L’hôpital de Cahors
son directeur, défend trois dossiers majeurs auprès de l’ARS qui serviront l’évolution de l’établissement.
Loin de faire le dos rond en attendant cette 4e vague Covid, le centre hospitalier de Cahors se projette vers l’avenir. Recrutements, investissements, projets, les dossiers sont sur le bureau du directeur Pierre Nogrette. Dans cette perspective, la venue du directeur de l’Agence régionale de santé, Pierre Ricordeau, ce vendredi dans le Lot, sera l’occasion de lui présenter ces perspectives.
Le Ségur de la santé a-t-il du sens pour le centre hospitalier de la ville ?
Il y a tout d’abord eu la revalorisation du traitement des personnels, avec 183 € nets mensuels en plus. La prime d’exclusivité pour le service public a aussi été revalorisée.
Ensuite, nous avons reçu en début de semaine une enveloppe de 3.6 M€ dans le cadre du désendettement des hôpitaux. Le nôtre s’élève à 20M€, liés au remboursement des emprunts.
Enfin, reste le sujet de l’investissement. Sur les équipements courants, nous souhaitons rénover notre bloc opératoire et acheter un mammographe. Du matériel qui devrait être disponible dès 2022. Le Ségur a mis des moyens importants à disposition des hôpitaux, qui peuvent nous permettre d’avoir une vision d’avenir.
Concernant les projets au long cours du centre hospitalier, pouvez-vous nous dévoiler les priorités fixées ?
En effet, ce sont trois gros dossiers que nous défendons. Le 1er concerne l’agrandissement des urgences avec une extension pour un chiffrage de 2M€. Cela permettra de mettre en place une « filière courte », pour une prise en charge des petites pathologies, en complément de la filière dite d’hospitalisation. Au-dessus, nous construirons un étage qui permettra à l’Institut psychiatrique Camille Miret de disposer d’un centre de crise à proximité des urgences. Cela va permettra une coopération entre nos structures et une transversalité de soin.
Le second projet porte sur la création d’une unité de soins palliatifs. Nous avons actuellement 9 lits disséminés dans les services. Là, nous consacrerons un service dédié à cela pour mieux accueillir les patients en fin de vie et leurs proches et faciliter la coordination des soins. Cela est envisagé dans une partie de l’hôpital à réhabiliter (ancien service de neurologie) avec un engagement de 900 000 €.
Concernant les anciens bâtiments qui accueillent les services administratifs, la HAD, la diabétologie, la tabacologie, la chirurgie dentaire, etc., il y a des travaux de rénovation à effectuer estimés à 12M€. On envisage d’y ajouter une unité de médecine de jour (médecine ambulatoire).
Qu’attendez-vous de la venue de Pierre Ricordeau, ce vendredi ?
De lui soumettre ces trois projets et d’évoquer avec lui la cohérence de ces démarches. D’autant que nous avons établi notre projet d’établissement pour les 5 prochaines années. Ce sont des dossiers qui remonteront ensuite au ministère de la Santé en octobre, pour être étudiés. Je suis confiant, je pense que ces sujets ne feront pas débat.
Concernant l’offre de santé, l’hôpital a-t-il de nouvelles ambitions ?
Nous voulons renforcer certaines de nos disciplines comme l’orthopédie, nous souhaitons aussi recruter sur la dermatologie et bien sûr constituer un plateau d’hospitalisation de jour.
L’hôpital se doit de faire connaître l’ensemble des disciplines exercées. Nos différentes spécialités sont un bel atout pour un hôpital comme le nôtre qui n’est pas un CHU. Mais, sa situation géographique ne facilite pas son attractivité que ce soit pour les patients ou pour de jeunes médecins. À nous d’avoir une communauté hospitalière toujours plus accueillante.
Vaccination : « On a le souci des autres, des patients comme des collègues »
Tandis que la 4e vague de la Covid se profile, le centre hospitalier de Cahors se tient prêt. Du côté de la vaccination de ses personnels tout d’abord, l’établissement public affiche fièrement plus de 85 % de vaccinés. On pourrait presque parler de record au regard des 67 % de soignants français vaccinés.
« J’explique ce résultat par la transparence que nous avons mise en place, et notamment par un compte rendu adressé à nos équipes à chaque réunion de la cellule de crise. La présence d’un service infectiologie avec de très bons professionnels a sûrement rassuré nos soignants et agents hospitaliers qui ont eu confiance ».
Pierre Nogrette est en effet satisfait même s’il espère qu’à la date butoir, l’hôpital n’aura plus qu’un minimum de réfractaires.
« Ce niveau de vaccination chez nous : c’est l’expression d’une valeur de notre hôpital, celle du souci des autres, des patients comme des collègues », dit-il.
Sur le plan plus pragmatique, le directeur espère aussi que cette 4e vague prendra des proportions moindres dans son personnel ; tout comme il pressent que l’impact sera différent aussi auprès de la population. « Il y aura moins d’hospitalisations grâce à la vaccination, mais on aura des patients beaucoup plus jeunes. Plus de passages aux urgences à gérer pour seulement quelques cas qui basculeront en réanimation ».
Déjà trois patients ont rejoint l’unité Covid, vide depuis un mois et du côté des urgences on s’inquiète de l’afflux. Alors le centre hospitalier de la ville s’est déjà mis en situation de déprogrammer des interventions, avec une instance de décision qui statuera chaque semaine en fonction de l’ampleur de la vague. Le taux d’incidence dans le Lot a pris 20 points en trois jours seulement.
40 professionnels de santé sont suspendus pour ne pas avoir présenté de certificat de vaccination soit près de 5% de l’effectif ( l’hôpital de Cahors emploie près de 1 000 professionnels). Parmi eux, des aides-soignants, des ASH ( agents des services hospitaliers), du personnel administratif et une dizaine d’infirmiers. Les services des urgences, du bloc opératoire, du labo, de la radiologie, de la maternité et de la cuisine ne sont pas concernés par ces départs
L’embellie se poursuit sur le front du Covid-19 en France. le nombre de malades hospitalisés est passé au-dessous de 10 000. La situation « s’est considérablement améliorée », a confirmé Olivier Véran, le ministre de la santé. M. Véran lie l’amélioration « à la vaccination massive de la population française, au maintien des gestes barrières, à la vigilance des Français et à des outils précieux, comme le passe sanitaire ». Pour autant, « nous ne sommes pas encore dans une situation qui permet de réduire » les « mesures de contrôle de l’épidémie », dont fait partie le passe sanitaire. « Ce serait un peu trop tôt », a insisté M. Véran. « Par contre, si nous continuons sur cette dynamique, nous pourrons commencer à envisager d’alléger certaines mesures. Est-ce que ça passera par le passe sanitaire ? Nous verrons », a-t-il poursuivi. « Nous pourrons les alléger progressivement dans les départements où le virus circulera moins, on le fera le moment voulu », a-t-il conclu.