thomas Bouyssonnie (25,04 %). Il a annoncé dans la foulée de sa défaite qu’il quittait la vie municipale. Il reste encore vice-président du conseil départemental.
En contrepartie, la gauche conquiert pour sa part l’autre sous-préfecture, à savoir Marmande où Joël Hocquelet l’emporte avec 54,61 % des voix devant Daniel Benquet (45,38 %). La « Marmandie » se renforce puisque la présidente du conseil départemental, Sophie Borderie, était en 4e place sur la liste de Joël Hocquelet. Entre Villeneuve et Marmande, la droite a pu mesurer toute la différence entre le rassemblement, d’une part, et la désunion, d’autre part. Quant à La République En Marche, elle était la grande absente de ce 2e tour.
Lourdes : la cité mariale se donne à Lavit
Gérard Trémège (LR) est réélu pour un quatrième mandat à Tarbes, avec 52,8 %. Il devance la liste d’union Mendez-Lagonelle 24, 2 % et la liste de gauche 23 %. Le scrutin est marqué par une très faible participation, 34,09 %. à Lourdes, Thierry Lavit a transformé l’essai du premier tour en l’emportant de plus de 1000 voix sur Sylvain Peretto qui conduisait une liste d’alliance avec trois autres têtes de liste du premier tour. à Bagnères, Claude Cazabat sort vainqueur d’une triangulaire incertaine où François Roux avait scellé une alliance surprenante avec l’écologiste Julien Robbé. Dans l’autre sous-préfecture, Argelés-Gazost, la triangulaire a tourné à l’avantage de Gaëlle Vallin (727 voix) devant le maire sortant Dominique Roux (463) et Mathieu Varis (237). À Ossun, le sortant Francis Bordenave sauve son écharpe de 10 voix face à Michel Hourné, candidat soutenu par les opposants à la porcherie industrielle. Clément Menet (60 %) l’emporte nettement à Vic contre Pascal Paul. Duel serré à Campan, où Gérard Ara, maire sortant, est battu de 24 voix par Alexandre Pujo-Menjouet.
Carmaux échappe au PS, Guiraud-Chaumeil réélue à Albi
Coup de tonnerre dans le ciel politique tarnais… Après 128 ans de gestion socialiste, Carmaux, la ville de Jean- Jaurès échappe au PS.
À la tête d’une liste d’union de la gauche Alain Espié, le maire sortant, avec 34,09 % des voix, perd face à Jean-Louis Bousquet (DVG) et sa liste Convergence citoyenne créditée de 49,04 % des suffrages. La défaite est sans appel. Il y a six ans déjà, Jean-Louis Bousquet avait failli renverser la table. Cela ne s’était joué qu’à une poignée de voix. « Nous voulons changer l’image de Carmaux, sortir du marasme qui existe depuis des années » a indiqué Jean-Louis Bousquet.
À Albi, Stéphanie Guiraud-Chaumeil, la maire sortante, confirme les résultats du premier tour en recueillant 49,95 % des voix devant Nathalie Ferrand-Lefranc (Collectif Vert Albi) 39,89 % des suffrages.
Patrice Gausserand (DVD) est largement réélu à Gaillac avec 52 % des suffrages. Il confirme l’écart creusé dès le premier tour. Graulhet reste à gauche avec Blaise Aznar (Union de la gauche) successeur désigné de Claude Fita qui ne se représentait pas.
Le RN prend Moissac, Brigitte Barèges garde Montauban
Le second tour des municipales n’a pas réservé de grandes surprises dans le Tarn-et-Garonne.
Les trois plus grandes villes étaient en course. Mais les enjeux n’ont, comme ailleurs, pas passionné les foules avec une très faible participation globale.
La sensation vient de Moissac où le jeune Romain Lopez est devenu avec plus de 62 % le premier maire RN de l’ancienne région Midi-Pyrénées. Une élection largement amorcée lors du premier tour et confirmée hier face à la divers gauche, Estelle Hemmami. La participation est en hausse de 10 % par rapport au premier tour.
À Montauban, Brigitte Barèges (LR) rempile pour un quatrième mandat. Mais le socialiste Arnaud Hilion (PS), dont c’était la première campagne, a bien résisté avec une liste unissant la gauche et les écologistes.
La commune de Castelsarrasin reste dans les mains du maire centriste Jean-Philippe Bésiers (51,9 %) qui profite d’une triangulaire pour sauver son mandat. La fusion des deux listes concurrentes aurait probablement changé la donne.
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