LGV Bordeaux-Toulouse : le gouvernement signe la déclaration d’utilité publique
Le décret déclare « urgents les travaux nécessaires » à leur réalisation et indique que « les expropriations nécessaires devront être réalisées dans un délai de quinze ans à compter de la publication du présent décret« . Le gouvernement a donc choisi de ne pas suivre la commission d’enquête publique. Elle avait rendu un avis négatif à ce projet mais ce dernier n’est que consultatif et Alain Vidalies a estimé vendredi dans une interview au journal Sud Ouest que « le gouvernement est légitime pour prendre cette décision » après l’avis positif du Conseil d’État rendu le 25 mai.
Le secrétaire d’état réunira d’ici la fin du mois de juillet les présidents des collectivités concernées pour étudier avec eux les conditions de financement d’un projet estimé à 9 milliards d’euros. La future LGV doit notamment mettre Toulouse à un peu plus de 3 heures de Paris, contre au moins 5h20 aujourd’hui. Les prévisions actuelles font état de l’année 2024 pour l’arrivée de la LGV à Toulouse et de 2027 pour Dax.
L’association de défense de l’environnement Sepanso va déposer un recours devant le Conseil d’Etat contre le décret déclarant « d’utilité publique » les travaux des lignes à grande vitesses Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. La Société pour l’Etude, la Protection et l’Aménagement de la Nature dans le Sud-Ouest (Sepanso) indique dans un communiqué qu’elle se prépare à « affronter juridiquement ce décret en étudiant de près les failles et fragilités juridiques du dossier dans la perspective d’un recours devant le Conseil d’État qui sera déposé dans les prochaines semaines ».
Recours d’ici un mois
« Nous avons mobilisé nos juristes. Nous sommes en ordre de marche », a indiqué à l’AFP le président de l’association, Daniel Delestre, qui a précisé que le recours contre le décret, paru au Journal officiel le 5 juin, sera déposé « d’ici un mois au plus tard ».
Pour l’association, « aucune réponse crédible n’est apportée au saccage écologique engendré, à la rentabilité socio-économique insuffisante du projet et à son financement incertain ». Des élements « déjà dénoncés par la commission d’enquête publique », qui avait émis un avis défavorable, rappelle-t-elle.
La LGV Bordeaux-Toulouse
La LGV Bordeaux-Toulouse doit mettre Toulouse à un peu plus de 3 heures de Paris, contre au moins 5h20 aujourd’hui. Le coût des nouvelles lignes est estimé à 8,3 milliards d’euros, avec des hypothèses de mise en service en 2024 pour Bordeaux-Toulouse et en 2027 pour Bordeaux-Dax.
Plusieurs associations de riverains, opposées au projet, ont également promis qu’elles allaient multiplier les recours juridiques contre la déclaration d’utilité publique.
Parallèlement, 140 personnes ont acheté collectivement un terrain sur le futur tracé pour retarder le processus d’expropriation. France 3