les soignants indignés par l’abondance de masques annoncée par la grande distribution
Les Ordres des professions de santé se sont offusqués dans un texte cinglant du nombre « sidérant » de masques annoncés à la vente par la grande distribution, quand ils ont cruellement manqué aux soignants et aux patients les plus fragiles, réclamant des comptes à ces enseignes dans un communiqué commun.
« Toute guerre a ses profiteurs. C’est malheureusement une loi intangible de nos conflits. Comment s’expliquer que nos soignants n’aient pas pu être dotés de masques quand on annonce à grand renfort de communication tapageuse des chiffres sidérants de masques vendus au public par certains circuits de distribution », s’indignent les professionnels dans ce texte signé par sept ordres professionnels, dont celui des Médecins.
La « surenchère de l’indécence »
« Aujourd’hui, la consternation s’allie au dégoût », « où étaient ces masques quand nos médecins, nos infirmiers, nos pharmaciens, nos chirurgiens-dentistes, nos masseurs-kinésithérapeutes, nos pédicures-podologues, nos sages-femmes mais aussi tous nos personnels en prise directe avec la maladie tremblaient et tombaient chaque matin ? », s’interrogent-ils dans ce texte intitulé « Les masques tombent ».
« Comment nos patients, notamment les plus fragiles, à qui l’on expliquait jusqu’à hier qu’ils ne pourraient bénéficier d’une protection adaptée, vont-ils comprendre que ce qui n’existait pas hier tombe à profusion aujourd’hui. 100 millions par ici, 50 millions par là. Qui dit mieux ? C’est la surenchère de l’indécence », déplorent les professionnels de santé.
« Nul n’aurait reproché à des circuits de distribution grand public de distribuer des masques grand public. C’était là un complément essentiel qui serait venu compléter utilement l’arsenal de défense contre le virus. Derrière le masque, se trouve le vrai visage. Nous, nous garderons celui de la dignité. Celui-ci ne se retrouvera dans aucun rayonnage »
« L’heure viendra, nous l’espérons, de rendre des comptes. En attendant, nous allons poursuivre notre mission de professionnels de santé, car c’est notre engagement. Avec néanmoins l’amertume de se dire que la responsabilité n’est pas la mieux partagée de toutes les vertus », conclut ce texte signé par les présidents et présidentes des conseils nationaux de l’Ordre des médecins, des sages-femmes, des infirmiers, des chirurgiens-dentistes, des masseurs-kinésithérapeutes, des pédicures-podologues et des pharmaciens.
En tant qu’infirmière diplômée d’état , je me permets de vous signaler que » soigner est un devoir »
également pour les médecins.
Moi aussi j’ai connu dans ma carrière, la contagion , je ne comprends pas les critiques au sujet
des masques offerts à présent par la grande distribution à prix coutant .
Normalement ce geste va permettre à toute la population de se protéger à un prix abordable .
Donc par définition moins de malades .
Pour les professionnels c’est vrai que nous consommons beaucoup de masques car nous en changeons normalement pour la visite de chaque malade et les fournisseurs traditionnels (Laboratoires, Coopératives …) , que font-ils pour approvisionner la population ?
Réponse de la Fédération du commerce et de la distribution: « Les enseignes de la grande distribution ne sont pas, et n’ont jamais été, en charge de l’achat et de la fourniture de masques pour les soignants. Leur attribuer les difficultés d’approvisionnement est donc faux et malhonnête », écrit la Fédération dans son communiqué du 1er mai.
« Nos enseignes n’avaient pas non plus le droit, jusqu’à ces derniers jours, de vendre des masques au grand public. La seule autorisation, depuis fin mars, a été d’en acheter sur les marchés internationaux, pour assurer la sécurité de nos propres salariés et pour approvisionner les PME, à la demande de l’Etat », précise encore la FCD. « Il n’y a pas de stocks cachés. Les chiffres annoncés par les enseignes concernent les commandes effectuées, qui ne vont être livrées que très progressivement, avec une disponibilité plus rapide des masques à usage unique que des masques en tissu réutilisables. »
« Il n’y avait pas de stocks de masques cachés en France », a également assuré vendredi soir le directeur de la Santé Jérôme Salomon, interrogé sur le sujet.
Les enseignes du Groupe Système U Sud ont proposé de rétrocéder leurs masques chirurgicaux en stock à ce jour aux pharmaciens d’officines.
Mise en vente de masques de protection dans les enseignes de la grande distribution:
communiqué de presse du ministère