L’hôpital de Cahors se prépare pour le coronavirus

Il est l’un des dix nouveaux établissements référents en Occitanie. L’hôpital de Cahors est désormais considéré apte à recevoir des patients atteints du Coronavirus Covid-19. Fort de ses 360 lits et unique siège de régulation du SAMU dans le Lot, il possède une unité d’infectiologie, une chambre d’isolement et un plateau technique permettant l’évaluation des malades, critères indispensables pour être sur la liste des hôpitaux référents.

« Ces nouvelles directives ministérielles signifient que nous devons nous organiser pour être un recours après le CHU », explique Pierre Nogrette, le directeur du centre hospitalier, confiant quant à la capacité d’accueil et d’hospitalisation de son établissement. C’est aussi le centre hospitalier qui s’occupe des éventuels transports vers le CHU de Toulouse : « Cela permet une meilleure analyse et maîtrise du processus », confie-t-il.

 

Un service mobilisable en deux heures

À l’hôpital, tous les services sont mobilisés. Des réunions multidisciplinaires sont régulièrement organisées : médecins urgentistes, infectiologues, hygiénistes, biologistes et pharmaciens y prennent part. Un protocole a également été établi. Si un seul patient se présente, une salle d’isolement est prévue aux urgences. En cas d’afflux plus massif, un service sera entièrement dédié à ces patients hautement contagieux. « On peut réutiliser un service qui était gelé jusqu’à présent. Il est mobilisable en deux heures », précise de directeur. Pour l’heure, c’est un service fantôme, avec ses chambres silencieuses et ses lits inoccupés.

« En cas de pandémie, on déprogrammera des interventions. Beaucoup d’entre elles, comme les opérations de la cataracte par exemple, peuvent être reportées. Nous nous adapterons au besoin de santé de la population et à l’importance de l’épidémie. Aujourd’hui, on peut accueillir facilement une dizaine de patients, mais on pourra, si nécessaire, libérer dix à vingt places de plus », ajoute celui qui ne prévoit pour l’instant aucune hausse des moyens.

« Dans le cas d’une crise qui durerait longtemps, mettons six mois, il faudrait bien sûr envisager de recruter du personnel en renfort et d’engager des frais supplémentaires ». Une promesse que le chef de service des urgences, le Dr Thierry Debreux, nuance : « Evidemment, s’il y a pandémie, seuls les patients graves seront hospitalisés ».

« Il faut s’adapter »

Si leurs discours se veulent rassurants, les suppositions et les incertitudes s’enchaînent néanmoins. Chaque jour, l’hôpital reçoit une dizaine d’appels. Inquiétude, questionnement… toutes les demandes sont traitées dans la salle de régulation. La plupart concernent les risques, les symptômes et les critères d’hospitalisation.

« Nous nous appuyons sur les recommandations nationales, mais elles sont évolutives. Demain, les critères ne seront peut-être plus définis de la même manière. Il faut être capable de s’adapter et d’anticiper pour organiser au mieux les soins sans précipitation », soutient l’urgentiste.

Pour lui, une seule consigne importe plus que les autres : « Les cas éventuels ne doivent surtout pas venir aux urgences, mais appeler le 15. Actuellement, les pouvoirs publics sont surtout concentrés sur la question de la propagation du virus.»

Caroline Peyronel La Dépêche