Les soldes
Au début il y a un mot. Un mot d’argot. Le mot « solde » Il est masculin singulier et désigne un coupon d’étoffe qui n’a pas été vendu.
Le dictionnaire de l’académie française en donne la définition suivante: « Ce qui reste dans un magasin à la fin d’une saison et que l’on écoule à prix réduit ». puis par extension. ..En solde,=au rabais.
Le nom, qu’il soit au singulier ou au pluriel est donc aujourd’hui toujours masculin.
C’est à la fin du XIXème siècle, à Paris qu’un certain Simon Mannoury, en 1830, fonde l’un des premiers grands magasins parisiens (le Petit Saint-Thomas) où il propose des rayonnages bien achalandés, avec des articles vendus à des prix fixes et clairement affichés.
Cette nouvelle façon de vendre, conduit à multiplier les produits et , par conséquent, multiplier les invendus. Alors, pour libérer de la place on casse les prix ce qui permet de récupérer de la trésorerie pour acheter les marchandises de la future collection. Simon Mannoury organisa donc un évènement commercial de déstockage massif : ainsi naquirent les soldes. Très vite, les grands magasins fleurirent et le phénomène prit de l’ampleur.
Avec les années 2000, c’est une nouvelle gestion des stocks qui émerge. De plus en plus d’industries diminuent leurs stocks par méthode d’organisation du flux tendu. Le nombre d’invendus décline et les gammes se renouvellent plus rapidement. Le boom d’Internet change également la donne : pas de cohue dans les magasins, possibilité de réaliser ses achats de chez soi à n’importe quel moment, derrière son écran, etc.
En 2008, la loi de modernisation de l’économie, en plus de fixer une date nationale pour le début et la fin des soldes officiels, instaure alors deux catégories de soldes : les soldes d’hiver et d’été.
Le mot « solde » ne peut pas être utilisé en dehors des 2 périodes fixées officiellement. En revanche les commerçants peuvent proposer des promotions, déstockages ou autres liquidations à tout autre moment
S’ils sont autorisés à vendre à perte durant les périodes de soldes, les commerçants n’en sont pas moins soumis à une réglementation spécifique.
Articles soldés
Les soldes ne peuvent porter que sur des articles déjà proposés à la vente et payés par le commerçant depuis au moins 30 jours. Outre le prix réduit affiché, le prix avant les soldes doit être indiqué. Si vous procédez à des repérages avant les soldes, vous pouvez vous-même vérifier que le rabais porte bien sur le prix initial et non pas sur un prix artificiellement gonflé.
La réduction peut être faite par escompte à la caisse, cette modalité doit alors faire l’objet d’une publicité et l’avantage annoncé s’entend par rapport au prix de référence (-30 % sur les étiquettes jaunes, -50 % sur les vertes, etc.). Un commerçant peut ne solder qu’une partie de ses produits, mais il doit l’indiquer clairement (par exemple avec un panneau « Nouvelle collection non soldée »). Il lui est en tout cas interdit d’acheter des produits pour les vendre exclusivement pendant la période des soldes ou de se réapprovisionner.
Garantie pendant les soldes
Que l’article soit soldé ou non, les règles en matière de garantie sont les mêmes : le commerçant est tenu d’échanger ou de rembourser un article en cas de vice caché (défaut de fabrication…). Tout article soldé est également couvert par la garantie légale de conformité (la puissance du four n’est pas celle promise, le téléviseur ne capte pas les chaînes de la TNT…) : le vendeur doit entièrement répondre des défauts de conformité existant lors de la remise du produit et qui sont présumés exister à ce moment-là s’ils apparaissent dans un délai de 2 ans.
Mais si l’article ne convient pas ou plus (problème de taille, de choix de la couleur), le commerçant n’est pas obligé de l’échanger ou de le rembourser. Il peut accepter de le faire à titre commercial uniquement (sauf publicité contraire comme par exemple un panneau « Échange ou remboursement possible même pendant les soldes »). Il est donc fortement conseillé d’essayer les articles (même si parfois trouver une cabine disponible dans certains magasins relève de l’exploit) avant l’achat.
Les soldes en ligne
La réglementation des soldes sur Internet est exactement la même que celle pratiquée en magasin. La principale différence tient au fait qu’il s’agit de vente à distance, les clients disposent donc d’un délai de rétractation de 14 jours à partir du jour de réception de l’article. Le client pourra ainsi échanger son article ou être remboursé, sans pénalité et sans avoir à justifier sa décision. Toutefois, il convient de vérifier dans les CGV si les frais de retour restent ou pas à la charge du consommateur.