LGV Bordeaux/Toulouse : Pour Francesco Testa, « on va payer pour contourner notre territoire »

Francesco Testa, conseiller départemental EELV, est vent debout contre la LGV Bordeaux/Toulouse, et son financement lotois : « La ligne POLT doit être une priorité absolue et exclusive de notre territoire car elle est vitale pour son avenir. Il faut que la rénovation de cette ligne soit reconnue d’intérêt national sur toute sa longueur de Paris à Toulouse. Or la priorité de notre Région n’est pas cela. On relance le TGV Bordeaux/ Toulouse et ironie du sort, on demande au Département du Lot, au nom de la solidarité, de verser une somme supérieure à 20 millions d’euros. C’est absurde car en d’autres termes, on paye pour contourner notre territoire. Mais accrochez-vous, il faudra verser de l’argent au nom de cette même solidarité pour Bordeaux/Dax. Mais pourquoi s’arrêter en « si bon chemin », versons aussi une somme pour le TGV Marseille/Nice.  Le TGV a pour rôle exclusif de relier les métropoles régionales à Paris. Et ne nous faisons pas d’illusions, la prochaine priorité de notre Région dans les décades à venir sera Toulouse/Montpellier et la boucle sera bouclée. Je ne suis pas un adepte du « en même temps » car la vie m’a démontré que le « en même temps » n’existe pas. Nous avons fêté les quarante ans du TGV or nous aurions dû fêter les quarante ans du « tout TGV » et l’abandon des lignes considérées comme secondaires. Or, nous sommes un territoire rural et nous avons besoin, plus que tout autre, de lignes nous offrant de la mobilité. Mais, j’ai le sentiment comme beaucoup de français, que nos territoires ruraux, comme les lignes ferroviaires qui les ont irrigués, sont abandonnés.  Si nous cédons à cela, voilà ce qui va se passer dans le meilleur des cas : L’Etat s’est engagé à verser les deux tiers du montant total de la rénovation de la ligne POLT. Le tiers restant est à la charge des collectivités. Evidemment la Région Centre (qui elle, en revanche, est très inquiète de la relance du TGV Bordeaux/Toulouse) a inscrit la rénovation de la ligne dans le projet régional comme une priorité. Le Limousin suivra. Ce qui veut dire qu’entre 2030 et 2040, la ligne sera potentiellement rénovée jusqu’à Limoge (qui pourra avoir la liaison transversale avec Poitiers, donc descendre dans le sud sans passer par chez nous). Imaginons que dans les années qui suivent cette rénovation puisse se faire jusqu’à Brive, que se passera-t-il à partir de cette ville ? A partir de Brive, il y aura une rupture de charge avec, soit un TER, soit un bus pour les lotois qui voudront bien rentrer chez eux. Quant aux territoires du sud du Lot, il sera littéralement aspiré par le territoire métropolitain qui va de Toulouse à Montauban.  Par conséquent, notre département sera tout simplement déchiré en deux. Bref, les plus enthousiastes diront qu’à une lettre près (POL), ils ne s’étaient pas trompés. Maintenant je les exhorte aussi à expliquer à leurs concitoyens de Gourdon ou d’ailleurs que grâce à l’aménagement de la gare de Bressols, ils devront faire deux heures de voiture avant de prendre le TGV pour Paris et que l’on paye pour cet aménagement. »

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